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Prostitution et condition féminine

Prostitution et condition féminine

 

A l’échelle mondiale, il n’est pas exagéré de dire que plus d’une femme sur deux est victime de coutumes, d’interdits religieux, de lois et d’une façon générale d’une condition qui fait d’elle une sorte de sous-race, ou tout au moins d’une caste sans droits. La condition féminine, si elle s’est améliorée dans certaines régions du monde dont les populations ont été influencées d’une part par quelques religions « du Livre », d’autre part par un courant de pensée humaniste s’écartant des textes religieux les plus conservateurs, la condition féminine reste l’un des clivages qui sépare le monde en deux : ceux qui pensent – ou se comportent comme tels- que la femme est un être (humain) inférieur qui doit être soumis ; et ceux qui pensent- ou appliquent cette règle – que la femme est l’égale de l’homme en tous points.

 

Le paradoxe est le suivant : ce sont les régions est la femme se présente publiquement comme l’objet sexué par excellence – ceci sans jugement personnel- que ce soit dans les publicités, les jeux vidéos,les sites internet, la télévision mais aussi dans le cadre de sa vie familiale et professionnelle, ce sont dans ces régions du monde – où les relations entre homme et femme font l’objet de films, de romans, de documentaires, avec des images et des mots qui ne cherchent plus à nous tromper ni sur les buts, ni sur les résultats recherchés, ce sont dans ces régions- où l’exhibition, la prostitution à quelque niveau qu’elle se place, est partout présente -où la femme est la plus égale de l’homme.

 

Il faudrait le travail approfondi d’un historien pour lier l’égalité et la liberté de la « femme occidentale » ou « occidentalisée »( citée ici entre guillemets car le mot est l’étalon actuel porté par les médias) à la liberté des mœurs – ce qui fut scandale est aujourd’hui traité comme bluette - et à l’émancipation progressive, du fait peut-être de l’accession à la lecture (les « cousettes «  du XIX ème siècle lisent beaucoup) et au monde plus égalitaire – après 14-18 -d’un travail qui leur donne peu à peu l’indépendance financière.

 

Mais en même temps, l’image de la Femme par les acteurs de la communication a changé la perception globale qui était encore celle de la bourgeoisie du XIXème d’un partage du monde un modèle masculin : femme-mère (reproductrice, éducatrice), ange du foyer ( cuisinière, ménagère) à la maison ; femme amante, maîtresse ou professionnelle, hors de la maison. Ces deux images ont tendance aujourd’hui à se superposer avec l’une ou l’autre des priorités, le plus souvent sur la même compagne, avec un curseur variable.

 

Il n’en reste pas moins vrai que cette porosité – qui engage une permissivité des comportements privé et public– entre les deux images est l’indice visible d’une égalité dans nos systèmes occidentalisés. C’est peut-être l’explication d’un laisser-faire des associations féministes vis à vis par exemple des publicités à la télévision, marquée par une omniprésence de la femme-sexuée sans lien apparent avec les contenus : un gage d’égalité conquise ?

 

Il serait mal venu aujourd’hui ici de désigner la femme comme le vecteur pervers ( et unique)- même à son corps défendant - de comportements mâles agressifs. Ce qui est encore le cas dans de la moitié du monde

 



17/09/2017
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