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suppression de postes d'enseignants : des chiffres

Suppression des postes : des chiffres



Tous les discours autour de la suppression des postes dans le second degré -situation qui perdure depuis l'ère Raffarin (qui se souvient encore qu'il fut premier ministre?) - me paraissaient contradictoires. L'interview de monsieur Darcos, « l'homme-à-la-règle-de-trois », ce matin m'a conduit, faute de trouver les réponses dans les journaux, puisque les journalistes se passionnent pour les dépêches AFP et les communiqués des ministères, à plonger, sur internet, dans les statistiques de l'INSEE (à disposition des dits journalistes!)

Comme j'étais assez d'accord avec M.Darcos sur la « qualité » de l'enseignement,et sur la possibilité d'ajouter par exemple des heures supplémentaires de soutien, encore que je ne vois pas très bien comment les professeurs de français, pour ne citer qu'ux, vont pouvoir ajouter éventuellement des heures supplémentaires à leurs emplois du temps anormalement surchargés (à moins que les profs d'Education physique ne prennent en main ces cours supplémentaires de français pour faire lire du Montherlan), je me suis dit que, M. Darcos étant ministre dans un gouvernement de menteurs patentés et reconnus, il y avait peut-être contagion, et que lui-même, ancien professeur, était victime d'une sorte d'empathie épidémique qui fait que, bien que sa formation ne l'y ait pas préparé (il n'est pas avocat d'affaires comme Coppé ou Sarkozy), il y avait peut-être d'autres motivations que la « qualité » de l'enseignement dans cette réforme.


J'en ai été convaincu lorsqu'il a parlé de préparer les futurs étudiants à l'autonomie, m'étant souvenu alors que, comme il avait été fait mention alors de l'excellence du système finlandais, j'avais épluché résultats et témoignages qui avaient révélé que les étudiants finlandais très scoalires au sens de peu autonomes, connaissaient leur principale difficulté du fait que très encadrés jusqu'en Terminale,ils étaient assez démunis dans le début de leurs études supérieures.

Il est vrai aussi que tous les tests effectués le sont sur un standard anglo-saxon, auquel nos lycéens ne sont pas préparés. D'autant plus que si une large majorité des collégiens vont au lycée , ce n'est pas le cas dans tous les pays, par exemple en Bavière, région d'Allemagne pourtant proche.


Il y avait donc, me dis-je « anguille sous roche »

Mon idée, perverse bien que naturelle à une époque où on essaie de nous vendre la privatisation comme remède universel, est que ces restrictions de postes dans le second degré devait bien profiter à quelqu'un.

BANCO!

Les statistiques sont éloquentes : pendant que diminue le nombre de postes dans le second degré public, il augmente parallèlement dans le privé:

                                 janv 03           04         05            06


Second degré public** 431 769 430 263 424 385 419 009 57,2
Agrégés et chaires supérieures 48 807 49 512 50 356 50 861 49,7
Certifiés et assimilés 253 831 258 440 260 773 260 886 61,4
Adjoints et chargés d'enseignement 4 908 4 178 3 811 3 358 48,4
Professeurs d'enseignement général de collège 18 646 16 473 14 794 13 247 57,1
Professeurs de lycées professionnels 65 072 65 716 66 162 66 217 48,5
Professeurs des écoles 8 327 8 702 8 899 8 444 52,6
Instituteurs et instituteurs spécialisés 1 657 1 286 878 600 51,0
Maîtres auxiliaires, contractuels… 30 521 25 956 18 712 15 396 54,0
Second degré privé (sous contrat) 98 529 99 395 98 861 101 727 66,4
dont :




- agrégés et chaires supérieures 2 940 3 034 3 143 3 235 44,6
- certifiés et assimilés 45 836 48 917 51 932 54 745 66,8
- adjoints et chargés d'enseignement 17 343 15 566 13 772 12 539 71,1
- maîtres auxiliaires, contractuels 19 250 19 059 17 186 17 223 67,0
* : y compris les directeurs, les psychologues scolaires et les titulaires remplaçants.




** : y compris les documentalistes et les personnels de remplacement, hors personnel de direction.




Champ : France métropolitaine et Dom.




Source : ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, DEPP.



Quand on sait que les enseignants sont payés dans la plupart des établissements privés (sous contrat) par l'Etat, on mesure le niveau de l'escroquerie , tant au niveau du discours qu'au niveau financier.

Pendant que le nombre de postes baisse de 3% dans l'enseignement du second degré public, il augmente de 3% dans le privé.

Bien sûr, en nombre de postes, la baisse dans le public est plus rapide que l'augmentation dans le privé; mais une analyse plus détaillée montre que le nombre de certifiés et assimilés augmente beaucoup plus vite dans le privé(19,4%) que le public(2,7%), (où le corps des professeurs d'enseignement général de collège est en voie d'extinction avec la disparition à terme de ce statut).

On peut supposer, à la lecture de ces chiffres, que le nombre de postes va continuer à baisser dans les établissements publics à la rentrée -ne pas oublier le bac pro en 3 ans au lieu de 4!) et qu'il va croître dans le privé subventionné sous contrat.

Pour le plus grand bien de la vie spirituelle des citoyens (des sujets?) de notre grande nation.

Attendons la rentrée.










11/04/2008
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