Nous vivons dans un monde épique
"Nous vivons dans un monde épique...3
Nous vivons dans un monde étrange, et dans des temps bizarres.
Nous avons confié notre sécurité à un homme dont on a vu l'incompétence notoire en matière de sécurité
Nous confions le redressemEnt de notre économie à ceux là même qui ont organisé la crise pour mieux se servir et nous gruger
Si l'on en croit les sondages, nous allons confier les clés du Parlement européen à ceux qui nous ont trompés et mis en place un traité à grands coups de mensonges.
On entend chaque jour parler de nomination d'amis, de cousins, de fils, de parrain même, aux plus hauts postes de responsabilité par celui là même qui est élu pour être le garant d'une démocratie « transparente » (c'était dans son programme)
J'ai même entendu une ministre de l'intérieur annoncer qu'elle sera sans pitié pour les traficants et autres gangsters, pouvant laisser imaginer qu'elle pouvait avoir eu jusque là une politique fondée sur la pitié !
On confie aux mêmes journalistes qui nous ont trompés sur leurs qualités d'experts (en n'importe quoi, économie, sécurité, pédagogie), la mission de nous expliquer à nouveau sur le même ton et en employant les mêmes mots les messages contraires à ceux qu'ils professaient il y a peu. On les paie.
Le ministre de l'agriculture, récemment et à propos du lait, a pris position contre une directive dont il avait participé à la rédaction et qui n'avait été mise en place qu'avec son accord.
Darcos, qui croit être encore ministre de l'Education (nationale?), débauche des professeurs et promet d'embaucher des sortes de vigiles assermentés pour intervenir de façon musclée dans les établissements scolaires. Il a des priorités qui relèvent peu de l'éducation.
Le nombre d'accidents de la route diminue. Certains voudraient y voir la pression exercée par les radars : elle ne saurait être durable, les moyens d'en connaître les emplacements se perfectionnent, il n'y aura bientôt plus que les pauvres types à se faire prendre.
Toujours dans le même ordre d'idées : ne peut-on y voir la baisse du pouvoir d'achat qui pousse à rouler moins vite, pur user moins d'essence? Ou, puisque les camions interviennent dans un accident sur deux, peut-on croire que la baisse des flux routiers -consécutifs à la baisse des activités industrielles et d'échanges intervient dans la statistique?
On doit alors féliciter le gouvernement d'entretenir, pour des raisons de sécurité routière, une baisse du pouvoir d'achat durable.
Suivant un véhicule roulant à 80 sur une route nationale sans dangers, je me suis fait la réflexion que cette prudence peu ordinaire était peut-être celle d'un automobiliste sans permis, et, le cas est possible, sans assurance : le nombre de conducteurs roulant sans permis croît en même temps que baissent les accidents de la route : dans notre monde improbable, on se dit que les deux phénomènes sont peut être liés, et qu'il faudrait supprimer alors permis et assurances.
Les responsables qui se trompent démissionnent rarement. Des hommes politiques, rien d'étonnant : on sait qu'il est moins grave pour eux de se tromper que de la reconnaître.
Mais on a vu tant d'économistes, de banquiers, d'experts , et dans un autre domaine que je connais bien,des inspecteurs de l'Education Nationale, changer d'avis, qu'on s'étonne qu'ils restent en place après l'échec, le désaveu, parfois la catastrophe qu'ils ont provoquée, organisée : même, ils en tirent avantages et s'empressent de s'élever dans la hiérarchie des entreprises, des structures, qu'ils ont, dans le moment précédent, ruinées. Sans vergogne. Et souvent pour prendre, avec le même aveuglement, d'autres mesures imbéciles.
Plus de 53% des Français ont voté NON au référendum sur l'adoption de la Constitution (giscardienne et si bien écrite!) dite « européenne ». Et pourtant ils vont voter « OUI » en déléguant leur pouvoir aux Partis qui leur ont volé leur décision par une habile forfaiture. Alors qu'il existe des partis qui se réclament du NON et dont les candidats sont capables de porter les valeurs du NON devant et dans le Parlement européen : qui pour une fois, servirait à quelque chose!
Soyez cohérents : on peut encore voter NON !
(à suivre)
"Et nous n'avons plus rien d'épique!"*
* Léo Ferré