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Le Royaume-Uni, un modèle pour la France?

 

 

A propos du Royaume-Uni : un modèle pour la France?

 

 

Le parallèle entre les deux états s'impose au moment où l'un comme l'autre  nos deux pays  sont confrontés à la même problématiques : comment exercer la rupture dans la continuité, ou plutôt  sans le changement. Gordon Brown est, pour un spectateur lointain, dans la même position que Nicolas Sarkozy : ministre –puissant et parfois critique de Tony Blair- il doit pourtant incarner le changement, faute de quoi il va perdre les élections. La position de Nicolas Sarkozy n'est pas si lointaine quoique plus solide: ministre puissant et souvent critique d'un gouvernement qu'il a tout fait pour affaiblir, il a cependant trouvé dans une élection au suffrage universel la légitimité que n'a pas Gordon Brown.

On a beaucoup entendu parlé du modèle royaumunien* durant la campagne des présidentielles

Qu'en est-il de la situation économique et sociale des deux états ?

Si je me réfère aux chiffres publiés cette semaine dans Marianne, qui sont visiblement les chiffres des gouvernements, au vu du taux de chômage en France, la situation économique serait meilleure au RU : une croissance de 2,2 en  France contre 2,6 au RU.

Ensuite, les chiffres de nos voisins  sont moins favorables que les médias le donnent à penser. Si la dette publique est de 63,7 % en France, elle est de 43,5 % au RU. Mais les Français sont individuellement moins endettés que les « Anglais ». D'            après les chiffres officiels de Bruxelles, l'endettement des ménages en France se situe à 62 % de leurs revenus, contre 119 au RU. Sans entrer dans le détails, on peut conclure qu'en moyenne, chaque ménage royaumunien est…ruiné !

On peut préférer être complètement ruiné individuellement, ou partiellement ruiné collectivement, au choix. Encore que le surendettement individuel n'efface pas la dette publique.

Les dépenses publiques sont supérieures de 10 % en France : mais on connaît les faiblesses de l'enseignement, de la santé et des transports publics au  RU. La différence  vaut-elle ? on peut en discuter. Les royaumuniens qui viennent se faire soigner sur le continent plaident pour une augmentation des pouvoirs publics, eux qui sont si peu dans l'Europe…sauf pour s'y faire soigner.

Le taux de chômage ! On sait combien il est impossible de comparer les chiffres, chaque état, et chaque gouvernement, ayant mis en place des politiques pour masquer le chômage, ou truquer les statistiques.

Cependant, la France, avec plus de 9% de chômeurs (et le chiffre est optimiste !) fait moins bien que le Royaume-Uni (5,3%) qui, on le sait, a mis en place une élimination de plus de deux millions de sans-travail en les rayant du marché du travail sous des prétextes de santé et d'inaptitude. Cependant les chiffres suivants  sont explicites : avec moins de chômeurs, le taux de risques de pauvreté est supérieur de 6 points au RU : 19% contre 13% en France. Soit les sans-travail- sont plus nombreux que le chiffre annoncé, soit, travailler au RU procure moins de revenus qu'on ne le pense. Enfin, pas suffisamment pour ne pas devenir pauvre : le travail donne la liberté mais sans la paye.

Il est vrai qu'à part 500 mille fonctionnaire, Tony Blair n'a pu créer généralement que des emplois partiels ou précaires.

 

Ensuite, les inconvénients d'une politique blairiste s'accentuent : les royaumuniens travaillent plus longtemps (enfin, ceux qui ont un emploi) que les français : presque 4 ans de plus.

Et les femmes sont payées encore plus mal qu'en France : écart de 12% en France, de 20% au RU.

Là encore, on mesure la faiblesse du modèle anglo-saxon, et ceci d'une façon générale. Car, à peu payer les femmes, on les conduit à rester à la maison, ce qui, mécaniquement, fait baisser le chômage, puisque les emplois non couverts par la main d'œuvre féminine sont occupés par des hommes. Cela pourrait expliquer la multiplication des « jobs » de jeunes, français parfois, notamment dans la restauration, et d'une façon générale dans les services, occupés, en France, par une majorité de femmes.

 

Donc pas de miracle : travailler plus, plus longtemps, plus mal payés, avecx un des systèmes éducatifs les plus mauvais des pays occidentaux (article précédent: la chute du modèle anglo-saxon)dans un pays mal desservi par les services publics et dont le moteur économique, outre les hydrocarbures de la Mer du Nord (eh oui, ils en ont !), est l'indépendance de la Banque d'Angleterre (pas d'euro fort et un taux de change qui reste toujours inférieur à l'euro depuis la création de la monnaie européenne, et baisse actuellement)…et le boursicotage boursier de la City, l'une des capitales de la Bulle financière (ça éclate quand ?)

*je me permets le néologisme : il n'y a pas d'autre mot

source du graphique ci-dessous : Fondation Robert Schuman

 



20/05/2007
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