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Nicolas Sarkozy, le meilleur candidat

Sarkozy, le meilleur candidat

 

 

Il ne faut pas être mesquin : le personnage a ses mérites. On l'a vu en 2007, alors en pleine asension médiatique, chouchou de tous les plumitifs qui l'accompagnaient, béats d'aise et bavant la copie, histrions hystériques lui tissant des lauriers comme on chie des étrons.

 

La sympathie amoureuse s'est tassée avec le temps : ne se plaint-il pas aujourd'hui d'être victime d'une presse qui l'a portée aux nues 5 ans plus tôt -. et qui appartient toujours à ses sponsors.

Il aurait dû, plutôt que de s'étonner naïvement de ce désamour, s'interroger sur ses causes : il faut croire – et la famille Le Pen, le père la fille et le gendre lui ont montré le chemin- que la victimisation rapporte plus que la recherche de la vérité.

 

Il ne faut pas refuser cependant à Nicolas Sarkozy cette évidence : il a toutes les qualités pour être un bon candidat. L'énergie, la répartie – même si elle s'appuie le plus souvent sur des arguments falsifiés – une certaine insolence, en un mot le bagout – encore qu'il reste des approximation dans son utilisation de la langue française et je connais beaucoup d'immigrés (il parle d'instituer un examen de français pour l'acquisition de la nationalité) qui la manient avec plus de sûreté et cela va de soi, plus d'élégance.

De ces qualités, il aurait pu, comme d'autres, ne rien faire. J'ai surpris sur BFM radio, un entretien avec Alain Madelin, du plus au intérêt comique : un bateleur qui n'a rien à vendre, c'est comme un équilibriste sans fil.

Nicolas Sarkozy a toutes les qualités du bon candidat. Mais il sait en plus comment les utiliser au mieux, il connait l'habile dosage entre la forfanterie et la sincérité, la vérité et le mensonge. Il sait habilement habiller la faute du frac de l'erreur, maquiller l'outrecuidance en conseil, le scandale en incident. Sûr de lui – c'est à dire sûr de ses artifices il appuie son discours de gestes qui paraissent superflus, voire ridicules. Ils le sont. Mais il faut les mesurer à l'utilité qu'ils ont de détourner l'attention du contenu du discours et d'hypnotiser le spectateur. Il en va ainsi de ses grimaces déjà connues et rendues populaires, donc anodines, par un célèbre acteur. Ainsi Pasqua, autre bateleur notoire du siècle précédent, avait déjà utilisé l'accent et le sourire enjôleur de Fernandel pour nous vendre ses mensonges.

 

Du bon candidat, il a la stratégie. Aussi multiplie-t-il jour après jour les propositions, les projets, obligeant ses concurrents à modifier les leurs, à épouser ses thèmes, à le suivre sur les chemins difficiles de propositions réalistes et cohérentes. Car lui se moque de la cohérence, qui pourrait lui nuire, tant elle est contraire à son image et à son tempérament. Toute action, il n'hésite pas à changer de route,- non pas qu'il ait changé d'opinion- pour dérouter l'adversaire. Le jeudi intraitable sur le rôle de la BCE, il est le vendredi partisan du contraire. S'il se pense renard poursuivi par la meute, il justifie ce revirement non pas par une volonté politique, mais simplement par une modification à la marge de son discours, comme le goupil remontant sur ses traces anciennes, ou noyant ses traces dans un cours d'eau.

 

Mais sans tactique, la stratégie serait vaine. Aussi sait-il au mieux utiliser ses troupes , ministres, secrétaires d'état, présidents de groupes, députés et sénateurs, tous ( ou presque ) lui sont dévoués. Il sait reconnaître l'aboyeur de rue, le chacal à la mâchoire féroce, la hyène sans état d'âme, le roquet malfaisant, tous animés d'un arrivisme aux dents aussi longues que leurs idées sont courtes, tous distingués par le leader et utilisés au gré des événements, parfois quand l'actualité l'ignore, pour en créer. Ils lui sont attachés et comme lui, furètent, reniflent, bougent, remuent, retournent, s'agitent, troupes le nez au ras du bitume de leurs ambitions.

 

Le meilleur candidat ai-je dit.

Je l'affirme une nouvelle fois : le personnage, sur ce registre, n'est pas sans mérites.

Il l'a montré pendant 5 ans, restant, pendant un quinquennat, un candidat à la Présidence. Il a lui même répété qu'il n'avait pas pris la mesure du poste qu'il occupait. Il fut pendant 5 ans un Candidat-Président, avec toutes les qualités de l'excellent candidat qu'il était, et toutes les erreurs d'un Président qu'il n'est jamais arrivé à habiter.

 

Dimanche, voterez vous pour le meilleur candidat, Nicolas Sarkozy, ou le futur Président ?



28/04/2012
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