L'état français s'enrichit, par Bernard Maris
J'avais prévu un petit topo sur l'"exemple" royaumunien, nouveau phare de l'enthousiasme sarkozien, mais cet excellent article de Bernard Maris, emprunté à Marianne-le-blog mérite d'être lu.
Mon prochain article portera donc sur un artiste connu, praztiquant le grand écart entre Berlin et Londres.L'état français s'enrichit. Qui dit mieux?
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Qui a dit que la France était au bord de la faillite? Alors que ses placements n'ont jamais été aussi prolifiques.
Et pendant ce temps là la dette publique augmente. Oui, mais il ne faut surtout pas s'affoler, surtout pas. La dette publique française se situe autour de 65% du PIB, soit en dessous de la moyenne européenne qui est autour de 69% du PIB. La dette française est inférieure à la dette allemande par exemple (67.6) inférieure à celle de l'Italie (105%) ou celle du Japon (159%). Elle est du même niveau que celle des Etats-Unis, mais les américains, comme les anglais, sont beaucoup plus endettés que nous de façon privée ! Et puis l'Etat français n'a pas que des dettes. Il a aussi des actifs ! C'est un économiste de l'OFCE, Mathieu Plane, qui a fait ce calcul fort intéressant. L'Etat français possède des actions : si on enlève cet actif du passif de la France, celui-ci tombe à 38.2% du PIB seulement. Cette dette financière nette, ne bouge pas depuis 1995 alors que la dette au sens de Maastricht, elle, a augmenté 8.7 points, pratiquement 9% sur la même période !!
Ce qui veut dire que l'Etat est endetté en obligations mais créancier en actions, dont la valeur a considérablement augmenté par rapport à celle des actions. L'Etat, la France, agit comme un véritable « hedge fund » ! Il emprunte à taux d'intérêt très faible, pour s'enrichir en actions qui montent joyeusement. Formidable non ? Et c'est pas fini ! l'Etat est propriétaire, de terrains, de bâtiments etc. Si l'on déduit les actifs physiques de la dette, l'Etat est créditeur de 37.8% du PIB.
Moralité, le bébé français ne nait pas avec une dette de 18700 euros sur les épaules comme le disent les Cassandre, mais un crédit de 11000 euros. Vive le « hedge fund » France.