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Victime ou complice : affaire Hamon

 

Victime ? ou complice ?

 

 

L'affaire de l'escroquerie à la pyramide - un "jeu" interdit en France mais pas dans tous les pays - qui met en scène un femme d'affaires bien sous tout rapport - mme Sylviane Hamon, ex-conseillère municipale - pose la question des victimes de cette construction financière de type "Madoff".

Qu'elle ait eu lieu à Benais et sa région n'enlève rien au caractère illégal de cette spéculation (mais qu'on me dise en quoi elle diffère, par la malhonnêteté du procédé, de ce qui se passe tout à fait légalement en Bourse ?) qui est un montage qui permet aux premiers arrivants de toucher des bénéfices importants (je dis "bénéfices" et non "intérêts", qui ne sont point dans ce cas) ponctionnés sur les mises des spéculateurs suivants.

Là où je m'interroge, c'est à quel moment les amateurs de ce genre de placements, pour lesquels mme Hamon promettait "10 à 30 % d'"intérêts", savaient qu'ils plaçaient leur argent dans un système particulier, risqué sinon frauduleux. Car 10 à 30 % est bien au dessus des normes actuelles des rendements d'un placement.

Être de Benais - et de sa région - ne prédispose pas, que je sache, à tant de naïveté, d'autant plus qu'il s'agit de personnes ayant l'habitude des placements : on ne trouve pas 3 millions d'euros sous le pas d'un cheval.

 

Que certaines personnes aient été abusées, je veux bien le croire. Qu'elles en soient honteuses -c'est le terme employé par les journalistes - est naturel. Mais qu'elles se sentent coupables, d'avidité au moins, paraît aussi lévident.

Sans parler de ceux qui, inévitablement, étaient au courant de la combine, car il faut bien, pour mettre un tel réseau en place, où les uns se réclament de la présence des autres, comme une sorte de garantie d'honorabilité, voire d'efficacité, que certains proches du coeur du cénacle, eussent été au courant. Victimes donc, peut-être. Complices pour beaucoup. Coupables pour quelques uns.

 

Cette confusion des genres et des mots qui fait d'un complice une victime est fréquent.

Il n'est pas rare qu'on lise, dans les faits divers que des femmes battues, ayant porté plainte, repartent du tribunal avec leur mari, qu'elles savent dangereux, s'exposant ainsi aux mêmes violences qui les ont conduits - pluriel collectif- devant les juges.

 

Cette affaire Hamon conduit à s'intrerroger sur une autre affaire qui a défrayé la chronique : l'affaire Strauss-Kahn (article suivant)

 



31/12/2011
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