toupour le zooh

L'époque où nous vivons : chronique d'opinion (3)

Nous vivons une époque...

 

 

Bien loin de croire comme certains à un déclin français que quelques statistiques viennent contredire ces dernières semaines (sauf à croire que, tout à coup, le déclin décline), je considère que la force de notre pays tient dans une pérennité, d'image d'Epinal certes, mais tout entière contenue dans le célèbre « tant que le ciel ne nous tombe pas sur la tête » qui semble être la seule menace qui pèse sur nos concitoyens.

Aveuglement peut-être mais aussi certitude intangible qu'un bienveillant génie (oh, les hommes providentiels !!) les sortira de l'impasse où leur aveuglement – parfois leur lâcheté- les a amenés. Un peu comme si la galère de notre histoire commune, lancée à l'assaut des tempêtes, pouvait, par le seul élan pris, aller jusqu'au port. Malgré les mauvais capitaines, les seconds mutinés, les coups de rames maladroits ou malveillants, les voiles sabotées…sans compter les ennemis de l'extérieur et de tous abord –ages.

 

Par exemple, je suis surpris que notre pays soit encore gouverné - et gouvernable- malgré tant de lois votées –elles seraient des centaines – et jamais appliquées,  faute notamment  de décrets d'application.

Notre gouvernement actuel est un maître en la matière : combien de décrets en attente auxquels s'ajoutent les décrets rendant la loi inapplicable (CPE), les décisions du Conseil d'Etat mettant la loi « hors la loi » (39 h dans la restauration), les lois appliquées en dépit de décisions de justice contraires (le CNE) et j'en oublie certainement pour les dernières semaines (ce sera certainement le cas pour le décret improbable concernant la négation du génocide arménien).

 

Ce n'est pas toujours dramatique.

L'image d'Epinal rejoint parfois la réalité, comme à la lecture de cet événement peu commenté dans la presse, mais suivi bien sûr par une télévision aux ordres.

Figurez-vous que notre bien-aimé Galouzeau a inauguré à Paris le 9 octobre (et je suppose, en grande pompe), en présence  de Petit Lu et de Dominique Bussereau – dont on peut retrouver en vidéo sur le net le début de la carrière de député, alors cornaqué par le tout-jeune et non moins sémillant Raffarien – que l'on dit ministre de l'agriculture ; donc ces trois ministres (il fallait au moins ça) ont inauguré dans une station Total  une pompe à biocarburant, la première de France. Accueil enthousiaste du sieur Desmarets, PDG de Total : journalistes, caméras, discours (ah, le Petit Lu avec sa tête de charmant enfant !), vive l'environnement.

 

 Côté image d'Epinal, parfait.

 

Mais point de carburant à la pompe, cuve vidée dès le lendemain : le fameux biocarburant E85 est encore interdit de vente en France.

Les automobiles continuent à rouler, le gouvernement continue à rouler les automobilistes.

La pompe est là, les Shadocks ne sont pas loin. On en rit.

 

Tant que le ciel ne nous tombe pas sur la tête.



22/10/2006
0 Poster un commentaire