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Sarkozy à TF1 : la confusion des genres

Confusion des genres

 

 

Revenant sur la prestation de Sarkozy hier lundi 5 février 2007, émission imaginée par TF1 uniquement pour lui, dans un espace prévu et millimétré par les scénographes de TF1 et ses conseillers images, un espace organisé comme il les aime, Sarkozy a été bon.

Bon !

Il aurait été étonnant qu’il soit mauvais. Il est bon organisateur (sauf en ce qui concerne les responsabilités que lui confient les électeurs, exécrable ministre de l’intérieur, mauvais ministre du budget notamment), il a de l’aplomb (capable de dire n’importe quoi, non, pas n’importe quoi : des mensonges et des « petites phrases » longuement élaborés), de la répartie, une bonne connaissance des dossiers (ce qui augmente son degré d’irresponsabilité), un certain art du discours, de la faconde, façon marchand de cravates des années 50 sur les marchés, un vocabulaire  qui pourrait passer pour populaire, s’il n’était pas plus alimenté plus par la télé et le cinéma que par la fréquentation des gens de la vraie vie, une expression directe qui lui permet de s’emparer des mots qu’on lui envoie, pour répondre, ce qui permet d’imaginer qu’il ignore la langue de bois : dans cet exercice, Sarkozy est bon.

Monsieur (dé)Loyal d’un cirque politique où le spectacle a remplacé l’exercice, où les spectateurs ont tué les citoyens, il est même excellent. Il a ses clowns, ses dresseurs, ses animaux et les médias, à sa botte, campent pour lui une tente avec piste, musiques, gradins et tréteaux où ils attirent force spectateurs…qui paieront l’entrée plus tard.

Tout cela est fort bien

Mais : quand je vois un menteur, je m’attends toujours à ce qu’il mente !

Et il le fait : il est donc très bon, bien dans son rôle de bateleur, droit dans ses bottes, comme disait le dompteur du même cirque, il y a quelques années, qui évita la cabane, mais pas le Canada !

 

Je me moque qu’ Untel soit bon tribun, bon contradicteur ; qu’il ait bonne image à l’image ; qu’il ait de la ressource face au public.

 

Je demande –nous demandons – aux candidats et candidates – d’être sincères (c’est beaucoup) , de ne pas nous prendre pour des imbéciles (c’est énorme : gommer 30 ans de vie politique en quelques jours !), de ne pas masquer leur impuissance,  quand il y a, par des promesses impossibles à tenir, de ne pas varier leur discours avec le public qu’ils abordent, à ne pas changer.

 

Sarkozy dit qu’il a changé. Il ne peut pas changer : ce changement là est celui du caméléon, qui change, dit-on, de couleur, et si peu, , mais reste un caméléon, dont justement, le changement fait partie de la personnalité.

Et quand on revoit Sarkozy il y a 30 ans , il y a 20 ans, il y a 10 ans, il y a quelques mois encore, on se dit que décidément il ne peut pas changer.

 

Qui voudrait d’un Président qui change ?à 50 ans ?

 

Quand je vois un menteur, voyez-vous, je m’attends à ce qu’il mente.

Je ne me changerai pas, moi non plus.



06/02/2007
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