toupour le zooh

plan automobile : un mensonge présidentiel ?

Incorrigible Nicolas


Le Président Nicolas Sarkozy est surprenant. Le mot est faible, me direz vous.

Mais il est juste. Personne ne sait, pas même ses proches, et bien que ses discours soient écrits, et souvent bien écrits, même si on peut reprocher parfois à ses conseillers de se relâcher, d'ailleurs plutôt sur le contenu que sur le style ; bien que ses discours soient quelquefois déjà transmis à l'AFP, qui les tranfère alors sans les corrections qui s'imposeraient ; bien qu'il sache lui-même qu'il n'est pas à l'abri d'un « dérapage » à quoi le porte naturellement son tempérament - teinté d'une arrogance mâtinée de présomption, et du genre qui « donne du temps au pas-le-temps » surtout pour réfléchir ; bien que...(dis-je), il lui arrive (souvent) de faire des propositions que le gouvernement, premier ministre en tête (de turc?) essaie ensuite de rattraper, puis de comprendre, enfin d'expliciter, mais c'est trop tard!

Cette idée, qu'il n'avait pas dans la tête 5 minutes avant le discours, qui lui trottait peut-être dans le cerveau (l'un des 5, mais lequel?), à laquelle il ne prêtait  pas plus attention que cela, genre, c'est une idée, mouais, qu'il avait attrapée dans un couloir, au gré d'une conversation surprise, comme on attrape un coup de froid, cette idée lui est entrée dans la tête, elle est inexpungnable, elle devient essentielle, c'est l'axe nouveau de toute sa politique, pour une durée illimitée...d'une semaine?

Aux autres de faire, de s'en faire et, s'ils sont malins, de s'en défaire!


Les français peuvent comprendre cela : cela nous est tous arrivés. Nous avons tous eu entre 9 et 15 ans et, si nous avons passé l'âge, les enfants et petits-enfants qui nous entourent sont là pour en témoigner : nous pardonnons ce genre de défaut. Que celui qui ne s'est jamais enferré dans une idée bizarre ou un projet irréfléchi lui jette la première pierre!


Ce que les français lui pardonnent peu, lui pardonnent mal, lui pardonnent de moins en moins, c'est la dissimulation, le cynisme, et, plus souvent, le mensonge.

Et le mensonge fleurit dans ses discours : il y a de l'Attila en lui. Là où il passe, si la solidarité sociale ne repousse pas, le mensonge refleurit.


Aprés le plan d'aide pour les banques, dont on aurait pu attendre qu'il soit accompagné d'une surveillance accrue, - voire, comme aux Etats-Unis, qui furent longtemps son « Amérique-à-lui », couplée à une comparution des responsables des banques devant les assemblées élues - , on a vu et entendu Nicolas Sarkozy présenter un plan de relance pour le monde automobile. Pour éviter le reproche fait à sa politique de relance du secteur bancaire (dont on sait depuis deux jours qu'il a dérapé là où la Société Générale blesse) avec des milliards prêtés sans contreparties, il annonça donc pour le plan de relance automobile des contreparties comme l'engagement des constructeurs de ne pas délocaliser et au contraire de relocaliser, de ne pas fermer d'usines en France et de pas procéder à des licenciements, d'où la critique – justifiée car protectionniste* – de la commission européenne et d' autres pays européens.

Or voilà que la Commission européenne - le célèbre Baroso Circus – entérine le plan  pourtant contraire à la doctrine officielle*.

On se demande : « Comment est-ce possible? Comment Sarkozy a-t-il pu faire accepter un projet aussi contraire au traité de Lisbonne (*le libéralisme tous azimut est dans le traité dit « simplifié » qu'il a imposé « forfaiturement »aux français )? Comment cela se faire se peut? »


Le Canard Enchaîné du 11 mars dévoile le pot aux roses.


RIEN DE CE QU'A PROMIS NICOLAS SARKOZY N 'EST CONTRACTUALISÉ




Une note de travail secrète adressée à la commission européenne par Bercy (le ministère des Finances) de neuf pages revient sur toutes les affirmations (péremptoires et définitives) de Sarkozy.


A l'engagement des constructeurs français de « ne fermer aucun site » durant 5 ans et de « tout faire pour éviter les licenciements », la note des autorités française répond : « Les engagements pris par les deux constructeurs bénéficiaires répondent à une obligation de rendre compte, sans pour autant constituer de clause opposable, au sens contractuel du terme »

DONC AUCUNE OBLIGATION!

Quant à l'arrêt des délocalisations, c'est encore plus net (plus niet?) : « Les engagements de maintien d'activité en France sont sans incidence sur les stratégies d'implantation de production » : des engagements qui n'engagent à rien.

Enfonçons le clou.

Qu'en est-il des licenciements ? La note secrète dit :

« L'absence de mise en oeuvre d'un plan social en 2009 n'exclut pas des ajustements d'effectifs, sous la forme, notamment, de départs volontaires »

Tout est dans le « notamment » : le mot n'exclut rien. Et exit les licenciements : cela s'appelle dorénavant « les ajustements d'effectifs »!!


Alors que reste-t-il du discours volontariste de Nicolas Sarkozy?

RIEN .

Si, un immnese écran de fumée porté par le mensonge, le mensonge toujours.

Le mensonge, fumigène permanent de la pensée-et de l'action- présidentielle.

On comprend mieux pourquoi le plan automobile fut accepté par la Commission européenne, et toléré par les états voisins.



22/03/2009
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