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Paradoxes, mensonges et compagnie

 

Paradoxes, mensonges et compagnie

 

Notre monde est plein de paradoxes.

 

Hier encore il etait plutôt déconseillé de consommer des produits frais issus d'une agriculture industrielle. Il a suffi d'une catatrophe alimentaire en Allemagne pour qu'on voie pointée du doigt une entreprise de maraîchage garantie « normes biologiques » accusée de véhiculer jusqu'à l'estomace des clients la célèbre et néanmoins néfaste bactérie e-colie.

 

Tout semblait aller pour le mieux pour le tout-élecrique. Même les écolos – pas encore verts de trouille – s'étaient tu, tant les avantages de la motorisation et du chauffage par l'électricité semblait corrsspondre à leurs voeux les plus chers d'une planète sans rejet de carbone. Patatras ! Voilà que les japonais, tremblement de terre plus raz de marée, phénomènes naturels auxquels se sont ajoutés les incompétences des hommes, remet tout à plat. Exit le nucléairen garantie pourtant du succès électrique d'un monde sans rejets (exagérés) de carbone.

Les Allemands, jamais avares d'une hypocrisie, se décident pour le sans-nucléaire, acceptant à l'avance une soudure énergétique de leurs très proches voisins (nous) et de leurs usines nucléairers. Puis les Suisses (je parlais d'hypocrisie, ils ne pouvaient pas rester là sans rien dire !) et les Italiens, dont je comprends mieux l'inquiétude, la mesurant à l'aune de la gestion des ordures dans le Sud.

Mais que faire quand les automobiles seront toutes tractées par des moteurs électriques ?

 

On peut continuer : jour après jour, l'actualité française, grâce à l'imagination du personnage qui passe pour le Président de la République, fournit son lot de paradoxes.

Ainsi supprime-t-on 15 000 postes dans l'enseignement : aussitôt, une publicité (coûteuse) annonce l'embauche de 16000 personnes dans l'éducation nationale. Il est vrai que ni la paye, ni le profil, ni la stabilité de lemploi ne seront comparables. Ainsi embauche-t-on dessinterimaires non formés et sous payés afin de les placer sur des postes qui auront disparu officiellement. Aussi le jour où ils perdront leur emploi, personne ne s'inquiétera du poste qu'ils occupaient : il aura dsparu bien avant.

Paradoxe apparent : proche (et fréquent), le mensonge comme arme de gouvernement, toujours.

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Parle-t-on de sécurité, trompette pourtant officielle du mouvement sarkozyste ? Dans le même temps où un ministre se rend, pour y larmoyer à la télé,à l'enterrement d'une jeune fille tuée sous les yeux de ses camarades, faute d'une surveillance suffisante à la grille d'un collège (suppressions de postes dans la gendaremerie, la police et l'enseignement), le même ministre supprime en Lorraine 160 postes de surveillants !

 

Dans un registre différent, celui de la crise et des banques.

 On a vu tonitruer le Chef de l'Etat sur les dérèglements du système bancaire et faire force moulinets de ses petits bras pour éloigner le spectre de la crise – dont je rappelle cet aspect positif : elle a empêché Nicolas Sarkozy d'appliquer dans toute sa bêtise le programme néo-libéral pour lequel il avait été choisi par les responsables de l'économie française, en gros les banquiers, groupes financiers et autres spéculateurs, les marchands d'armes, de médicaments, les gros céréaliers etc (qui n'ont trouvé personne d'autre à droite avec un tel profil de « marchand de tapis »- que les professionnels du tapis  veuillent bien m'excuser !) -

S'agiter, tonitruer, mouliner, oui ! Agir, non !

Mais pendant ce temps, au Royaume-Uni, le gouvernement conservateur – donc nettement à droite- oblige par exemple les banques à séparer leurs activités de dépôts de leurs activité d'affaires, dont la spéculation en bourse. Paradoxe : une droite ultraconservatrice s'attaque à la City !

Que fait notre Napoléon de poche : il suit les recommandations des banques françaises dont il dénonce toujours les excès !

 

 

Paradoxe encore : vient d'être nommé on ne sait par qui- un banquier italien à la tête de la Banque Européenne, c'est à dire l'organisme financier indépendant dont dépend, en fait tout le système financier des 27. Ce monsieur, que personne ne connaissait hier, un certain Mario Draghi, est un ancien vice-president de Goldman Sachs, la banque qui a précipité (parce qu'elle voulait se débarasser d'un groupe rival) la crise des subprimes et surtout celle qui a truqué les comptes de l'Etat grec, sous gouvernement de droite – et peut être avec la complicité de certains états européens. Banque dont il était l'un des responsables pour l'Europe pendant ces malversations.

« Plus sérieux, son poste de vice-président de Goldman Sachs International entre 2002 et 2005 montre que l'homme n'est pas insensible aux ors de la finance de marché, ce qui jette un doute sur ses qualités de régulateur. » (source Alternatives économiques)

Il est vrai qu'après ce passage dans une banque dont la réputation -dans réputation, il y a pute mais aussi reptation – n'est plus a faire (elle a ruiné la Grèce et n'a eu à payer aucune amende ! ), le personnage, au-dessous de tout souçon, a été nommé par Sylvio Berlusconi : une garantie d'intégrité qui lui a valu le soutien de mme Merkel et de mr Sarkozy.

Le parcours est typique d'un personnage qui a plongé très tôt et avec conviction les deux mains dans le caca :

De 1993 à 2001 il a présidé le Comité pour les privatisations. A ce titre, il a été membre du conseil d'administrations de plusieurs banques et sociétés en phase de privatisation (Eni, IRI, Banca Nazionale del Lavoro-BNL et IMI).

 

 On ne peut s'empêcher de penser à une sorte de vocation.

 

« Depuis le 16 janvier 2006 Mario Draghi est le gouverneur de la Banque d'Italie, nommé par le président du conseil Silvio Berlusconi, avec un mandat renouvelable de six ans (auparavant le mandat était à vie). Il remplace Antonio Fazio, démissionnaire à cause de son implication dans un affaire de conflit d'intérêts. En tant que gouverneur de la Banque d'Italie, il se retrouve aussi membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. »

 

Dernier épisode d'une époque burlesque et dramatique où la contradiction et les paradoxes se noient dans le mensonge quotidien.

Pendant que les plus pauvres paient, sans trop rien comprendre.

Et moi si peu.

 



26/06/2011
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