toupour le zooh

importations: le scandale des marges

A propos des importations chinoises . 

    

                                                                                                                    

 Vous auriez dit dumping?

 

La situation qui est celle notamment des industries textiles européennes face à l'agressivité des exportations d'origine chinoise heurte à plus d'un titre. (Je rappelle : une augmentation de 8000 pour 100 en quelques mois)

En premier lieu, elle consacre un Etat qui, faisant fi des doctrines néo-libérales, utilise la mondialisation –obtenue des Etats-Unis par quels moyens ?- comme force de frappe d'un régime économico-politique rien moins que libéral. Avec la complicité des Démocraties, empressées d'être ruinées.

En second lieu, elle détruit définitivement l'aspiration légitime de certains pays du Tiers-monde, notamment méditerranéens, de réduire la misère de leurs habitants grâce au développement d'industries à faibles coûts de main d'œuvre : ce seront les premières victimes du dumping socialo-libéral ( ?) chinois (en fait, il faudra rapidement inventer un terme adéquat pour cet hybride économique d'un nouveau type).

En troisième lieu, il nous faudra trouver des parades à cette attaque sans précédent de nos industries. Car les chinois peuvent à terme fabriquer tous les objets manufacturés: la montée en gamme se fera lentement mais sûrement. Nous les y avons aidés : nous les y aiderons.

Nous allons être ruinés par les industries que nous avons installées en Chine, avec nos propres capitaux, nos propres ingénieurs, nos savoirs-faire et souvent nos machines !!

Comment les produits chinois se sont-ils si rapidement imposés sur le marché européen, alors qu'on les sait de qualité souvent inférieure ? et qu'ils produisent parallèlement, et sur les mêmes machines, dans les mêmes usines (parfois avec les mêmes capitaux) des imitation de marques européennes protégées.

Cette incongruité économique est construite sur un non-sens qui tient lieu d'évidence aussi bien chez les néo-libéraux que chez les commis d'état les plus orthodoxes, voire les plus zélés des communistes.

 

Il tient en quelques mots : «  le coefficient multiplicateur »

 

Le coefficient multiplicateur, doctrine économique ( ?) imbécile dont l'inventeur est inconnu, est le système qui permet à un produit (une paire de pantoufles) de 1 euros chez le producteur, d'être vendu 10 euros (ou moins, ou plus suivant ?...) chez le détaillant, alors que le produit voisin (une autre paire de pantoufles) à 2 euros chez le producteur sera, lui, vendu 20 euros.

On voit déjà la perversité du système : une différence de 1 euro au départ devient une différence de 10 euros à l'arrivée.

De ce montage arithmétique, que rien ne justifie (pas de justification de surcoût de transport ; de coûts de stockage, manutention, étalage, rien qui explique une péréquation qui double la différence à l'arrivée), naissent la ruine de petits agriculteurs, les difficultés des cultivateurs biologiques, les aides d'état vers les secteurs en difficultés -aides récupérées des taxes indues !-, la destruction de certains stocks –alors que se multiplient les actions caritatives-, les soldes….et la déferlante (et rapide) des produits chinois.

 

Entre une chemise « chinoise », prix de revient 10 euros (Nouvel Obs décembre 2004) et une chemise « française », 16 euros environ, la différence est de 6 euros.

 

Telle devrait être la différence chez le détaillant. Je suis prêt à payer 6 euros de plus pour une chemise mieux finie et dont je sais que la différence permettra à des familles proches de continuer à vivre sans qu'on augmente la CSG, qu'on détourne une taxe de ceci pour combler un trou de cela afin d'aider les victimes d'un (nouveau) plan social.

Entre une paire de chaussettes « françaises », prix de revient :1,50 euros et une paire jumelle (fausse jumelle) « chinoise » à 0,30 euro, je choisirai la paire nationale, ou européenne, pourvu que la différence ne dépasse pas le raisonnable, ici 1,50 euro par exemple.

Elle me fera plus d'usage, j'aurai meilleure conscience(que je rachète par des dons divers), je préfère payer un prix juste à verser des aides contrôlées et incontrôlées pour ressouder artificiellement- et de façon peu durable,  la cassure sociale.

Car c'est de cela qu'il s'agit : pas de chaussettes, ni de chemises.

Qui laisse multiplier les transports polluants et coûteux de produits inutilement transportés ?

Qui laisse dériver un système qui ne profite qu'aux intermédiaires et si peu aux « produisants » ?

Quel est le vrai coût de la cassure –et des rustines- sociales ? Qui paie ? Qui devrait payer ?

S'il faut revoir tout le système des « Prix », revoyons-le : il est aberrant. C'est nécessaire et pressant.

Je n'ai rien vu de tout cela,par exemple, ni dans la proposition de Traité Constitutionnel, ni dans les programmes des candidats à la présidentielle.



01/02/2007
0 Poster un commentaire