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Un Programme pour Nicolas, Président de l'Europe

La Présidence de l'Europe, pour quoi faire?



Là est le question.

Un Président dont l'action, déjà usée, est sans effet sur la politique d'un pays -et je ne veux parler ici que de l'aspect économico-social des agissements de la bande de bras cassés qui l'entourent, il n'est pas anodin, dans ce cas, de constater que dans « économique », il y a toutes les lettres pour donner le mot « néo-comique »- peut-il devenir, même pour quelques six mois, Président de l'Europe?

On peut se demander si Nicolas Sarkozy, pilotant une galère, peut, raisonnablement, s'embarquer dans une autre galère. Qu'y ferait-il et pour pasticher Cyrano de Bergerac et Molière:

« Mais que va-t-il faire dans cette galère? »


Sauf à imaginer que Nicolas Sarkozy veut endosser l'habit de Président de l'Europe - l'habit de Président de la France est déjà bien grand pour lui – uniquement pour le plaisir de dire plus tard : « J'y étais » (je veux parler du Trône européen), je ne vois vraiment pas ce qu'il pourrait y faire.

Bien sûr, la France de Sarkozy est toujours le phare de l'Europe : les grèves y naissent, les mouvements populaires y servent d'exemples, les mécontentements s'y cristallisent et il n'est pas de jour que, dans les bourbiers diplomatiques comme dans les choix sociaux et économiques, la France n'indique le chemin à suivre ...ou à ne pas suivre.

On a les prophètes qu'on peut et les bergers qu'on mérite.

Mais l'Europe est pourtant la dernière chance « historique » de Nicolas Sarkozy.


En effet, grillé à l'intérieur, déconsidéré à l'étranger, phagocyté par l'Allemagne d'un côté « « On fera tout comme vous ») et de l'autre par le complexe anglo-saxon en pleine dérive (travaillistes « exemplaires » écrasés au Royaume-Uni, Busch ridiculisé et honni, bientôt accusé), imaginons pourtant que Nicolas Sarkozy veuille inscrire une nouvelle page de l'Histoire de l'Europe en proposant, puis en imposant, une vraie politique de relance européenne.

Un double défi aux instance non élues donc non représentatives de l'Union : un programme de Grands Travaux d'Intérêt Communautaire, sur 3 fois 5 ans, financé par un emprunt colossal de 2000 milliards d'Euros (on sait combien en ces temps de folies les capitaux flottants sont avides de placement de sécurité), de quoi faire verdir Jean-Claude Trichet, démissionner la Commission européenne, et relancer la machine économique.

Aussitôt, l'Euro baisse (on va dire 10 à 15 centimes, guère plus, à la louche) ce qui relance les exportations de type « produits à forte valeur ajoutée »)

Le prix des carburants à la pompe augmente, vite contrôlé par la mise en place d'une Taxe Flottante Européenne, modulée au gré des gouvernements nationaux. Le coût des produits agricoles – l'Europe est excédentaire - ne bouge pas : les spéculateurs ont trouvé un placement plus sûr , l'Emprunt Européen, qui gèle les sommes investies sur plusieurs années, renforçant la stabilité des monnaies et des autres investissements liés à l'emprunt, notamment ceux qui touchent les entreprises engagées dans le Plan « Grands Travaux ».


En même temps, se met en place le Programme : Priorité aux économies d'énergie ( constructions, transports, appareils), encouragement à l'utilisation d'énergie renouvelables ( moteurs, éclairage, chauffage...), mise en place d'une agriculture conforme aux exigences de l'environnement et de la consommation.

Rien de bien révolutionnaire, on le voit, sinon, inscrire la volonté politique au dessus des « lois » du marché, terme qui n'existe que pour masquer l'absence de lois, cette anarchie servant avant tout l'intérêt des possédantS du capital.

Ce programme ambitieux sera mis au service de toute l'Europe, dans une planification souple qui devra tenir compte des aspects sociaux (distorsions entre les niveau de vie ramenée peu à peu, de façon dirigiste à une fourchette de 1 à 2 en 15 ans), économiques ( politique des prix et des salaires européenne, disparition des « paradis fiscaux », subventionnement des politiques nationales allant dans le sens voulu par l'Europe,accompagnement financier et technique des projets ponctuels, régionaux, d'entreprises ou privés), culturels (mise en place de structure de sensibilisation aux économies d'énergie et aux énergies « prpres », enseignement, formation, recherche...)



  • Transport : mise en travaux des grands axes européens , modernisation des structures existantes, construction d'ouvrages réduisant les coûts énergétiques (tracés plus courts et plus plats, ajouts de voies à vitesse réduite par ex), utilisation de matériaux et revêtements à faible indice énergétique (utilisation, usure, fabrication) ; remplacement volontariste des flottes de véhicules collectives, d'entreprises, et privées, utilisant des moteurs non conformes aux normes, par subventionnement, remises d'impôts, aides ponctuelles ; mise aux normes des canaux existants, nouveaux canaux d'interconnexion et canaux grands axes ; harmonisation des conditions de transports lourds : priorité au ferroutage, aux voies fluviales et maritimes chaque fois qu'il est possible, au besoin par l'incitaTion financière (aides ciblées); organisation du camionnage autoroutier en convois et régulation des vitesses (on sait combien coûte en danger, en carburant, et en bouchonnage les camions qui doublent d'autres camions); études concernant le transport par tubes. Réduction des vitesses des avions : l'accent sera mis sur le temps gagné dans les aéroports grâce à une meilleure circulation des flux des passagers.


  • Energie :

    -Incitations financières « lourdes » aux économies d'énergie pour les investissements des particuliers et des entreprises privées ;

    - programmes des états pour baisser leurs propres dépenses : bâtiments, véhicules, circulation des élus et des fonctionnaires, réduction des trajets inutiles ( par téléconférences par ex)

    - aide aux industriels concernés par la recherche et la mise en place de moteurs, d'appareils, de systèmes et de produits visant à l'économie d'énergie.

    - aide aux entreprises et particuliers qui investissent dans la production d'énergies (propres?)

    - recherche : aide accrue aux centres de recherche (fondamentale comprise) qui sont tournés vers les problèmes énergétiques, liés ou non aux dangers climatologiques.

    - mise en place d'un chèque-transport européen qui prenne en compte le coût des carburants, les nécessaires déplacements professionnels, et la volonté d'économiser l'énergie : on peut imaginer des montages financiers favorisant les transport « propres » au détriment des transports polluants ou/et gourmands en énergie.

    - réorientation des politiques de transport des entreprises gaspilleuses d'énergie ( circulation inutile et couteuse de biens de consommation identiques se croisant sur les grands axes routiers; de produits entrant dans la fabrication de produits finis alimentaires ou/et fabriqués ciculant à travers le monde sans raisons véritables)

    - réduction des importations lorsque les produits importés ont un coût énergétique qui dépasse leur intérêt réel: et aides à la production « au plus près » des produits à forte incidence énergétique de transport.

  • Incitation à la production de produits phyto-sanitaires d'origine non-fossiles ...

  • (liste non limitative)


          Agriculture


  • remise en cause de la politique d'encouragement aux cultures à visées bio-énergétique : arrêt; étude; bilan puis décision, conformément au principe de précaution (il s'agit ici, non seulement d'une précaution de santé, mais des risques sociaux à l'échelle mondiale, qui peuvent faire plus de dégâts qu'une épidémie)

  • mise en place d'une caisse de compensation agricole alimentée d'une part par l'Etat et l'Europe, d'autre part par les agriculteurs suivant la conjoncture (par exemple, actuellement, par les producteurs de céréales, en raison de l'augmentation des prix à la vente, donc de leurs bénéfices)

cette caisse de comensation servant à régler « à l'interne » les problèmes liés à l'adaptation de l'agriculture, aux incidences météorologiques, aux problèmes liés aux aléas des prix agricoles dans certains secteurs sensibles.

  • aides aux agriculteurs mettant en service des appareils, machines et moteurs plus économes en énergie et moins polluants ; d'autre part, les normes -et les vignettes –en vigueur pour les voitures particulières seront étendues à l'agriculture.

  • Encouragement aux entreprises limitant l'utilisation de produits chimiques, d'origines fossiles notamment

  • Aide communautaire aux états qui encouragent la production agricole « sur place » et la transformation des produits alimentaires en circuits courts.

  • Aide aux agriculteurs accueillant sur les sols de leur propriété toute initiaive de production d'énergie propre (location de la terre par une collectivité territoriale, subventionnement du kw produit sur la parcelle etc)



J'ajoute que des encouragements aux dépôts de brevets ( compliqués et trop coûteux) ne seront pas un luxe, l'Europe étant toujours l'une des réserves les plus efficaces d'inventeurs et d'inventions.



Il est hors de doute que Nicolas Sarkozy, entouré de la fine fleur de l'intelligentsia de l'UMP, trouvera encore d'autres domaines où cristalliser une imagination constructive pour l'amélioration de notre Europe, riche mais vieillissante, et, enfin, sortir du marasme où ses gesticulations sans réflexion et sans vrais objectifs- en cela aidé par les anarchistes de droite qui l'entourent -l'ont plongé.

Et s'il se laisse plomber par les allemands d'un côté et les anglo-saxons de l'autre, exit Sarkozy : l'Europe est sa dernière chance, qu'il ose donc, comme un grand!*


Bonne chance donc à la Présidence française.




  • Je rappelle pour mémoire aux fumistes néolibéraux qu'aucune des grandes réussites européennes -d'Airbus au TGV, d'Ariane au Tunnel sous la Manche, et même, en ce qui concerne les entreprises privées, de Bouygues à Dassault ou Lagardère (et il s'agit dans ce cas, non plus de réussite, mais d'existence!) n'aurait pu voir le jour sans la volonté politique des états concernés.

  • D'ailleurs, les entreprise privées engagées dans ces programmes n'ont jamais à l'époque protesté contre une quelconque intervention de l'état dans la vie économique du pays.

    Il en est de même lorsqu'il s'agit d'armement et même de guerre : a-t-on jamais vu une entreprise refuser ou protester contre une commande, même lorsque l'état (français en l'occurrence) veut construire, par l'endettement, un sous marin de plus ou un porte-avion inutile?

Pour ceux qui douteraient qu'un tel emprunt puisse être productif, je rappellerai que les aides cumulées des états pour leur propre activité économique et pour l'aide aux états de l'Est, alimenté en général par la dette publique pour certains,  et pour d'autres, la dette privée (plus grave) -encore qu'il y ait souvent cumul - dépasse certainement les mille milliards d'euros, et ce, sans contrepartie d'emplois (le chômage baisse en Europe, mais l'emploi ne progresse pas!) et avec des coûts sociaux qui n'apparaissent nulle part mais que  nous payons.

Le choix d'un endettement européen assujetti à un plan de relance  économique concerté et communautaire me semble une solution à tout le moins MOINS PIRE!


02/06/2008
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