toupour le zooh

Côte d'Ivoire/ France, même combat ?

 

 

 

Consultant les quotidiens ivoiriens en ligne sur la toile, j'ai rencontré cet article de monsieur Venance Konan, journaliste et écrivain.

Le discours qu'il tient, si semblable à ce que pourrait être un article d'un journaliste français (il en reste peu) sur Nicolas Sarkozy, m'a paru assez "drôle" popur que j'en fasse un copié-collé sans en changer une ligne (j'ai juste supprimé les paragraphes trop centrés sur la situation ivoirienne)

et  surligné en gras les mots que  mentalement vous pourrez vous amuser à remplacer (sous votre responsabilité).

il va sans dire que je n'ai pas d'avis personnel sur la situation en Côte d'Ivoire, la "mamiature" française me suffisant.


L'article de Venace Konan

 

"Souvenez-vous. En 1990, il y a de cela vingt ans, Laurent Gbagbo faisait son apparition sur nos écrans de télévision. C'était à Agboville, si mes souvenirs sont exacts. Il traitait les ministres d'Houphouët-Boigny de tocards, pendant que le journaliste Georges Coffi, en transe, lui essuyait le visage en le comparant à Jésus.



A cette époque, rien ne trouvait grâce aux yeux de Laurent Gbagbo*. Tout ce qui avait été fait dans le pays avant son avènement était mauvais. L'agriculture qui faisait vivre la Côte d'Ivoire, c'était mal fait. Le système de santé, c'était mal fait. L'éducation, c'était n'importe quoi. La politique industrielle, il n'y en avait pas. Mieux, aux yeux de Laurent Gbagbo, la Côte d'Ivoire n'était qu'un océan de corruption et de médiocrité où la seule poche de moralité et de compétence était constituée par lui et ses suiveurs. Souvenez-vous ! Il nous disait qu'il avait les hommes et les femmes capables de redresser notre pays en un temps record. Concernant l'université, souvenez-vous toujours. Laurent Gbagbo avait dit que si on lui donnait seulement 10 milliards de francs, il réglerait les problèmes de notre université. Il promettait aux paysans qu'il leur achèterait leur cacao à plus de trois fois le prix auquel il était alors acheté. Nous étions alors dans le mythe de la refondation*.

(....)

Mais tout le monde constate que depuis deux ans, ces hommes et femmes, dont certaines sont plus que très proches des hommes de la refondation, je parle de Mme A. K., sont en prison, sans jugement. Je crois que tout le monde a compris que s'il y a jugement, nous saurons tous que si ceux qui sont en prison en ce moment ont détourné de l'argent, une bonne partie de cet argent a été emplir plusieurs poches refondatrices et non des moindres. Allez aujourd'hui dans n'importe quel village de la Côte d'Ivoire*, en zone gouvernementale et vous verrez la misère dans laquelle vivent nos parents paysans. Et tout le monde voit le luxe insolent dans lequel vivent nos refondateurs.

(... )

Voici la réalité de la refondation. A notre époque, seuls allaient dans les écoles privées ceux qui avaient échoué dans le système public. Aujourd'hui, quiconque veut que ses enfants réussissent doit les envoyer dans une école privée. Or combien d'Ivoiriens ont les moyens d'envoyer leurs enfants dans une école privée ? Voici donc des prétendus socialistes dont la politique exclut délibérément les pauvres. Remarquez que lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir, les seules augmentations de salaire auxquelles ils ont procédé ont été ceux du chef de l'Etat, des ministres, des députés et des conseillers économiques et sociaux dont j'avoue que je n'ai pas encore bien compris à quoi ils servent. On pourrait décortiquer tous les mythes de la refondation et l'on aboutira à la même conclusion : tout n'était que mythe.

(...)



Un jour où je participais à une émission à la radio Nostalgie, un type qui était là m'a demandé si je pense que le bilan de Gbagbo est totalement négatif, s'il n'y a pas des choses positives qu'il a faites. Je lui ai dit, pour aller plus vite, de me citer ce que Laurent Gbagbo a fait de positif pour le pays. Je l'ai vu se plisser le front, chercher, chercher, et finalement, il a été incapable de me citer une seule chose positive. La réalité est que la refondation n'est pas venue pour développer la Côte d'Ivoire. C'est une bande de gens, qui observaient le PDCI gérer, ils ne voyaient que l'aspect matériel des choses, à savoir, " ils vivent dans de belles maisons, ils ont de l'argent, " et ils se sont mis à les envier. Et par un concours extraordinaire de circonstances, ils sont arrivés au pouvoir. Et ils n'en ont vu que le côté jouissif.

(....)

Les problèmes qui se posent aux Ivoiriens ? Une fois qu'il a dit " ce n'est pas normal ! ", pour lui, le problème est réglé. Une fois il a dit que ce n'est pas normal que dans un pays comme le nôtre, il y ait des médecins au chômage. Et il est passé à autre chose. Récemment à Agboville, il a dit que ce n'est pas normal que les routes du département soient dans un aussi mauvais état. Pour lui, il a fini avec ce problème. C'est aux gens d'Agboville de se démerder.

Eh bien, que les Ivoiriens comprennent une bonne fois pour toutes que leurs problèmes n'intéressent pas les refondateurs. Ils doivent se débrouiller pour les résoudre tout seuls. Comme ils l'ont toujours fait depuis dix ans. La réalité est que nous avons affaire à un pouvoir totalement incompétent. Le vrai problème de Laurent Gbagbo, qu'il essaie de cacher derrière ses rires gras et son langage de rue, c'est qu'il est foncièrement incompétent pour la fonction de président de la république. Il reste à savoir si les Ivoiriens seront assez maso pour en redemander pour cinq ans encore.





  • les mots en gras sont à remplacer par ceux qui conviennent dans le contexte français : remplacez ivoiriens par français, Laurent Gbagbo par Nicolas Sarkozy, refondateur par candidat de la rupture etc

  • je rappelle que ce texte, copié-collé d'un article de quotidien ivoirien, n'engage en rien l'avis que je peux avoir sur la situation ivoirienne qui, comme pour beaucoup d'Ivoiriens, m'échappe depuis quelques années



22/10/2010
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