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Radars : la fin du racket ?

Radars : toi-même !


La politique autoroutière actuelle a porté ses fruits : les Français ralentissent et les accidents sont moins nombreux. Cette « prudence » n'est cependant pas LE résultat d'une prise de conscience responsable des dangers de la route. On peut le regretter : tant que les automobilistes prendront plaisir à conduire vite et n'auront pas intégré que la voiture n'est faite que pour se déplacer, il y aura des accidents nombreux dus à la vitesse etc.

Les mesures prises ne sont d'ailleurs que dissuasives et non pas « pédagogiques » : elles n'ont pas pour but de responsabiliser mais de pénaliser. Et la double peine, dénoncée par ailleurs, est ici la règle.

On peut se demander aussi si la baisse de la vitesse ne s'est pas conjuguée avec la montée des prix des carburants et la baisse relative du niveau de vie due à la crise. Poussant plus loin le bouchon, j'ai imaginé que la baisse des imprudences était liée à la perte de points, peut-être même à la disparition, pour une partie de la population, du permis, et parfois de l'assurance. Si c'était vrai, il faudrait pousser le raisonnement jusqu'à supprimer le permis de conduire et interdire l'assurance-auto.


Revenons ensemble à ces radars.

Qui paie les amendes ?

De plus en plus de voitures récentes, souvent puissantes, « bondissent » entre deux radars et ce, en toute impunité. Il peut s'agir de conducteurs qui ne paient pas de PV-Radars : des cabinets d'avocats se sont faits une spécialité de défendre les impétrants, sous le prétexte, tout à fait légal, que ces procès ne sont pas légaux. Il peut s'agir, et de plus en plus, de conducteurs dont l'automobile affiche la localisation des radars, fixes ou non : des appareils, couplés ou non au GPS de la voiture ou à votre portable, parfois par le lien d'un abonnement, vous préviennent du lieu où le Radar vous attend.


Il va de soi que cette espèce d'impunité "légale" ne concerne que les conducteurs aisés ayant les moyens financiers soit de payer un avocat, soit de s'abonner à tel service et posséder une voiture à l'équipent adéquat.


Second cas de figure : les automobiles qui respectent « automatiquement » les limites de vitesse : des limitateurs de vitesse embarqués permettent de fixer la vitesse voulue sur le parcours déterminé.

Ces appareils ne concernent que des voitures récentes et haut de gamme. Mais ces matériels devraient se généraliser, rendant vétuste et coûteux le parc de Radars, d'autant plus que l'électricité remplaçant le pétrole, les nouveaux moteurs risquent d'entrainer un changement de mode de conduite et de mentalité des automobilistes.


Alors, actuellement, qui, en payant les PV, nourrit le fisc et la famille Bolloré-mon-yacht ?


D'une façon générale, les automobilistes très moyens, qui conduisent une voiture de plus de 5 ans ou bas de gamme, n'ont les moyens financiers, ni de payer un avocat, ni d'acheter un détecteur de radars, ni de payer un abonnement pour une entreprise de service qui les préviendra, ni de renouveler son véhicule pour un plus récent et plus cher.


Pendant qu'on voit des BMW et autres Mercédès bondir sur la route entre deux radars – la responsabilité ne s'achète pas chez les constructeurs d'automobiles-, les « pauvres types » de conducteurs lambdas continuent de surveiller sur leur tableau de bord l'aiguille hésitante de leur compteur de vitesse, de guetter sur la route le panneau de signalisation des radars fixes, d'appréhender la silhouette penchée du gendarme-chasseur visant dans sa jumelle électronique, le tout au dépens de la sécurité.


En attendant de devoir payer un jour le dixième de sa paie mensuelle pour un ou deux à l'heure de trop (je rappelle que sur les voitures de plus de 10 ans, la vitesse indiquée au compteur dépend de l'usure du pneu) et de se voir enlever, dans le meilleur des cas, un point de permis de conduire.


Il est vrai aussi que les gens véritablement riches ont un chauffeur.




12/10/2009
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