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La France, une République bananiére ?

Une République Bananière ?

 

La question qui se pose, en dehors des programmes et de la personnalité des hommes politiques candidats à la Presidence est celle-ci : « Serons-nous demain une République bananière ? » Ou s’il faut insister «  Une République Bananière de plus ? »

Qu’entend-on par République Bananière ?

 

Le terme de république bananière désigne à l'origine un pays peu développé, dont l'industrie repose typiquement sur la seule production de bananes, et dirigé par une petite ploutocratie autoritaire mise en place, aidée ou soutenue par des grandes multinationales de l'agroalimentaire. Par extension, l'expression est utilisée pour qualifier, de manière polémique ou satirique, toute forme de régime politique considéré comme dictatorial et corrompu.

 

Revenons sur ces termes :

On voit déjà dans cette première définition se profiler les caractères d’un tel régime :

- ploutocratie « . Etymologiquemeent, la ploutocratie est un système politique ou social dans lequel le pouvoir est exercé par les plus riches. Par extension, c'est un système dans lequel le pouvoir de la finance est prédominant. »

D’évidence, la France actuelle, gouvernée par les pouvoirs de l’argent, est une ploutocratie. Les plus riches contrôlent l’information, la distribution des biens de consommation, les secteurs clés de l’économie etc. Leurs lobbystes agissenefficacement au niveaux national et européen.

 

- Régime politique considéré comme dictatorial : le système monarchique mis en place par De Gaulle pour faire face aux difficultés de gouvernement en 1958 a dérivé de plus en plus vers une autocratie où le Président nomme un « collaborateur » (c’est le terme utilisé par le Président Sarkozy ) appelé pour la forme Premier Ministre, qui s’appuie sur une majorité de députés « godillots »(c’est le terme sous Napoléon III des députés choisis dans le Parti du Président devenu Empereur) qui votent les lois imposées par la Présidence avec au besoin l’utilisation du 49-3.

- corrompu : Il n’est pas anodin qu’au moment où la Vème République se trouve dans une sorte d’impasse organique, deux des candidats de droite se retrouvent mis en examen. Sauf à supposer que la Justice ait porté son glaive sans s’appuyer sur des preuves et des textes, si l‘un des deux est élu, il y aura, de fait, et pour la première fois de l’histoire de nos récentes Républiques, un Président mis en examen dès sa prise de fonction.

Qu’un Président soit mis en examen, cela est déjà arrivé, mais après son mandat. Et m^me condamné.

Mais avant, jamais.

On voit déjà s’approcher le spectre d’un statut nouveau de notre République « exemplaire ».

 

Je reprends là la définition de « République bananière »

Par-delà cet usage, l'expression « république bananière » est couramment employée dans un but polémique, pour qualifier des faits supposés de corruption, d'exploitation ou d'abus de pouvoir.

 

Nous y sommes : corruption, abus de pouvoir ...on pourrait pour le détail, recopier:

François Fillon :détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux, manquements aux obligations de déclarations à la haute autorité de la vie publique...

 

Marine Le Pen a été convoquée par les juges en vue d'une possible mise en examen dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires du FN au Parlement européen.

Ce n’est pas la seule « sale affaire » que traine Marion-Anne Le Pen (son prénom pour l’état civil et à ce titre celui qui figure sur la convocation chez le juge) et son parti, le Front National. Cerise sur le gâteau, faisant fi ( faisan est un synonyme de personnage corrompu, escroc) de la convocation de la Justice de la République, elle refuse de se rendre devant les juges. N’est-ce pas là, en plus, un signe de non-respect à l’autorité publique, qu’elle voudrait elle-même incarner.

Ce défi n’est-il pas conforme à l’idée qu’on se fait d’une caste privilégiée ( elle est millionnaire par héritage) qui ne s’intéresse au pouvoir que pour l’exercer, sans avoir le moindre respect pour la fonction, ni pour ses représentants.

Pour la République et ses citoyens, en deux mots.

 

Passons sur ces turpitudes.

Maintenant : la France.

La France est un grand pays. Je ne parle pas de notre petit hexagone. Je n’évoque pas seulement sa surface, territoires maritimes compris, le second état du monde après les Etats Unis d’Amérique par sa superficie ; je parle ici de langue, de culture, d’ Histoire...oserais-je parler d’exemple ?

De Gaulle l’avait compris, qui fut chargé de cours d’histoire dans une grande école militaire, Saint-Cyr : ce n’est pas la métropole, étroite, ni son territoire maritime, vaste, c’est l’idée que chacun d’entre nous se fait de la France ; c’est l’idée que d’autres peuples d’autres pays se font de la France qui fait la France.

Nous en sommes l’héritage ET les héritiers.

Alors, une simple question : qu’allez vous penser demain lorsqu’un sourire – celui d’un chef de gouvernement étranger, celui d’un journaliste politique, celui d’un touriste à la terrasse d’un café, accueillera, évoquera – un sourire sarcastique ou amusé, chargé de sous-entendus ou d’incompréhension (tiens, imaginez que vous parliez à un ami étranger d’un dictateur exotique poursuivi pour détournements)- qu’allez vous penser lorsque vous penserez que celui-là qui sourit se dit :

« Ah ! monsieur Fillon – ou mme Le Pen – le (la) Présidente de la République mis en examen ?...»

Aucun pays, aucune réputation d’un pays ne se relève après cela.

 



16/04/2017
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