toupour le zooh

Nicolas S. à la fois Laurel et Hardy



Je ne polémiquerai pas sur la prestation louable et, parait-il, pédagogique de Nicolas Sarkozy tentant par des formules magiques de conjurer la crise sociale, à défaut de trouver des solutions à la crise économique.

Je ne jugerai pas le personnage dans ce numéro d'équilibriste difficile, bien qu'il ait choisi les artistes qui assistaient à la parade et lui servaient de.
Je ne l'ai pas suivi en entier : j'ai grappillé ici et là sur le net des morceaux vidéos choisis et lu les extraits, souvent commentés, des réponses apportées à des questions convenues et abandonnées aussitôt que posées. Comme si les réponse -vagues - suffisaient...pour être des réponses. Tout au plus des incantations.
La presse la plus laudative a d'ailleurs à la fois loué son "pragmatisme" et le report à plus tard de solutions à l'étude : c'est dire le vague (à l'âme?) du personnage.

Pourquoi n'ai-je pas suivi la prestation présidentielle?
En quelques mots : je suis partagé quand je le vois entre une profonde irritation -je hais les menteurs, et c'en est un, remarquable (voir article ci dessous)- et une sorte de pitié. Voir un type d'aussi peu d'envergure se démener devant des millions de personnes pour faire croire...m'est insupportable. Je retrouve ce sentiment d'enfant qui pleurait lorsqu'on l'emmenait voir les "Laurel et Hardy", forcément comiques (puisque tout le monde riait) et que je trouvais pathétiques -le terme est faible- , soumis qu'ils étaient à des événements dramatiques dont il ne prenaient jamais la mesure.
Nicolas Sarkozy est pour moi ce mélange de Hardy, par la suffisance, l'assurance, cette soif de pouvoir; et de Laurel, par la fragilité, l'incompréhension du monde, cette espèce de naïveté  qui me le faisait préférer au gros Hardy.
Tous deux -docteur Laurel et mister Hardy - n'étant que les deux faces d'un même personnage (d'une même pièce?) plongé dans un univers hostile, dangereux et dont il ne maîtrise pas les règles.

De la suffisance de Hardy, Nicolas Sarkozy a hérité dans l'assurance à mentir (à se mentir?).
Dès le premier acte de la prestation, le joueur qu'il est ne peut pas s'empêcher de se laisser aller à son péché mignon.
Lorsqu'il affirme qu'il parlera sans détours, il sit déjà qu'il ment. Et il redouble aussitôt en affirmant que l'argent prêté aux banques rapporte aux français.
Or cet argent, s'il vient de quelque part, c'est en élargissant le trou de la dette nationale, sinon pourquoi l'Etat, qui s'enrichit en prêtant aux banques, ne le fait-il pas plus régulièrement.
L'article suivant, plus technique, montre que de toute façon, le rapport n'est pas celui qu'an,nonce le Président. Je l'ai copié-collé depuis un article paru sur MARIANNE 2 ; j'en remercie les auteurs:
La crise est suffisamment dure pour qu'on ne mente pas aux Français», a dit d'entrée de jeu le Chef d'état. Moyennant quoi il a immédiatement enchainé par une contre-vérité : «les prêts aux banques ne vous a pas coûté un centime d'euro : les 25 milliards d'euros prêtés aux banques rapporteront à la France 1,4 milliards d'euros à la fin 2009.»
Eh bien, cette assertion est fausse, pour deux raisons :

1°) L'argent que l'état prête aux banques n'existe pas dans ses caisses. La France est donc obligée de l'emprunter sur les marchés. Les experts considèrent que le taux auquel la France emprunte représente à peu près la moitié de celui auquel elle prête aux banques. Le prêt ne rapporte donc pas 1,5 milliards mais la moitié, 700 milions.

2°) Au-delà de ce calcul comptable, on pourrait montrer que les prêts consentis par l'Etat aux banques affaiblissent considérablement la crédibilité du pays. Autrement dit, en prêtant aux banques, l'état transfère le risque, ce que les marché sanctionnent immédiatement en augmentant le taux auquel la France peut emprunter, comme on peut le constater sur le schéma qui ouvre cet article.

Au total, la décision de prêter aux banques ne rapporte en réalité pas grand chose au pays, ce qui ne veut pas dire qu'il ne fallait pas le faire, pour, comme l'a dit le Président, sauver l'épargne des Français ou permettre aux banques de continuer à exercer leur métier.
Jeudi 05 Février 2009 - 20:39
Philippe Cohen et Emmanuel Lévy

Conclusion :
Hardy :"Mon cher, je dis qu'il il faut encourager les français à épargner!
Laurel : "Hé, Hardy, et  en même temps, relancer la consommation (sans importer) Comment on fait? (il se gratte la tête)


06/02/2009
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