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Nicolas acrobate : le grand écart

Sarkozy acrobate : le grand écart


Si l'on en croit la presse, l'amitié est au beau fixe entre le Royaume-Uni et la France. Sincérité ou stratégie?

Extrait de la presse:

« Poursuivant la longue liste des "réussites" du voisin anglais, le président de la République en a profité pour justifier ses propres réformes. Selon lui, "le Royaume-Uni a montré la voie pour atteindre une croissance forte, le plein emploi et la solidarité. (...) Cette voie est celle des réformes". Pourquoi dès lors ne pas s'appliquer les mêmes recettes, s'est-il interrogé? "Les principes qui ont permis d'un côté de la Manche d'affronter la mondialisation doivent permettre de l'affronter de l'autre côté. La France doit apprendre à regarder chez ses voisins ce qu'ils ont réussi à faire de mieux", a-t-il dit, rappelant sa fermeté sur la question: "Les réformes, je les mènerai à leur terme."


On sait Sarkozy atlantiste – par un retour curieux aux valeurs du centre-droit des années 60, Lecanuet etc.- plus pour des raisons d'admiration (d'aveuglement?) personnel que de strict pragmatisme politique - il n'a rien à y gagner sur le plan de la popularité, il a tout à y perdre du côté militaire. Le remorquage à l'Otan a déjà commencé avec la guerre d'Afghanistan

Et le voilà qui bée devant le « modèle britannique » disons « royaumunien » encore que le mot soit à inventer, dont on sait très bien qu'il est, sur le plan politique, à la remorque des Etats-Unis; sur le plan économique, à la remorque de la financiarisation capitaliste dont on voit les effets sur l'industrie (le Royaume-Uni n'a plus d'industrie), sur la bourse (les banques centrales, au secours!), sur le (dis) fonctionnement de la City, plus occupée à gérer les comptes cachés (et blanchis) aux îles Caïmans et dans d'autres paradis fiscaux qu'à essayer de sortir le Royaume d'une crise sociale, d'une crise de santé, d'une crise financière (les endettements publics et privés dépassent de loin le « mauvais exemple français » dont on nous rebat les oreilles, d'une crise d'éducation avecc les plus mauvais chiffres d'Europe occidentale en ce qui concerne la condition des enfants.

J'ai suivi le discours au Parlement, mélange de brosse à reluire et de courtisanerie infantile -Sarko prend les Parlementaires pour des députés de l'UMP, peut-être a-t-il raison – et la conférence de presse à l'issue de ses entretiens avec Brown, les « cinq points » sur lesquels ils sont complértement d'accord.

Passons.

Ce qui me chiffonne, c'est que si on reprend la visite de Nicolas-bouchedor à Angela Merkel -souvenez-vous : « on fera tout comme vous » - on a là un vrai numéro d'équilibriste, spécialité grand écart sur corde raide. Car le « modèle » allemand est bien loin du « modèle » anglais, encore que, question encouragement à la précarité, les allemands aient fait des progrès. Et que je sache, la ligne de la politique internationale de Merkel, n'a pas de points communs avec la ligne « anglaise ». Même constatation pour les Jeux Olympiques, pour la gestion de l'immigration et du terrorrisme (où en est le Royaume-Uni concernant les comptes financiers moyen-orientaux, les a-t-il évacué vers des paradis fiscaux que la City gère de loin?), pour la politique économique (le Royaume Uni n'appartient ni à l'espace Shengen, ni à la Zone euro, entre autres « permissions et privilèges »)



Comment peut-on, à la veille de la Présidence française de l'Union Européenne, amorcer, d'un coup de tête (?) deux visions politiques de l'Europe, l'une autour de l'axe Paris-Berlin, qui a fait l'Europe, l'autre autour de l'axe Paris-Londres, qui déferait l'Europe, voulue par les pères fondateurs et souhaitée par les Européens (les vrais, pas ceux qui veulent un espace de libre-échange à l'anglo-saxonne).

Comment maintenir la première politique -celle qui fait - sans contredire la seconde - celle qui défait?


Les sourires de Carla n'y changeront rien. Les contradictions de Nicolas Sarkozy apparaissent une fois de plus : les jolies jambes et l'ensemble Dior à la Jackie Kennedy – la destin de celle ci devrait attirer l'attention de celui-là – ne sont qu'un écran de fumée people : Sarkozy est toujours semblable à lui-même, empêtré et brouillon.


Qu'a-t-il promis à Tony Blair, l'exemple politique suprème du menteur et trompeur professionnel que Nicolas admire plus que lui-même?

Dans quels imbroglios va nous plonger la Présidence française de l'Union?

Toute l'Europe aura-t-elle pour Carla les yeux de Rodrigue?

Nous le saurons dans les semaines qui viennent en suivant au jour le jour cet étonnant feuilleton, entre « ça va bouillir » et « signé Furax* » avec, dans le rôle de Zappy Max et de Furax*, Nicolas S.


  • pour les petits jeunes, rappel : Furax est un être double, à la fois chef de la Sécurité Intérieure, et brigand notoire et maléfique, affilié à la secte du Grand Babu.

Un scénario de Pierre Dac et Francis Blanche à relire par le bout de la lorgnette actuelle.



28/03/2008
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