toupour le zooh

Sarkozy, bourreau de la Vème République

Sarozy est (de plus en plus) parfait



Pour achever la Vème République – dans le pathos et l'inconsistance pour l'instant, dans le ridicule et peut-être la catastrophe plus tard, aucun tenant d'un Vième République ne pouvait rêver d'un bourreau aussi efficace dans l'action, aussi démonstratif dans le discours, aussi pédagogique dans l'explication que Nicolas Sarkozy.

Nous avons hérité, d'une longue Histoire, d'un pouvoir politique qui se maintenait hors de l'autorité papale. Nous avons conquis, plus tard , grâce aux philosophes des Lumières, des libertés garanties par une Constitution, la seconde en date de l'humanité après celle des Etats-Unis, rédigée dans le même esprit, et à la même époque ; nous avons, depuis la fin du XIXème siècle, mis en place les conditions d'une fraternité inscrite dans les textes grâce à des conquêtes sociales qui ont définitivement (?) ancré la mutualité et la solidarité dans nos mentalités.

Nous avons aussi inventé un concept qui nous permet d'exercer une laïcité moderne, la seule peut-être qui puisse garantir l'exercice du pouvoir politique hors de la sphère religieuse, et à l'abri de l'influence des Eglises.

Enfin, nous avons, depuis 1958, une Constitution « gaullienne » qui nous a permis, bon an, mal an, de traverser les vicissitudes de l'Histoire, décolonisation, mouvements mondiaux des jeunesses de 1968, organisation de l'Europe puis élargissements successifs.


Nous avons vu notre système tenir bon face aux ambitions de certains, aux crises économiques, aux scandales des affaires.

Toujours, notre foi dans la solidité de notre Démocratie nous permettait, avec l'aide parfois, contre eux d'autres fois, des hommes politiques en place -hommes convaincus car issus de notre Histoire, et assez instruits pour la connaître et l'intégrer dans leur vision - de surmonter l'obstacle et d'en affronter de nouveaux.


Jusqu'au jour où....


Arnaud Montebourg et d'autres avaient bien vu que la Constitution actuelle est fragile, notamment parce que, née dans l'époque troublée de la Guerre d'Algérie, elle permet à un homme seul, et à un seul homme, de mettre la main sur tout le pouvoir. Et cela sans avoir besoin de l'article 16 ni du 49-3.

Il suffit que le Président contrôle un Parlement Godillot (on sait cela depuis Napoléon III), cle Conseil d'Etat, le Conseil Constitutionnel, la Cour des Comptes et l'audio-visuel -le CSA et TF 1 suffiront.


Peu de Présidents auront eu la chance -héritage chiraquien – d'avoir dans leur escarcelle d'après élection un tel pouvoir de contrôle sur les piliers de la Vème. Aucun Président n'a eu l'audace, n'a eu la sufisance, ni l'inconscience peut-être, d'utiliser ce pouvoir pour contrôler, seul, à la fois le législatif et l'exécutif. Auxquels il faudrait ajouter le pouvoir économique tant la personne de Nicolas Sarkozy -qui confond si aveuglément sa personne et sa fonction – est liée aux milieux d'affaires, pour ne pas dire le milieu des affaires.


On a vu ainsi Nicolas Sarkozy revenir par deux fois sur le principe de laïcité, qu'il ne connaît pas « de l'intérieur » tant il a pu être élevé en l'ignorant, et auquel il n'a jamais réfléchi réellement.

On a vu aussi plusieurs fois Nicolas Sarkozy courcircuiter le cheminement constitutionnel de la loi, qui va du Parlement au gouvernement, ou/et du gouvernement au Parlement, et ce sans prévenir autrement que par la presse, ou au cours d'un discours, les ministres -dont le premier ministre, devenu de fait président du Conseil, comme sous la IV ème – ni les parlementaires.

On l'a entendu contredire ses ministres, se contredire lui-même d'un jour sur l'autre, sans entendre la voix de ses parlementaires, ni de la presse à sa botte. On l'a vu s'augmenter sans un sursaut de la Cour des Comptes, accaparer la télévision sans une remarque du CSA, inventer cette inconguité républicaine qu'est le ministère de l'Intérieur et de l'immigration, puis imposer les tests ADN-textes vides de sens paraît-il, mais chargés de menaces -sans un cri du Conseil Constitutionnel, faire voter en douce un Traité européen sans s'attirer l'opposition...de l'opposition!


Il se pavane ici et là, dictant la conduite de l'Etat -c'est Lui- sans un mot de contrition pour ses mensonges, d'explication pour ses errreurs, d'excuse pour ses errements et ses absences.

Héros d'une Saga qui ne s'écrit que pour lui, il a démontré en 8 mois l'inanité des textes, voulus par De Gaulle sans que ses hériteirs se fassent entendre, forgés par Michel Debré sans que ses enfants protestent : il s'affirme, il s'affiche, il s'abime...et la fonction avec.


Plus besoin de discours ni de livres pour démontrer que la Constitution de la Vème République est nulle et non avenue : elle est la grande absente de ces 8 mois de « règne ».

Elle ne pouvait fonctionner qu'avec de véritables démocrates, républicains et laïques convaincus. Elle ne peut fonctionner avec un chef de bande hypnotisé par l'argent et le pouvoir.


Débarrassés du bourreau qui l'a enterrée, nous pourrons, sans révolution et dans la sérénité, sanss opposition peut-être, tant l'éxécution aura été parfaite, mettre en place une nouvelle constitution, issue de notre Histoire, résolument anti-néolibérale, sociale, laïque, et qui respecte le suffrage universel.


Les hommes de (bonne) volonté doivent dès maintenat s'occuper de la rédiger.



20/01/2008
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