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l'époque où nous vivons: les blogs d'opinion

L’époque où nous vivons : chronique d’opinion

 

 

La mode est à Internet. J’entretiens –comme on entretiens une conversation, même si l’exercice est plutôt solitaire – moi même plusieurs blogs, d’intérêt divers (très clément cette année) .

Je ne me prive pas non plus d’aller mettre mon nez dans certains blogs : Sarkophage, rarement, tant l’utilisation est peu facile d’accès ; celui de Marianne, aussi ; Désirs d’avenir, une fois ; une fois l’un des blogs socialistes, et pour faire pendant, un de l’UMP. Je ne sais plus si j’ai validé ce dernier message, pourtant pas bien méchant, comme un reste de méfiance, celle de la majorité des français, je suppose. Être lié au Ministre de l’Intérieur, quand on est candidat à l’Elysée, impose une certaine réserve, même aux admirateurs. On peut imaginer, comme ce fut le cas récemment avec un rap moqueur annexé par les Sarkolâtres, que les limites entre l’humour et le compliment , entre le sarcasme et la flatterie, ne soient pas toujours sensibles pour des personnes dont le fanatisme peut égarer le jugement.

 

Tout cal pour introduire ceci :

-         les blogs sont de véritables miroirs de notre société de palabreurs issus d’une longue lignée de discoureurs de bistrots et de piliers pittoresques de nos cafés depuis le XVIIIème siècle, lieu où l’on faisait déjà la politique d’après. Qui pourra mesurer l’influence réelle de la noire boisson exotique dans la préparation de la Révolution ? Le vin prit ensuite le relais durant l’année 1789 : l’été fut chaud.

La lecture d’un blog d’opinion où ses succèdent les commentaires des internautes – il faudra écrire la pièce de théâtre ou le scénario du film qui accompagne cette découverte, comme il y eut « Brèves de comptoirs » et le remarquable film où le téléphone portable est l’outil de communication d’un groupe de personnes que seul l’enterrement de l’un d’eux vient à rassembler- la lecture d’un blog a ceci de particulier qu’on a l’impression d’assister à la longue dérive d’un objet mal identifié au début, on y répond à un  article, à une information, à une opinion, quelques réponse, parfois circonstanciées, avec de faux surnom, je dis faux, des surnoms d’occasion, comme on dit des voitures, avec des arguments, pas toujours les bons, ça dévie vite, déjà ça tangue un peu, une ou deux réponses très courtes qui font comme des bulles, on voit que la discussion commence à prendre l’eau, rien de grave, y a Machin et Machin qui écopent, tentent de sauver ce qu’on appelle les meubles, j’appellerai plutôt ça la cargaison ou le foc, s’il ya gros temps sur le blog, je tiens à ma métaphore de l’objet, ; oui, ça pourrait être un bateau, qui commence à tanguer vers la cinq-sixième réponse, si on peut appeler ça des réponse, puis ya des cris, ça commence à s’injurier, c’est signe de bonne santé, calmez vous les gars, y en a un qui dit, y a pas l’feu, c’est que Bayrou (ou c’est que Sarkozy, ou que  Ségolène) ça repart un peu plus calme, mais la tempête est pas loin, elle redémarre trois messages plus loin, c’est comme le typhon de la Réunion, ça revient, normal, en réunion…

Les blogs, c’est une pure merveille : l’objet s’éloigne, on sit plus ce que c’est , ni de quoi on parlait, tout au dé but, – il faudra écrire la pièce de théâtre ou le scénario du film qui accompagne cette découverte, comme il y eut « Brèves de comptoirs » et le remarquable film où le téléphone portable est l’outil de communication d’un groupe de personnes que seul l’enterrement de l’un d’eux vient à rassembler.

Pour l’enterrement, y a pas de blogs : on saura même pas quels sont les blogueurs passionnés –un accident cardiaque est vite arrivé, j’en ai vu qui disparaissait, comme ça, après deux ou trois jours…noyés ?- qui sont morts pendant la Campagne Présidentielle : on a les Bérézina qu’on peut.

Mais ç’aurait été bien de tous ses réunir au cimetière, avec notre ordinateur portable, pour, chacun sur une tombe, tiens au Père Lachaise, envoyer des messages  vers un blog illusoire, à l’adresse inconnue,  avec des messages  qui partirait vers le Paradis des Blogueurs, celui où Dieu lui-même a son ordinateur sur les genoux, vastes, les genoux, énorme, l’ordinateur, et nous qui essaierions de lui envoyer des messages, comme d’habitude pour rien, au début calmement , avec des arguments raisonnables, du genre, oui Dieu, d’accord, sur le premier point tu as raison, mais là où tu déconnes….

Là j’arrête, je vois Dieu qui ferme son ordinateur d’un air excédé : c’est sur que ça dérive, et depuis des millénaires, ils peuvent pas s’empêcher…

Vous allez voir, je sais pas pour l’enterrement, mais sûr qu(il va y avoir de l’orage.

 

 

Merci pour tout

Je pourrai continuer. Quand c’est tard le soir et qu’il y a la lune, ça va.



03/03/2007
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