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Rémi Godeau : toujours sarkozyste ?

Dans sa chronique de ce 5 juin 2012, Rémi Godeau retrouve la plume d'obédience sarkozyste qui fit son grand succès durant les premières années du règne. On sait comment, dans les deux dernières années, l'Est Répu a viré peu à peu casaque, en même temps que s'amoncelaient les difficultés et surtout les mauvais indices de popularité de l'ex-Président.


Mais il est resté sous la plume de Rémi Godeau ce reliquat d'acrimonie d'essence néo-libérale – qui peut porter chance quand on marche dessus – et malheureusement cet esprit de division qui animait Nicolas Sarkozy et ses seconds couteaux.

Sans parler du contenu qui désigne à la vindicte populaire les fonctionnaires dont il faudra diminuer à la fois les effectifs et les salaires ( trop nombreux, donc ne travaillant pas assez et trop payés) , les bénéficiaires des prestations sociales, trop aidés certainement, c'est le ton qui est utilisé. Radical : pas d'autres solutions que.

Qu'en est il exactement :

  • les Français, économes, sont peu endettés individuellement ; leurs économies personnelles sont importantes, qui alimentent entre autres les programmes sociaux de logement. En France pas de situation semblable à celle des Etats Unis où des millions de citoyens se retrouvent à la rue à la suite de faillites personnelles, organisées par des banques et autres organismes de crédit (j'avais tapé «  des bandes » : il s'agit bien de cela). Sans aides aucunes, cela va sans dire. Se regroupant, avec les conditions qu'on imagine, dans de vétustes caravanes, sur d'anciens camps militaires abandonnés comme...en 1929 !

    On ne peut s'empêcher de se demander si la politique adoptée par les pays anglo-saxons d'économie dite « libérale », mise en place aux USA depuis Reagan, est aussi efficace que les « libéraux »- en fait les malfaiteurs aux manettes dont monsieur Rémi Godeau n'est qu'un stipendié – veulent bien le dire.

Ne serait ce pas plutôt grâce au rôle de l'Etat qu'en France la situation sociale – dont la situation financière des ménages est l'un des facteurs - est meilleure, le système de service public assuré par la collectivité étant plus efficace et moins coûteux que les structures mises en place dans les pays anglo-saxons d'économie dite « libérale » par des entreprises privées ?

La coïncidence serait étonnante : on peut parier que la réussite relative de notre système de protection est lié au choix de services publics gérés ( peut être pas au mieux, c'est vrai) par la collectivité.

 

La comparaison est encore vraie quand on s'intéresse au Royaume-Uni dont le système s'est effondré peu à peu sous les coups de boutoirs des tenants du laisser-faire dès l'époque Thatcher : dette de l'Etat record, endettement des ménages au delà du supportable mais surtout une société sclérosée issue de l'ancien régime aristocratique – système de castes ; triomphe du communautarisme - le tout organisé par un centre bancaire international, la City, sorte de Luxembourg mâtiné de Lichtenstein, auprès de laquelle les Îles Caïmans, paradis fiscal bien connu, serait, dans l'ordre des reptiles, le lézard des murailles au côté du dragon de Komodo.

 

Pour revenir au billet de monsieur Rémi Godeau, que demander ?

Que l'auteur de l'article s'interroge sur l'utilité de la dette « occidentale » sans laquelle aucun pays émergent n'aurait ...émergé, Chine comprise.

Nos dettes font leur richesse !

Qu'il s'interroge aussi sur les mécanismes de la dette, qui font dépendre, dans un système digne de Kafka, les états de banques privées dont les mêmes états garantissent les adossements, donc les prêts...aux mêmes états !

Qu'il s'intéresse aussi à un système de sortie de la crise par la dépression, fuite stupide en avant du chasseur poursuivi par le lapin qu'il a lui même armé ! Comment rembourser les banques quand il n'y a plus d'argent qui rentre dans les caisses de l'Etat ? En même temps que le même état se verrait contraint de garantir les prêts qui l'affaiblissent – ou le ruinent- et de payer des amendes infligées par les états riches aux états pauvres au titre d'une amende « nationale ».

Un monde par dessus tête !

Monsieur Rémi Godeau anarchiste !

 

Ainsi, pendant que monsieur Rémi Godeau s'interrogera, s'intéressera, se documentera peut être, il nous fera grâce de réflexions communes qui sentent le comptoir en zinc, fleurent bon les fonds de bière, et surtout nous épargnera ces effets de plumes démagogiques et fielleux hérités de l'Ancien Régime.

 

Nota bene :

 

Dans le cadre  de l'aide à la presse « papier *»,et à divers  titres – crédits inscrits 2010, déficits postaux, aides indirectes, allocations de forfait journaliste – dont le détail est facile à trouver sur internet (taper « aides aux quotidiens ») la presse papier a reçu 1055 millions d'euros sur les crédits 2010 (chiffres provisoires).

Source Wikipédia

 

On peut sans se tromper dire que, de façon indirecte, le salaire de monsieur Rémi Godeau est en partie payé par les contribuables, qui soit dit en passant, sauvent chaque année son emploi, la presse quotidienne régionale étant en crise. Et, s'il est journaliste, son forfait fiscal est calculé sur une base professionnelle...intéressante.

On dit merci qui ?

 

* il va de soi que je suis pour, au nom de la défense de la démoratie et du pluralisme politique



05/06/2012
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