toupour le zooh

vous avez dit : conflits d'intérêts ?

« Les exigences contemporaines en matière de morale publique se sont considérablement renforcées ces dernières années." (Nicolas Sarkozy)

 

Cet extrait d'une intervention du Président de la République, en réponse aux différents scandales vacanciers qui ont émaillé récemment la vie politique française, est intéressante à plus d'un titre. D'abord - et on s'en doutait bien de la part d'un personnage qui a promu le mensonge comme arme politique – elle place les inconséquences des ministres visés non pas sur le terrain de la morale- j'ai déjà écrit sur ce blog, à propos d'Eric Woerth, que ces gens-là ignorent la morale- mais sur celui d' « exigences contemporaines ».

 

L'idée qu'il s'agit d'une contingence d'opinion est reprise plus loin : «  Ce qui était commun il y quelques années encore peut choquer aujourd'hui. Cela doit être strictement encadré » Quand il dit « commun », il faut entendre « normal », « courant ». Quand il emploie « choquer », il fait référence à l'opinion. Quand il parle d'encadrement, il faut comprendre « textes législatifs » Mais il ne parle jamais ni de morale, ni d'éthique.

Or ce n'est pas parce que l'opinion publique trouve choquant ces pratiques (qui font de nos responsables politiques, outre des profiteurs – je rappelle que la majorité des habitants de ces pays sont très pauvres- et des complices de malfaiteurs, mais aussi des obligés des dictateurs qui les reçoivent, qui en attendent et en reçoivent retour,(on l'a vu avec la proposition de MAM d'aider le Président Ben Ali dans sa réponse musclée aux émeutes de la rue), le terrain du scandale n'est pas dans le fait que 3 ministres (le compagnon de MAM était bien du voyage, me semble-t-il) aient voyagé aux frais de la princesse d'à côté; mais dans le fait qu'un responsable politique ne peut pas, ne doit pas utiliser sa présence au gouvernement pour un avantage particulier.

 

 Il ne s'agit pas de dénoncer une dérive politique, mais un abus personnel. Il s'agit ici d'éthique, de morale politique et personnelle. Pas de scandale devant l'opinion.

Beaucoup de français seraient prêts à profiter de ce genre de privilèges. Mais ils ont conscience, même confusément, qu'un responsable politique ne peut pas, ne doit pas le faire.

Nicolas Sarkozy, élevé dans une bulle de privilégiés, qui a fait de la politique un métier, son « affaire », n'a pas conscience de cela.

 

Les faits sont têtus : 3 ministres durant l'hiver 2010-2011 ont bénéficié des largesses de particuliers – un ami tunisien pour les uns, l'état égyptien pour le troisième .

Ce dernier, François Fillon – qui pour sa défense avance que ses vacances n'ont rien coûté au budget français (belle défense !) est justement chargé par le Président de valider les lieux de vacances dess ministres. Il est vrai qu'on a connu en France un ancien bagnard devenu Préfet de Police.

 Et celui qui lui confie cette responsabilité n'est autre qu'un homme qui vient de passer plusieurs jours au Maroc aux frais du Roi du pays ; et qui ne s'est jamais privé, depuis son élection, de profiter de genre de privilèges.

 « Faîtes ce que je dis mais pas ce que je fais! » dit-il aux membres de sa bande.

 Qui l'écouterait ?

Personne n'écoute plus Nicolas Sarkozy.



14/02/2011
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