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Gouverner...nous dit l'Est Républicain

Gouverner, dit-il...



La chronique de l'Est Républicain, à travers les plumes des différentes peronnalités- toutes de droite – qui s'y expriment, a ceci de remarquable qu'elle nous donne avec assez de justesse le « pouls » du parti sarkozyen et de ses satellites (le mot est élégant, il en est d'autres qui seraient plus justes).

A la période « contemplation mystique doublée d'une adoration sans réflexion » qui fit suite à l'élection de Nicolas Sarkozy a succédé peu à peu, avec quelques soubresauts d'aveuglement politique et de suivisme borné, une periode disons plus réféchie d'accompagnement critique.


Nous en sommes là avec la chronique du 17 octobre 2009, signée par Rémi Godeau.


Ce rédacteur a ceci de sympathique qu'il n'hésite pas, mais avec précautions, à appuyer sur les hématomes sarkozystes là où ça fait mal. Il le fait avec mesure, mais on discerne les hésitations, parfois les remords, d'une droite démocratique qui s'est livrée sans se débattre à l'arrivisme forcené d'un aventurier politique.

Nous avons déjà eu l'occasion de moquer gentiment Pierre Taribo, précédent chroniqueur, lorsqu'il fustigeait la France qui « ne voulait pas aller dans le sens de la marche de l'Univers ».

Il faudrait pouvoir croire qu'avec Nicolas Sarkozy la France s'est mise enfin à l'heure universelle et s'apprête à prendre le vent du Progrès!


La chronique de cejour, intitulée « Paroles » ( est ce pour faire allusion à la chanson célèbre de Dalida ou au recueil de textes de Jacques Prévert? ) s'intéresse au discours présidentiel et commence – c'est décidément un défaut rédibitoire chez les chroniqueurs de l'Est que de vouloir inscrire en première page des expressions fortes et qui fassent mouche, défaut qu'on connut aussi chez un dénommé Raffarin, qui fut publicitaire chez Fabre-le-café et (mais là, on me souffle, « premier ministre ») -; donc cette chronique commence par un « adage » (le mot est de Rémi Godeau), ancien d'après lui (il écrit « Nicolas Sarkozy a fait sien cet adage ») mais tout à fait forgé récemment, peut-être même par le dit Rémi Godeau.

On ne pourra qu'admirer la rapidité de réaction de Nicolas Sarkozy, qui fait sien un adage qui n'existait pas la veille. Voilà un Président au top de la réactivité.

De quel adage s'agit-il?

De celui ci : «  Gouverner, c'est parler »

C'est vrai qu'avec un adage comme celui-là, on peut dire qu'on est gouverné !

Sur le fond de l'article, rien à dire : propos mesurés, critiques étalonnées avec le même instrument, Rémi Godeau fait un petit tour de tout ce qui fâche : les discours sur les paradis fiscaux « les paradis fiscaux, c'est fini » (rotomontade ou mensonge?, ils n'en finissent pas de finir); textes bâclés sur la TVA, les collectivités locales, la taxe carbone (avec chaque fois un discours en contrepoint) ; promesses non tenues (Gandrange) ; discours récent sur la méritocratie qui contredit le népotisme réel d'un régime en voie de monarchisme archaïque (mais là, on peut penser que comme à l'habitude Nicolas Sarkozy n'a pas lu le discours de Guaino).


Rien à dire donc sur le fond de l'article.

Mais sur le dit « adage » revenons.

Le véritable adage, forgé au coin du bon sens par l'expérience de gouvernement n'est-il pas :

« Gouverner, c'est prévoir »?


Rémi Godeau, sans le savoir, a mis le doigt sur le point faible de Nicolas Sarkozy, qui est un communicant habile, un politicard rusé, mais un piètre homme politique (au sens noble du terme)
On mesure entre ces deux termes "prévoir" et "parler" toute la différence entre cet homme qui croit gouverner parce qu'il parle, alors qu'il est incapable de prévoir (autrement qu'en regardant les sondages coûteux et répétés quotidiennement, le dernier décret, les non-fichiers des Renseignements intérieurs, le montre assez) et un véritable politique qui veut agir pour le bien commun;

Sarkozy, sauvé par la crise et s'y vautrant avec ses copains,c'était prévu ?


On mesure aussi l'aveuglement d'une droite républicaine déboussolée par le personnage et son comportement, inventant un vieil adage pour justifier une pagaille pas seulement médiatique ( personnellement, le Prince Jean, je m'en moque, on est dans le Pinocchio des grands jours et le drôle risque de nous donner des moments d'intenses satisfactions, la Droite comme je l'aime, dans un centre d'affaires, mmm...vite, ne prenons pas de retard, il faut former un juge d'instruction spécial « la Défense ») mais aussi juridique, économique et sociale : la totale.

Comme le dit si bien le Président, une France en chantiers : au singulier ou au pluriel ?


Nb : c'est vrai, le juge d'instruction va être supprimé : une présidence de l'EPAD sans risques?



19/10/2009
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