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Des voitures allemandes

Des voitures allemandes



L'engouement des Français pour les automobiles allemandes peut s'expliquer.
S'il est un peuple chauvin, c'est bien le nôtre. Mais paradoxalement, les Français sont les premiers à juger de façon négative les produits nationaux qu'ils consomment (entre autres auto-dépréciation). Cette préférence pour des voitures étrangères pourrait donc être un simple automatisme psychologique.
Mais pourquoi des automobiles allemandes ?
Est-ce lié à la vieille idée d'une supériorité technique du peuple allemand, supériorité rendue indiscutable par la Grosse Bertha, les U-boots et les tank de la Blietzkrieg ?
Faut il encore y voir de façon encore plus ancienne des résurgences d'une mythologie de l'efficacité guerrière issue des conflits , romains (« la Guerre des Gaules »de César?) ou des invasions nordiques ?

Aucun essai ni test n'a pourtant jamais prouvé  la plus grande fiabilité des véhicules germaniques – malgré leur prix supérieur -, ni leur plus grande efficacité en  terme de tenue de route, de freinage etc. Les derniers essais comparatifs dans leurs catégories donnent gagnantes les Dacias, fabriquées par Renault en Roumanie ! On est loin de l'Audi 4 ou de la BMW serie 3.

On ne peut pas non plus prendre aucune voiture allemande comme référence d'inventivité. A leur crédit, peut être les sièges rétractables de la première Opel monospace.
La cinquième porte ? Française ! La suspension hydro-pneumatique moderne ? Française ! Le chassis-coque façon avion ? Française ! La traction avant en grande série ? Française !
Et toutes ces trouvailles qui firent le succès de la 2CV, de la R4 , e la Twingo...Le premier monospace modulable ? Français !
On n'en finirait pas de chanter des cocoricos.

On oublie trop souvent que, pendant que Volkswagen s'enterrait peu à peu dans une suite de remake malheureux de sa Coccinelle – engin à la conduite aléatoire qui ne dut son succès qu'à la présence de l'armée étatsunienne d'occupation après 1945- je veux parler des séries 1600, Citroen avait sorti depuis longtemps la DS, et Renault construisait la R16.
Ce n'est qu'à partir du moment où la gamme VW fut calquée – style de carrosserie comprise, visiblement dessinées par Ciugaro, la première Golf n'est qu'un avatar de la R15 – sur la gamme Renault que le constructeur allemand développa des voitures modernes et ….pilotables.
Pour avoir conduit la première Golf en même temps qu'une R12, je me souviens des sièges spartiates de la Golf et surtout de la sensation très désagréable de compter les cailloux. Des premières Passat, le bruit de tôle de la portière quand le claquement de la porte de ma dernière 404 était d'une harmonie classique.
Quant aux Polos et autres Corsas des premiers temps, c'étaient de petits camions si on les compare à la super5, véritable mini-Rolls de l'époque.

Ceci dit, les voiturez allemandes ont fait des progrès, notamment en taille et en poids. On peut considérer que la course à la sécurité passive, commencée par Volvo dès les années 70, a bien contribué d'une part à rendre la circulation de plus en plus dangereuse – des voitures plus lourdes, à propulsion, moins faciles à (bien) conduire, trop puissantes etc – dans un parc automobile français où dominaient les 2cv, R4,R6, Panhard, toutes voitures légères, et les petites nouvelles, 204, 104, R5.
Le parc français ne faisait pas le poids en cas d'accidents. Les voitures durent s'alourdir, jusqu'à devenir de petits tanks, façon Twingo 1, plus d'une tonne à vide !

 

Parallèlement, la publicité s'emparait de l'automobile pour en pervertir et l'image et l'utilisation ? Il ne serait venu à l'idée de personne de jouer les Fangio au volant d'un R4. Le bond fut fait par la Golf 1, qui transforma un véhicule de déplacement en une sorte de bombe à bon marché, une image restée depuis dans la tête (?) de certains que je vois démarrer en trombe au carrefour et doubler en haut des côtes (a-t-on un profil des propriétaires des Golfs en France?)

Bombe qui ne devait ses qualités de tenue de route qu'à une absence quasi complète de suspension et son image à une puissance moteur qui, pour l'époque, était celui d'une voiture de sport italienne.
Cette perversion de la fonction de l'automobile – le slogan de BMW est encore à la « joie », prononcée « shoah »(?) quelque temps avant que la firme s'en inquiète – et au plaisir, quand les véhicules vendus sont de plus en plus dangereux, malgré tous les gadgets électroniques, inutiles dans des conditions normales d'utilisation sur une traction classique, qu'il fallut ajouter pour les rendre pilotable par le commun des conducteurs – encore que je ne parie pas sur le verglas, sauf versions 4x4.
Les voitures françaises auraient-elles des défauts réhédibitoires spécifiques ?
Qu'on ne croie pas surtout que les voitures allemandes, même les plus chères, aient été exemptes des défauts constatés lors du passage à l'électronique. On a beaucoup moqué les automobiles françaises à ce sujet. Mais les malchanceux possesseurs de BMW et Mercédès ont connu les mêmes incidents, étouffés par les réseaux et les clients malchanceux, peu empressés à faire connaître leurs déconvenues.

Cette escalade dans la puissance, dans le poids, dans l'accumulation des gadgets expliquent l'aberration des parcs automobiles européens, la dangerosité de la circulation routière  et la crise actuelle du marché.

Une évolution « à la française » aurait été sur le log terme souhaitable
Partir d'un 2 CV ou d'un BT24, alimentées avec un moteur diesel (invention allemande géniale...développée par les Français pour l'automobile! ) ou avec un moteur Wankel ( allemand,génial et pourtant retombé dans l'oubli ? Qui a les brevets Citroen, Mazda?)
nous aurions eu en 2012 un parc moderne, léger, peu dispendieux en carburant et ...en taule ; et peu dangereux (sauf à prévoir une législation particulière pour la circulation des camions, jamais mise en place)


Des amis allemands m'ont soufflé une réponse à la question de savoir pourquoi les Allemands avaient préféré fabriquer ce genre de voitures qui n'a jamais correspondu à une utilisation raisonnable de l'automobile sur nos réseaux européens.
L'habitude prise, pendant la Guerre Froide, d'aller visiter les cousins de l'Allemagne de l'Est aurait conduit les Allemands de l'Ouest (RFA), pour la frime et afin d'affirmer la supériorité de leur conditions de vie sur les parents isolés à l'Est (RDA), ruinés par la guerre, non soutenus par le Plan Marshall et la présence de l'Armée des Etats-Unis – principaux soutiens des entreprises allemandes d'automobiles – de se présenter lors des rencontres familiales avec les automobiles les plus grosses, les plus riches, les plus parvenues.
Des véhicules qui restaient au grage bien souvent, disent les mauvaises langues.
Et s'il y avait là quelque chose de vrai ?

 

 

nb : impossible de trouver les statistiques des accidents par marque, type de véhicules, âge des conducteurs etc






15/08/2012
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