toupour le zooh

Premiers camouflets pour Nicolas Sarkozy

Mondialisation de l'hypocrisie

 

 

 

Derniers soubresauts de la mondialisation : les « marchés » épongeant les liquidités mises à disposition par les Banques Centrales (elle est belle, la logique libérale, quand il faut que les boursicoteurs appellent à leur secours des organisations qui devraient les encadrer et qu'ils dénoncent quand tout va bien) en quelques jours, la Banque Fédérale étatsunienne ouvrant ses vannes de plusieurs milliards de dollars, la Banque européenne lui emboîtant le pas pour venir au secours des capitaux privés (de bon sens), volatiles, qui alimentent le fond de spéculation qui ruine peu à peu l'équilibre du Monde.

Entendre le même jour , sur France Inter, un ancien ministre de l'économie bafouiller et se perdre dans les méandres d'une pensée visqueuse par les chemins d'une explication ( ?) filandreuse que non, ces milliards de dollars ne peuvent en aucun cas venir au secours de l'économie pour créer des emplois ou distribuer autrement de la richesse, mais qu'elle doit, oui qu'elle doit, aller vers les fonds de pensions et autres organismes de la carnasserie capitaliste pour sauver l'économie.

Il faut mieux entendre ça que d'être, en plus, aveugle !!

 

        Dans le même ordre d'idée, j'ai lu avec intérêt la missive envoyée des Etats-Unis par notre ubiquitable (ou ubiquitique, ou ubiquitaire, c'est selon) Président à madame Angela Merkel, chancelière germanique, et à tous les décideurs du G7 . On a rarement vu de prose aussi imbue que ce fatras de moralisation financière (quand on sait que le petit avocat n'y connaît rien, comme il l'a déjà démontré comme ministre du budget, autrefois), façon infantile de jouer les gros bras politiques plus pour épater la galerie française que pour se placer sur la scène internationale, où la lettre a dû plus faire rire qu'indigner. Mais Madame Merkel l'a vite renvoyé, et assez sèchement, dans les cordes. Il est peu probable que la presse française à la botte parle de la réponse de la dite dame. La lettre serait presque passée inaperçue : il faut dire que le même jour monsieur Sarkozy se voyait souffleter par deux fois.

 

Le premier soufflet est la réponse du « Marché » à certaines options de campagne : l'idée de permettre de réimprunter au fur et à mesure que la dette immobilière était remboursée, émise un moment par l'équipe éclairée de l'UMP, a fait long feu. Mais aussi l'idée de ces crédits d'impôts –qui existèrent sous les socialistes, puisque j'empruntai fin des années 80 dans ces conditions favorables pour acheter notre maison – allongés à la fois vers le futur, mais aussi vers le passé, brillante idée du personnage qui devint président, et qui va coûter bon an et plutôt mal an, de 1à 2 milliards d'euros à l'état. Et peut-être, par le mécanisme que l'on a vu aux Etats-Unis, compromettre le budget de nombreuses familles attirées par un endettement dans une situation de revenus disons fragiles.

Le camouflet (notez que dans camouflet, il y a mouflet) est double car, cerise sur le gâteau –pour le retour du Messie, c'est le Jour de Gloire –voilà que le Conseil Constitutionnel, en majorité UMP – les réunions ont dû être affreuses des conseillers partagés entre la veulerie que l'on attend d'eux et le sens des responsabilités que leur demande et la fonction, et l'Histoire !-, retoque le texte le plus populaire de la réforme fiscale, le crédit d'impôt rétroactif.

Nix !Pas de réduction d'impôts pour les emprunts immobiliers souscrits avant le 6 mai, date de la venue sur terre du Messie républicain ! Ah, Naboléon, quand tu nous tiens !

C'est sans compter sur le sens de la compromission de madame le Ministre des Finances (qui a fait toute sa carrière dans des cabinets de financiers étatsuniens (les chiens n'élèvent pas de chats*) avec toute l'intelligence qu'il faut pour manipuler des espèces financières au plus haut niveau, au niveau où l'argent, bizarrement, ne sent plus rien, même pas la sueur - ni le pragmatisme  roublard de l'armée des avocaillons qui nous gouvernent actuellement : il suffit, puisque la loi ne le permet pas, de trouver un moyen légal de contourner la loi. Comme dans ce pays révéré où Nicolas Sarkozy passa ses vacances aux Etats-Unis, et  les procédures judiciaires sont devenues le sport national, pour le plus grand bénéfice des avocaillons cités plus haut.

Pour l'exemple, cette imitation de la justice anglo-saxonne d'outre atlantique conduit à plaider coupable, en France, même si on est innocent ! la Justice, ça ?le j minuscule suffira / la justice, donc ?

 

 

Toujours est-il que le ministère des finances, rentré de vacances, mobilise ses efforts d'imagination pour trouver un texte qui contourne les textes législatifs en vigueur, et l'esprit de la loi, et le plus exigeant, la Constitution Française : faudra-t-il aller jusqu'à réunir le Congrès à Versailles pour, afin d'appliquer les promesses farfelues et populistes du Président , modifier la Constitution ?

 

Ces efforts me rappellent, par leurs coûts collectifs, l'incident ridicule et coûteux qui avait conduit la police scientifique à d'extravagantes analyses pour trouver les coupables d'un vol de scooter dont le propriétaire, un certain Nicolas Sarkozy, n'avait même pas mis l'antivol !

 

Nous sommes à la fin d'un système qui a montré ses limites : nous voilà gouvernés, malgré une constitution républicaine qui fit ses preuves, par une sorte de jardin d'enfants qui ne connaissent- ou oublient- ni les règles, ni les limites !

 

Papa De Gaulle, reviens, ils sont en train de saccager ton potager !



*allusion au  dicton connu "les chiens ne font pas de chats", je l'ajoute afin qu'il n'y ait pas d'ambiguité, je ne veux ridiculiser ni les personnes, ni surtout les animaux



17/08/2007
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