toupour le zooh

Questions pour des champions

On est toujours surpris, après des événements aussi importants que le soulèvement des jeunes des cités, de la pauvreté d’imagination de nos journalistes, ou de la puissance de leur (auto ?)-censure.

Car enfin, voilà des années qu’on nous parle d’économie souterraine, de lutte contre l’économie souterraine, de succès de la lutte contre l’économie souterraine. Certains même font un parallèle entre soulèvement et fermeture des robinets financiers des familles grâce aux succès de la lutte contre l’économie souterraine. D’autres, plus sophistiqués dans leur démarche, expliquent que les grands frères contrôlaient les petits frères pour anéantir les efforts des autorités acharnés à la lutte contre l’économie souterraine.

Economie souterraine, soit ! Mais qu’on m’explique.

Si l’économie souterraine dont il est question est celle de la drogue, il doit bien y avoir une partie de l’hydre pour nous invisible et que nos journaliste connaissent bien, partie émergée de l’iceberg dérivant des banlieues aux centres des villes : cette drogue, il y a bien quelqu’un qui l’achète, qui la consomme, et si les dealers petits ou grands des banlieues font des bénéfices, il faut bien qu’il y ait à la fois valeur ajoutée quelque part –fragmentation des stocks, emballages, livraison, voire services à domicile etc… puisqu’il s’agit de commerce – et prises de bénéfices. Je veux signifier que quelqu’un commande, paie et consomme : et pas dans les banlieues, ailleurs, là où il y a l’argent.

Coupables, les dealers ? Coupables bien sûr !..

Mais coupables aussi les consommateurs, consommateurs aisés et très aisés des centres et des périphéries chics, complices car possédant le vrai pouvoir du trafic, celui de payer.

Entreprises criminelles dans les banlieues ?

Et dans les « beaux quartiers » ? payer les criminels et le crime, n’est-ce pas déjà être complice, ou commanditaire ?

J’attends donc une vraie enquête sur cette économie souterraine….dont on ne peut faire l’économie.