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Nicolas Sarkozy, visionnaire ou aveugle ?

Nicolas Sarkozy : visionnaire ou aveugle?


Il y a une sorte de naïveté chez les chroniqueurs de l'Est Républicain qui écrivent le billet de première page. Est-ce dû au fait de la place privilégiée qu'occupe le dit billet ? Ou peut-être parce qu'une émulation interne provoque une surenchère à l'idéologie de droite qui conduit le rédacteur en chef à choisir le texte le plus sarkophile ? Je n'ose le penser.

Cependant, après Pierre Taribo -l'homme qui connait-sait le sens de la marche de l'univers), après Chantal Didier qui croit (édito « Leçons »), sur la foi d'un discours de Bush Junior, que l'ancienne adminsitration républicaine, va travailler main dans la main avec l'administration Obama (alors que chacun sait que là-bas une administration chasse l'autre), l'édito de Jean -Louis Antoine - que j'apprécie par ailleurs tant le travail qu'il fait pour le courrier des lecteurs dont il est le médiateur est remarquable - , intitulé « Partage »me paraît renouer avec les vieux démons des inconditionnels du président Sarkozy.

Il en reste.

Ecrire : « Visionnaire, Nicolas Sarkozy avait anticipé dès 2006. »


Deux interrogations :


La première : quelle est cette vision qu'aurait eue Nicolas Sarkozy ? Tranquillisez-vous: ce n'était ni la crise, ni les grèves, ni la baisse du pouvoir d'achat, ni aucun des événements qui bouleversent aujourd'hui le monde et la vie des gens. Il n'a rien vu de tout cela.

Visionnaire, il le fut, dit Jean Louis Antoine, lorsqu'il s'éleva dans son discours d'Agen, en 2006, contre les parachutes dorés et les stocks-options. Voilà de la vision politique à bon compte : ce compte où plus de la moitié des français furent visionnaires. Il faut croire aussi que de la vision à l'action, il y a un (grand) pas que Nicolas n'a jamais franchi : dénoncer, oui, comme l'écrit JL Antoine «  Depuis, le Président n'a jamais cessé de dénoncer les excès ». Mais agir? non!

Mais c'est que voilà le capitaine d'un navire qui, visionnaire, sait où sont les écueils et les icebergs mais que rien, pas même la vision qu'il a des dangers, ne peut faire dévier de sa route!!

Un aveugle aurait-il été moins efficace?


La seconde : qu'on utilise le mot « visionnaire » pour l'appliquer au « cas » Sarkozy relève de l'audace, de l'erreur...ou de l'humour. Entre, beaucoup de place.


Visionnaire, celui qui encourageait les français à emprunter pour montrer qu'il avaient foi en l'avenir, et voulait développer en France le crédit hypothécaire? Visionnaire celui qui promettait de « travailler plus pour gagner plus »? Visionnaire, celui qui finança les heures supplémentaires avec l'argent des contribuables, cassant avant la crise un marché de l'emploi fragile par une mesure exagérément coûteuse? Visionnaire?

Reprendre la liste de toutes les erreurs -ses seules réussites sont des destructions-, de tous ses échecs, des reculades et des affronts serait fastidieux. Il faut nous consoler de ce que la crise, arrivant en début de mandat présidentiel, il n'ait pas tout détruit de ce que sa « vision »  lui dictait.

Faute de temps!


La lecture de l'édito de Jean Louis Antoine m'a fait penser au célèbre tableau de Brueghel : l'aveugle et le paralytique. On y voit un aveugle portant sur son dos un paralytique qui lui indique le chemin. Au loin, la terre dessinant une vaste baie, un bateau qui prend le vent.


Tout est là le gouvernement, le guide et la France entoilée.

Que le guide ne voit pas.


Alors, Nicolas Sarkozy, visionnaire ou aveugle ?

SOURD!



17/03/2009
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