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Vauban et le XV de France

Vauban et le XV de France

 

 

 

Vauban est un personnage peu connu. On lui prête de nombreuses places-fortes et un génie certain de l’architecture militaire. Les fortifications de Vauban sont si ancrées dans l’inconscient populaire que l’expression vient automatiquement quand on évoque les forts qui s’égrènent sur le pourtour de notre pays. L’empreinte de cet ingénieur-architecte est tel qu’il a doté durablement la France d’une imprenable ceinture de fer de citadelles fortifiées, la pluaprt toujours présentes.

 

Mais Vauban n’est pas seulement un ingénieur, un architecte, un homme de guerre.

C’est aussi un homme des temps de paix. Dans un ouvrage « Projet d’une dîme royale » qu’il fait paraître malgré l’interdiction de Louis XIV  (à qui il l’a lu),  il propose une réforme fiscale qui permettrait d’imposer les classes privilégiées.

Le projet est sans suite . «  En fait, ce qui a fortement déplu, c’est bien la publication, la divulgation publique en pleine crise militaire et financière. Vauban avait transgressé un interdit en rendant public les “ mystères de l’État ”. Et Vauban s’était mêlé d’une matière qui ne le regardait pas » (Wikipédia)

Saint-Simon dit dans ses Mémoires qu'il fut exilé en ses terres: la défaveur royale se payait de ce prix.

 Serviteur de l’Etat avant d’être celui du Roi, Vauban fut un grand militaire et une honnête homme, n’hésitant pas à déplaire au Roi  pour le bien de la Nation.

 

 

Laporte, sélectionneur respecté de l’équipe de France de rugby et bientôt secrétaire d’état aux sports, est d’une autre trempe.

 

N’a-t-il pas demandé à un joueur du XV de France de lire à ses partenaires la lettre d’adieu de Guy Môquet, ce lycéen de 17 ans fusillé par les allemands pendant la seconde guerre mondiale, et cela quelques heures avant le coup d’envoi du match Argentine-France? On ne saura jamais quel poids réel pesa cette douteuse initiative dans l’échec des favoris. Ce qui est certain, et tous les spécialistes –joueurs, entraineurs, journalistes, psychologues « de terrain » que j’ai entendu sur les ondes, et qu’on lira (peut-être ?) - sont d’accord pour reconnaître une part de responsabilité dans cette lecture malvenue.

 

Qu’on s’y méprenne pas. Même si j’ai quelque doute sur l’efficacité de ce genre de lecture sur des lycéens, aussi bien en ce qui concerne leur éducation civique- tant l’exemple doit venir « d’en-haut », du monde adulte en général, pour ce qui est de la formation morale –qu’en ce qui regarde leur enthousiasme à poursuivre des études, je pense que le texte peut contribuer à enrichir la vision de ce moment de l’histoire. Je ne saurais trop conseiller au ministre de l’Education Nationale de programmer sur les chaînes le film « Les Vertes Moissons » qui doit dater du début des années 60 et, dans la foulée (on reste dans le domaine sportif), de faire distribuer généreusement dans les écoles les excellents épisodes d’un BD éditée dans Vaillant puis Pif le chien (hebdomadaires outrageusement communistes auquel notre famille fut abonnée de 1958 à, je crois, sa disparition) et qui avait pour titre « Le grêlé 7/13 ».

 

Pour revenir à notre sélectionneur, gaffeur donc impardonnable et sapeur (camembert) de moral exemplaire, et à Vauban, voici :

 

Vauban, fut un serviteur de l’Etat qui servit le Roi sans servilité.

Laporte, courtisan honoré d’un futur poste presque ministériel, crut bon de plaire au Prince en imposant un discours que le Prince avait sanctifié par Son Choix.

Vauban rendit de grands services. Laporte* agit par servilité.

 

On peut souhaiter au dernier de connaître un peu de gloire. Il est à parier que son poste presque ministériel vacille déjà et peut-être disparaîtra si l’équipe de France fait naufrage.

Pauvre homme qui ne vivra alors, sans gloire, que de ses quelques casinos et restaurants, tandis que fondront les revenus qu’il tire, et avec quelque succès financier, de la vingtaine de Pubs auxquelles il prête (cher) son image et sa voix.

Servile.

 

 

*J’ai choisi d’écrire Laporte comme j’écris Vauban : par symétrie et simplicité, ce sont leur nom courant. L’un s’appelle Bernard Laporte, l’autre Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban.



10/09/2007
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