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Est Républicain : Morano, Fillon, la droite a le blues

Embarras à droite


J'ai déjà dit tout le bien que je pense de l'Est Républicain, qui apparaît comme un quotidien régional de référence. Même si, quelquefois la chronique du jour m'interroge. J'admets que pour certains jours, le verbe « s'interroger » est un peu faible. Mais je lui sais gré d'avoir adopté récemment une position moins inconditionnelle envers le gouvernement, plus proche de ce qui fut autrefois le radical-socialisme, aujourd'hui écartelé entre autant de courants qu'il y a d'adhérents, et qui ne tient, à droite que par la personnalité de certains leaders, par les positions étranges qu'ils adoptent (entre Kamasoutra, danse du ventre et contorsionnisme) mais surtout par l'intérêt commun. Je ne parle pas ici de l'intérêt national, ni du « bien commun », mais de l'intérêt du Parti Radical ( et le leur) ce qui est une constante dans l'histoire de ce parti depuis les années 20. L'adjectif « valoisien » adopté il y a quelques années lui va aujourd'hui comme un gant : il faut à l'UMP, des alliés qui sympathisent avec l'élan monarchique actuel.


Pour en revenir à l'Est Républicain - mes digressions augmentent avec l'accroissement de la dette sarko-nationale, j'ai vérifié avec deux graphiques, la superposition est presque parfaite – j'ai découpé cette semaine une demi -page (je'ai oublié d'indiquer le jour) où l'on voit l'une dessus l'autre (en tout bien tout honneur), Nadine Morano (dont j'ai admiré le professionnalisme publicitaire chez le « fou du roi », beaucoup plus à l'aise que pour inaugurer une maternelle ou un foyer de personnes âgées) et François Fillon. En photos séparées, ajoutai-je, les temps difficiles que nous traversons rendent précautionneuse... la précaution.

Ce jour-là, la rédaction de l'Est Répu devait être dans un jour « sans ».

Sans envie de parler de ces deux personnages essentiels à la vie politique du pays : le premier ministre, et la secrétaire d'état à la famille. Sans vouloir faire un effort pour choisir une photographie qui les mette en valeur, ou mieux, qui les rendent sympathiques.


Sousle titre « Un plan pour les handicapés rares », on voit, en couleur, une Nadine Morano boudeuse, voir mécontente, peut-être même en colère, les deux poings sous le menton, la mèche du front parallèle au dessin de la bouche. Moi qui l'ai vue accorte et papillonnante au cours de tant d'inaugurations et même d'une réunion préparatoire aux élections présidentielles, je ne l'ai pas reconnue. Contrariée, c'est sûr et pour le moins : affaire Mitterrand? Affaire Prince Jean? Peut-être simplement des soucis personnels,  familiaux ?

Une photo , Gorgone plutôt que fée Clochette

En tout cas, l'article, dont le fond est incontestablement de qualité, n'a pas dû lui convenir, puis que deux jours plus tard, rebelote, Nadine-Morano-le-retour, photos -au pluriel- pimpantes, une jeune ministre presque guillerette, en tout cas sympathique, et presque une demi-page dans l'Est, c'est le prix du rattrapage de l'article précédent, je suppose. Un virage, que dis-je une volte-face journalistique réussie, j'en oubliai passagèrement le premier article, heureusement découpé.



« Fillon chez l'anti-Sarkozy », dès le titre, le doute n'est plus permis : l'animal est à terre, on va l'achever. Fillon sans son titre de premier ministre, ça a déjà des airs de « Filons », « filous », « fions » et j'en passe. Sans François (Saint François? c'est Françoais?), c'est la décollation. L'acharnement n'est pas loin.

Le contenu de l'article, « Un ruban par ci, un ruban par là, François Fillon promène avec courage son ennui »

Un article rédigé par l'Elysée, peut-être? Un premier ministre inaugurant les chrysanthèmes, comme les Présidents de la IV ème république moqués par De Gaulle?

Petites phrases d'un courtisans sans signature? Auxquelles répond par avance François Fillon, premier ministre sans portefeuille mais non sans malice.

Evoquant Pierre Messmer :

« Quelle leçon d'humilité, venant d'un homme qui avait toutes les qualités ! Il y en a tellement qui n'en ont pas.. »

Plus loin : « Faire de la politique, ce n'est pas se comporter en vedette ou en star. C'est être, tout simplement un élu au service de son pays »

La messe (mér...itante) est dite. La plume journalistique * ajoute : « Allons bon. »

Eh oui, ma bonne dame : l'Est Républicain est le miroir d'une droite qui commence à douter, à se douter, à redouter des lendemains qui n'ont pas fini de déchanter.



25/10/2009
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