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François Fillon, un ministre très catholique.

 

Une fois de plus, François Fillon apparaît sous son vrai jour : un personnage de roman du XIXème siècle, directement issu de l'école des Jésuites.

Tout n'est qu'apparence, la sincérité comme le reste. On reste dans les eaux troubles d'une honnêteté qui n'en est pas une, simplement une sorte d'illusion entretenue par une maîtrise de la langue.

Il ne s'agit pa de morale. Pour Fillon, elle n'existe pas. Comme ces mafiosi qui demandent à Dieu de bénir leur repas, François Fillon montre au public un personnage lisse, une illusion de respectabilité, non exempte de duplicité : cela fait partie du personnage.

Mais lui-même pense être « clair » et honnête : c'est ce qu'on lui a appris. Seul Dieu pourra le juger. Entre temps, une confession et trois-avés-deux-paters suffiront : il pourra communier dimanche.

Ainsi, lorsqu'il dit que la démission de madame Alliot-Marie est du ressort du politique et non de la morale, il le croit ! Lui prouver qu'il a tort et qu'en allant avec ses vieux parents signer l'achat – en catastrophe, on ne déplace pas des personnes âgées dans ces conditions sans un impératif – elle veillait à ses intérêts personnels (je suppose qu'elle héritera de la société immobilière) et non à ceux de ses parents, ni à ceux du pays qu'elle représente, est impossible car il ignore la morale (qui ressort de la laïcité)qu'il confond avec la notion de pêché dans laquelle il a été élevé et celle de l'illégalité, qui est un rapport avec la loi, pas avec la morale.

 

C'est pourquoi il ne lui vient pas à l'idée (qui a du lui être conseillée) d'exprimer des regrets sur ses vacances payées par les contribuables d'un pays pauvre, l'Egypte, ni sur les lourdes factures de ses voyages en avion à son domicile (aucun gain de temps, pollution maximum, coût pharaonique (?).

En même temps, il raconte à qui veut l'entendre- les journalistes surtout, les Français ne savent pas qu'il est responsable de sa politique, d'où sa cote invraisemblable dans les sondages- qu'il n'a pas peur de dire que sa politique est une « politique de rigueur ». Il n'a pas peur du mot, répète-t-il. Du mot, certes.

 

La duplicité dans le langage est une des caractéristiques du personnage.

Dans l'Est républicain du 1 mars 2011, Chantal Didier revient sur l'interview qu'il a acccordé le 28 février à RTL.

Je cite: » Le chef de l'état a certes changé sa forme de gouvernance. « Il s'appuie davantage sur ses ministres et travaille en direct avec Alain Juppé, Christine Lagarde, François Baroin, Bruno Le Maire. Il les écoute et tient compte de leur avis »

Tout le personnage est là. Apparemment appuyant le Président. Et le dénigrant « en creux »

S'il s'appuie« davantage », c'est qu'il ne le faisait pas avant. S'il « travaille davantage en direct », c'est qu'il se passe du premier ministre. Et s'il « tient compte de leur avis » (miracle, un président qui tient compte de l'avis de ses ministres, quel progrès !), c'est qu'il ne consulte guère François Fillon.

Et s'il interprète l'éviction de Brice Hortefeux comme un jugement sur son inefficacité, c'est qu'il pense que, dorénavant, les ministres seront jugés sur leurs résultats. Comprenez : depuis trois ans, les nominations étaient conservées en fonction du plaisir du Prince – démissions impossibles.

Double langage : féliciter le Prince; et dénoncer ses comportements en filigrane.

Un point encore m'intriguait sur ce personnage énigmatique – cette mèche sur le front, ces sourcils fournis, ce rictus caractéristique des gens forcé à sourire -et puis m'est revenue, à l'occasion d'un salon de la poésie, la photographie de Pierre Reverdy, poète des années 20, qui s'était retiré à l'abbaye de Solesmes (Sarthe) tout près de Sablé-sur- Sarthe, fief politique de François Fillon.

 

Entre le poète, amant de Gabrielle Chanel, qui finira ses jours à l'abbaye (1926 – 1960) et François Fillon la ressemblance est frappante : elle permet de croire que le sentiment religieux permet de rapprocher les hommes...jusqu'à leur ressembler. Un mimétisme bien catholique.

 

 

Pierre Reverdy le poète se retire à Solesmes, dans la région du Mans

En 1926, il choisit Dieu et se retire près de l'abbaye de Solesmes, il a alors 37 ans, il y reste jusqu'à sa mort, à 71 ans en 1960. Là sont nés ses plus beaux recueils, tels Sources du vent, Ferraille, Le Chant des morts. Reverdy est un mystique de la poésie, son approche du réel fait penser aux images des cathédrales, à ce foisonnement, cette débauche de formes pour exprimer l'élan mystique des constructeurs;

Fondée au XIème siècle par les Bénédictins, à quelques kilomètres de Sablé-sur-Sarthe, l'abbaye  Saint Pierre de Solesmes est un haut-lieu du catholicisme.




François Fillon , un élu sarthois

François Fillon est le fils d' Anne Soulet et de Michel Fillon, notaire originaire de Vendée et des Deux-Sèvres. Né en 1954, aîné de quatre enfants, François Fillon grandit, avec ses trois frères, Pierre, Arnaud et Dominique, dans la petite ville de Cérans-Foulletourte où il fréquente l'école communale. Il étudie ensuite au collège privé de Saint Michel des Perrais, à Parigné-le-Polin ensuite au lycée Notre Dame de Saint-Croix, au Mans.

Il est d'abord élu conseiller général de la Sarthe dans le canton de Sablé-sur-Sarthe en février 1981 puis député de la 4e circonscription de la Sarthe la même année.



François Fillon et Pierre Reverdy  : des destins différents, des catholiques fervents et...un même coiffeur ?                                                                                    

                                                                                                               

 

 



01/03/2011
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