toupour le zooh

le petit a ses nerfs

Sarkozy, l’homme qui pense ce que tout le monde pense (1)

 

Le petit a ses nerfs !

 

Voilà un homme remarquable. Elevé dans une pouponnière des beaux quartiers, bien loin des banlieues abandonnées et des bourgs de la France profonde, fréquentant hier des les écoles et lycée du XVIème, aujourd’hui la société du haut du pavé, élus condamnés notoires, menteurs patentés, bateleurs du show-bizz, et autres vendeurs d’armes et de désinformation, le voilà qui, par un miracle qu’on n’a pas connu depuis Saint Bernadette, serait branché sur l’opinion des français comme sur un poste à galène !

Les Renseignements Généraux seraient-ils devenus efficaces ? Les Devedjian et autres Copé se seraient-ils transformés, par les hasards de mutations génétiques mystérieuses, en antennes, que dis-je, en médium  du peuple de France. Ou alors, hypothèse ultime, le petit bonhomme recevrait-il par une sorte d’empathie révolutionnaire et directement devant son miroir matinal,  le « sentiment populaire » ?

 

Qu’il soit attentif à l’opinion, soit ! qu’il consulte chaque matin un sondage pour, devant sa glace et le rasoir à la main, imaginer une stratégie pour gagner quelques voix, certes !  Mais l’homme politique (ou la femme) doit-il se laisser dicter par une opinion bien souvent frivole et volatile les choix politiques qui doivent porter sur le bien commun ? Surtout, lorsqu’on est un homme politique responsable et en responsabilité peut-on, en prenant la parole, oublier la place et le temps de la réflexion.

 

Ainsi voit-on l’ami Sarkozy, en dehors des bévues inadmissibles que sont ses raisonnements de café du commerce et qui devraient conduire à sa démission de fait -l’épisode(un de plus) historique du conflit ministre de l’intérieur-magistrats confirme que le petit a ses nerfs -, ainsi le voit-on critiquer haut et fort, et aux Etats-Unis, la politique de la France –il doit rester encore un petit reliquat d’étranger dans le personnage – alors que l’opinion, à laquelle il est si sensible, ne lui pardonnerait ni d’être un second Blair, ni un autre Berlusconi. Ministre de l’intérieur, il critique à l’extérieur, non seulement le gouvernement dont il fait partie, mais aussi le peuple dont il est le représentant !

Vous parlez d’une écoute ! Il y a des matins où il doit être sourd, ou alors c’était l’éloignement.

 

S’il lui était possible de se déguiser (en quoi, je me le demande ?) je lui conseillerais de parcourir quelque temps et incognito les bistrots de France et de Navarre. Peu de personnages politiques sont aussi impopulaires : qu’on y parle de retraits de permis, de sécurité, de politique étrangère, de la conduite parfois peu civile des représentants de l’autorité (l’affaire des jeunes CRS de la périphérie parisienne montre bien l’influence néfaste qu’il exerce sur la jeunesse), le personnage ne convainc pas. Les sondages ignorent ce profond sentiment de méfiance qui l’entoure : à rotomontades égales, Le Pen est plus populaire, pour certains plus sympathique. N’ayant jamais gouverné, il n’est pas touché par la défiance envers les politiques : Sarkozy, vieux-jeune de la politique, y a déjà grillé ses ailes. Il est fini.

 

 Actuellement,  il se débat, déjà terrassé, englué dans la toile d’araignée de ses contradictions, de ses ignorances et de ses ambitions. La mouche tire sur le fil : l’araignée borgne s’approche. Il suffira d’un fil pour que le personnage se détricote.

Ses lieutenants, tous comme lui la bouche de travers chaque fois qu’ils parlent –qu’ils mentent- sauf Coppé, qui comme Chirac, s’est entrainé très tôt devant sa glace, guettent la fissure, le brèche, le trou par lequel s’engouffreront les mensonges, le doigt pour l’instant sur la couture du pantalon, mais  prêt à boucher la fissure.

Attentifs. Fébriles. Combien de temps va-t-il tenir ?

Complices, jusque quand ?

 

C’est mauvais signe quand le petit a ses nerfs.



24/09/2006
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