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Séries anglo-saxonnes : les dessous du suspens

Séries anglo-saxonnes : les dessous du suspens

Les séries anglo-saxonnes sont reconnues pour leurs savoir-faire, l’efficacité des mises en scène, le rythme des montages et leurs scénarios, pas toujours cohérents, mais pleins de suspens.

Autant de points positifs qui, inversés, pénalisent les séries françaises.

Mais le monde anglo-saxon, grâce à un laisser-aller du droit qui nuit aux investigations comme aux recherches, favorise, au moins dans les films, séries et romans, et ceci d’une façon étonnante, les malfrats, maîtres-chanteurs et autres criminels, souvent meurtriers.

D’où une facilité remarquable à bâtir des scénarios pleins de suspens.

L’exemple des intrigues imaginées par Agatha Christie est symptomatique.

Pas une intrigue sans un ou plusieurs personnages à double identité : la carte d’identité n’existe pas au Royaume-Uni et aucun policier ne pense, ne peut ou ne doit demander ses papiers à un quelconque témoin. Ce qui laisse du champ libre à l’écrivain, qui fait revenir ses personnages – anciens employés, enfants abandonnés, frères ou sœurs utérins, de lointaines régions d’un univers colonial impitoyable.

Imaginons le même genre d’intrigue en France. L’inspecteur Maigret demanderait :

«  Monsieur (ou madame) vos papiers s’il vous plaît »

Les ayant, à son fidèle second :

« Tu fonces au Quai, tu vois s’ils ont quelque chose dans les dossiers de..., sinon tu vas aux archives et tu demandes Doublon de ma part... »

Et le scénario serait bouclé en quelques minutes.

Le reste est du génie de Simenon, pas du laxisme anglais.

J’ai découpé à ce propos un article de l’Est Républicain, dans la colonne « un monde fou »  du lundi 6 juin 2016.

Il y est question d’un anglais d’origine allemande né Nabiel Bagadi, qui a modifié au Royaume-Uni son nom en «  Nabel Peter Bogendorff von Wolffersdorff ».

Il souhaitait, de retour en Allemagne, modifier ce nom « anglais » en "Peter Mark Emmanuel Graf von Wolfferdorff Freiherr von Bogendorff », à la fois comte (Graf) et baron (Freiherr) : rien que ça !

L’état civil allemand ne reconnaît pas ces fantaisies royaume-uniennes, heureusement.

Il faut ajouter que le changement patronymique se fait sur le sol d’Albion par simple déclaration et enregistrement.

Ce qui permet de jolies intrigues policières, sans gros soucis pour les scénaristes !

J’y reviendrai.



18/06/2016
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