toupour le zooh

Imposer le vote ? Il y a mieux à faire

A propos des abstentions lors des élections


Je lis dans l'Est de ce dimanche 21 mars : « Quand la loi impose le vote », où le journaliste Antoine Ferry s'intéresse- et nous intéresse – à la réponse donnée par certains états européens à la désaffection de leurs citoyens face au vote.

Je ne sais pas si la situation est la même dans tous les pays voisins. Mais on peut imaginer que si le Luxembourg a prévu une sanction pouvant s 'élever à 1000 euros, c'est que la situation est grave...ou les citoyens fort riches.


En ce qui concerne notre pays, on voit bien que les citoyens se déplacent suivant le type d'élection.

Ils sont nombreux s'ils jugent l'élection importante : par sa proximité (élections municipales) ou par le poids de l'élu dans la vie politique (élection présidentielle); mais aussi lorsque le vote est le moyen de monter l'importance qu'ils ont dans la vie et l'histoire de la démocratie : on se souvient du déplacement au 2 ème tour des présidentielles de 2002.

Là, le scrutin est clair – on sait pour qui on vote, on sait pourquoi on vote -, il est direct – un bulletin égal une ou plusieurs personnes désignées par un mode de scrutin connu et direct.


Il en est différemment des élections régionales qui s'apparentent dans le fonctionnement de la démocratie à une sorte d'escroquerie. Jugez en :

  • plus de la moitiés des têtes de listes ne rejoindront pas le siège pour lequel ils seront élus ou pour lequel ils se sont présentés, ont fait campagne etc : il s'agit en réalité, comme dans un hypermarché de « prix de têtes de gondoles » dont les consommateurs savent très bien qu'ils sont des pièges à gogos. Certains sont ministres, secrétaires d'état, députés, conseillers généraux, présidents de ceci ou de cela; un bon nombre cumule déjà plusieurs mandats.


IL EST NECESSAIRE DE TOUTE URGENCE D' EVITER CE GENRE DE DERIVE si on veut rendre cette élection crédible !!


  • deuxième point : la désignation des élus qui siègeront dans un système à la proportionnelle complètement abscond (pour employer les deux syllabes) rend le vote personnel complètement décallé du résultat. Pour ceux qui doutent de la démonstration, voici ce qu'on peut trouver sur le site Wikipédia :


  • Le mode de scrutin pour les élections régionales a été défini par la loi du 11 avril 2003. Il s'agit d'un scrutin proportionnel à deux tours avec prime majoritaire.

Contrairement aux élections de 1998, c'est désormais la région et non plus le département qui conduit une liste. Toutefois, afin de permettre aux électeurs d'identifier facilement les candidats de leur département, les listes comporteront des sections départementales.

Les principales dispositions du mode de scrutin sont :

  • Les citoyens élisent les conseillers régionaux  selon un système mixte combinant les règles des scrutins majoritaire et proportionnel, en un ou deux tours,


  • Les listes sont déposées au niveau régional, mais les candidats sont répartis entre les départements (on parle de sections départementales constituant la région).

  • Le nombre de sièges à attribuer pour chaque liste est calculé globalement au niveau régional, puis réparti entre les sections départementales en fonction du nombre de suffrages obtenus dans chaque section.

  • Lors du premier tour de scrutin,

    • si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, elle obtient le quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.

    • sinon, il est procédé à un second tour la semaine suivante.

Conditions d'accès au second tour

  • Seules les listes ayant obtenu plus de 10 % des suffrages exprimés au premier tour peuvent se maintenir au second tour de scrutin et éventuellement fusionner avec les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.

Attribution des sièges au second tour :

  • Au second tour, la liste qui arrive en tête obtient le quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés au second tour.

La loi oblige chaque liste à comporter autant d'hommes que de femmes.

Rien n'est moins direct et plus confus que ce système : des listes régionales mais aussi départementales, mais avec des sections départementales ; une majorité (absolue au premier tour, relative au second qui prend le quart (?) des sièges, les 75 % étant à nouveau répartis entre la liste majoritaire et toutes les autres au dessus de 5 % : on approche de la noyade du système démocratique, en tout cas d'une sorte de massacre.

On aurait voulu que les citoyens n'y comprennent rien qu'on ne s'y serait pas pris autrement !


Le problème ne se situe pas comme certains essaient de le faire croire seulement dans le découragement des électeurs – encore qu'il soit justifié par l'incompétence, le défaut de volonté, le déni d'injustice et les gué-guerres entre les élus - ; il ne situe pas non plus dans le fait que département et région apparaissent comme des doublons aux responsabilités mal définies et souvent superposées, quand ce n'est pas concurrentes ; il ne se situe pas non plus dans le fait que l'action de la région n'est pas lisible, que ses acteurs ne sont pas connus (ou reconnus par les médias).


LE PROBLEME EST QUE TANT QUE LES MODES DE SCRUTINS SERONT ILLISIBLES, LES CITOYENS NE SE DERANGERONT PAS


Ils ont besoin de motivations claires, d'un mode de scrutin compréhensible, pour désigner des élus dont ils pourront faire leurs représentants à l'issue d'un vote simple , sans calculs ni politiques ni administratifs.

Alors, ils iront voter.



21/03/2010
0 Poster un commentaire