toupour le zooh

Sarkozy, US agent

Le petit grand homme est un enfant

 

 

 

Il y a quelque chose de revigorant à voir Sarkozy s'agiter. Une sorte de vilain petit canard qui secoue sa défroque –on le voit bien sur les vidéos, ce tic à rouler les épaules, comme s'il essayait de rattraper ses épaulettes_ pour devenir le cygne majestueux qu'il a toujours voulu être. Ah, ce grand frère !

 Et ce titre qui le porte tout à coup à devenir l'un des hommes plus élégants de la planète ! Chef d'œuvre de la haute couture ! Mutation : l'agité du costume trois pièces devient canon d'élégance, Villepin au vestiaire, tout cela n'est-il pas un cygne ?

 

Il y a quelque chose d'enthousiasmant- pour un vieux peuple comme le nôtre, un peu désabusé quant aux fonctions politiques – de voir ce jeune(encore) président se démener sur la scène internationale pour intervenir tous azimuths, sans s'occuper ni des partenaires, ni de ses propres conseils, poussant les uns à hue, les autres à dia, faisant fi des contradictions, des échecs (que la presse aux ordres transforment en autant de réussites), des reculs et des pas de côtés, dans une gesticulation débridée et sans aucune autre cohérence que l'énergie dont il fait preuve.

 

Il y a quelque chose de rafraîchissant dans cette volonté de plaire, d'attirer, de complaire, de satisfaire, de caresser, dans un même paquet, hommes politiques et masses laborieuses, commentant un jour le Tour de France, le lendemain la libération des infermières (comme se plaisent à la répéter ministres, ministrons et journalistes, toujours dans une sorte de télé people, où « la ferme », dans tous les sens du mot, a toujours sa place) ; dans cette belle santé d'un Président courant en forêt pour arborer le tee-shirt des services secrets étatsuniens « US-secret agent », bien connus dans le monde pour leurs œuvres humanitaires et leur respect des Droits de l'Homme, dont justement le petit qui court avec le maillot est le représentant historique.

 

 

Il y a quelque chose de pathétique dans cette boulimie enfantine de réaliser ce qui lui tient de projet de vie depuis qu'un jour, lequel ?, sa vie d'enfant puis d'adolescent a dérapé vers ce rêve d'ambition démesuré, devenir Président de la République : joie du journaliste dans la voiture du Tour de France, joie du Super-Héros-Libérateur d'otages, joie de porter le tee-shirt des agents secrets tant admirés, joie de prendre à contre-pied (de nez) ses amis en gamin malicieux, petites grandes joies d'un petit grand homme qui confond le jouet et la fonction, qui est persuadé avoir épousé la Première Dame de France, comme dans un conte d'Autrefois, croisement de Blanche-Neige et de Jeanne d'Arc, qui s'entoure d' « amis » comme on tient une bande quand on avait les bonbons ou bien les cigarettes.

 

Quelque chose de pathétique, de fragile, comme tout spectacle de tout artiste en représentation, sur le fil du réel et de l'illusion, dans ce coin de miroir –« dis moi qui sera Président de la République » - où se réfugient les rêves d'enfant.

Bon,  pour le moment, il a la santé, l'énergie, les machinistes suivent, les comédiens qui l'entourent le soutiennent, les médias l'encensent, les spectateurs applaudissent et ne boudent pas le spectacle.

L'artiste, fragile comme tous les artistes, va-t-il tenir les 1826 représentations prévues par le contrat ?





* C'est dans ce genre d'exercice _Tour de France, entraineur de rugby, fan du tour de chant kitsch de Polnaref- qu'il est le plus sympathique.

Et dans sa prestation après la rencontre avec un liquide quelconque à la santé du KGB



05/08/2007
0 Poster un commentaire