toupour le zooh

de la prostitution

De la prostitution en général

 

 

 

On parle beaucoup de légaliser en France la prostitution. J’ai entendu madame de Fanapieu, nom prédestiné, présenter cette légalisation  comme le seul moyen d’enrayer…la prostitution.

        Il est vrai aussi que, vu les revenus qu’en tirent les gouvernements qui ont légalisé cette activité économique, en particulier les Pays-Bas , dont le sens du pragmatisme financier s’est bien aiguisé depuis la mode des tulipes, M. Raffarin peut rêver…

         Cette rentrée inespérée d’impôts pourraient compenser la baisse de l’impôt sur le revenu et dégager des moyens pour permettre aux autorités de lutter contre….la prostitution.

 

    Pour en revenir à la prostitution elle-même, il est bien évident qu’il faut se placer d’un point de vue moral . Ce qui conduit à la question suivante : est-il plus immoral de vendre son corps (même partiellement) à un être de même espèce afin qu’il en use de façon à ne pas le léser son intégrité (j’exclus perversités et autres conduites qui n’entrent pas dans ce cadre puisqu’elles nécessitent une autre réflexion morale), que de vendre son cerveau (connaissances, savoir-faire…) pour fabriquer des engins de destruction ou qui participent d’une atteinte aux droits des hommes ?

   Non, bien sûr : vendre son cerveau pour améliorer des mines anti-personnels est plus immoral que de faire le tapin au Bois de Boulogne !

   Alors, puisqu’il est légal de vendre son cerveau sans conditions, puisqu’il est normal que sur ce genre d’activités, l’Etat prélève des taxes et impôts divers, pourquoi ne pas légaliser la prostitution.

           La première réponse est évidente : bien que cela puisse mériter réflexion, il est admis qu’on puisse vendre librement le fruit de son intelligence, de son ingéniosité, voire de son génie. C’est de cette liberté que découle le fait que la vente de cerveau (on parle aussi de « traite de cerveau, de sportifs. ».) soit admise comme une activité légale donc imposable

.            Il est de fait que si, demain, on capture des hommes ou des femmes pour les obliger, par la menace, à travailler dans une usine, aussitôt l’activité de cette entreprise, par le fait même qu’elle entre dans un système esclavagiste, deviendra immorale et donc rejoindra la clandestinité. Mais la chose est peu fréquente, présente parfois dans la confection, très rare dans la fabrication d’armes sophistiquées, comme si la liberté et la légalisation de l’ emploi dépendait du niveau de salaire.

              Le problème de la prostitution se situe donc au niveau de l’emprise qu’exerce le milieu, les proxénètes et autres trafiquants, sur  un petit nombre d’humains fragiles, affaiblis, isolés, menacés. Si demain, tou(te)s les prostitué(e)s étaient volontaires, sinon enthousiastes, libres de leurs mouvements, de leurs choix, de leurs fréquentations, comme n’importe quel humain de nos sociétés, le problème de la légalisation ne se poserait plus.

               Il resterait un problème moral, c’est vrai, mais un problème individuel, et non plus social.

               Et l’Etat, qui prélève des taxes sur la circulation des richesses (en principe de toutes les richesse, même les fruits de la spéculation) pourrait prélever sa part – la nôtre – sur cette activité économique.

               Mais tant que celle-ci restera contrôlée par un monde mafieu  de gangsters, trafiquants, proxénètes, blanchisseurs d’argent  -qu’ils ont sali -, de banquiers véreux, d’hommes d’affaires peu regardants, de politiques affairistes, on ne doit pas mêler l’Etat à cette activité autrement que pour la contrôler, et, sous cette forme, l’interdire…

              L’Etat ne peut être le proxénète de personne.

 

       Imaginez-vous disant un jour à un enfant qui regarde se construire une piscine municipale (je ne sais pas ce que disent les bourgeois d’Amsterdam !)

             «  Vois-tu, mon petit, cette belle piscine que tu vois construire, c’est le produit des taxes prélevées sur 600 jeunes femmes venues de tous les pays du monde sur de fausses promesses, avec de faux papiers, mais de vraies menaces et de vrais coups. Elles ont du accepter de se faire baiser chacune environ  40 fois par jour pendant 5 ans, dans des conditions que je n’aurais pas voulues pour ta mère (nb :on peut aller jusqu’à belle-mère). Mais grâce à l’Etat qui a prélevé jusqu’à 15 % de leurs revenus, ce qui est beaucoup moins que le proxénète qui les frappait, tu auras une des plus belles piscines de la ville… »

A quoi l’enfant pourra répondre, avec ce sourire angélique qui nous fait fondre :

                « Dis, papa, est-ce que si elles se faisaient baiser plus souvent, on aurait eu un plus grand jardin de jeux ? »

 

              Je termine là : le dialogue pourrait durer jusqu’à ce que l’enfant soit en âge d’aller au bordel…

 

 

      

 

 

      



26/11/2005
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