toupour le zooh

des actions caritatives

               Les actions caritatives entreprises pour aider les sinistrés de l'Océan Indien  ont donné des résultats qui vont bien au-delà des possibilités d'emploi immédiat des fonds collectés. C'est ce qui explique la décision justifiée, souvent dénoncée par d'autres associations caritatives, d'interrompre l'appel aux dons de l'organisation « Médecin sans frontières ».

Les dons fléchés vers une action ne peuvent en effet servir normalement à financer des actions voisines, le fussent-elles géographiquement.

Ces sommes considérables –on avoisinerait le milliard- sont pour l'instant gelées dans des banques.

Je ne dis pas que les intérêts versés par les banques sur les comptes approvisionnés par ces dons ne rapportent pas aux organisations caritatives.

Je ne sais pas non plus si les intérêts produits sont eux aussi positionnés sur l'action prévue à l'origine du don.

Je ne crois pas non plus que, dans le cas où l'association ne pourrait pas dépenser les sommes envoyées pour telle action précise, cet argent serait « perdu » : je suppose qu'une décision modificative, prise par une réunion du Conseil d'Administration de l'association, permet de transférer les fonds sur une action semblable.

Il existe tant de misère à soulager ici et là-bas.

 

Ce dont je veux parler ici ce sont les produits réalisés par les banques et pour leur propre intérêt sur les sommes « stationnées » des comptes associatifs en attendant que….

Car, bien sûr, les banques ne gèlent pas cet argent. Pas plus que le vôtre en attendant la fin du mois, quand vient l'époque où le compte-chèque s'assèche : les banques font fructifier durant le mois l'argent déposé et vous en servent, au mieux, une faible part…

 

Si on imagine qu'environ 1 milliard de dollars est déposé sur les comptes bancaires des associations, que ce milliard rapporte, bon an mal an , entre 4 et 6 % aux banques, il s'agit d'intérêts propres avoisinant les 50 millions de dollars qui sont « détournés » de leur fonction première, soulager les misères, par exemple des sinistrés de l'Océan Indien.

Ne pourrait-on prendre la décision d'alimenter un fonds d'aide aux sinistres grâce aux intérêts prélevés par les banques sur toutes les sommes transitant sur les comptes des associations humanitaires ?

Cet argent, fruit des intérêts des dons caritatifs, servirait de « matelas » , de fonds de roulement à un organisme mondial chargé d'apporter les secours en attendant la –prochaine- mobilisation des bonnes consciences (ce n'est pas péjoratif ici, il y a tant de mauvaises consciences et qui la porte avec ostentation sinon avec cynisme, dans les milieux où le pouvoir et l'argent servent de vernis moral).

Les banques y perdraient un argent qu'elles détournent légalement mais y gagneraient une image positive qu'elles s'essoufflent à acheter à grands coups de campagnes publicitaires pour l'environnement, la recherche, la musique de chambre ou le vol à voile - on a les danseuses qu'on peut – sans résultats : on connaît ses propres difficultés financières quand on n'ignore rien de leurs colossales profits.

Qui augmentent impunément à chaque crise, et à chaque catastrophe


26/11/2005
1 Poster un commentaire