toupour le zooh

chronique d'opinion du 29 octobre

La tentation totalitaire

 

Marianne a raison : nous ne sommes pas dans un état fasciste.

Pourtant, ça y ressemble de plus en plus.

On a beau me dire que Nicolas Sarkozy est un pur produit de la Démocratie, un être pétri d'Humanisme, un contempteur de Jaurès, un  vrai Républicain, le bonhomme a de plus  en plus de mal à « passer » pour.

J'ai déjà dans une autre chronique expliqué comment les mêmes mots peuvent prendre des sens différents selon les pays et selon les personnes,et  on  ne me fera pas croire que quand on enfile à Sarkozy une écharpe de républicain, sa République est la mienne. Et que, quand il entonne un discours patriotique, son hymne est le mien.

Oh, il y ressemble ! C'est dire s'il est différent !

 

La tentation totalitaire est là, qui se voit à des signes comme autant de verrues plantaires : ici, c'est le test ADN, là c'est la volonté de contrôler la justice (on y colle une femme, c'est pratique !), plus loin la modification de la Constitution –autant dire qu'avec Balladur, nous allons passer en douceur (j'allais écrire en mollesse, vers la VIème République – au profit du Président : le face à face avec le Parlement n'est pas anodin, qui a permis les deux coups d'état des Bonaparte), là encore le refus de présenter le nouveau « traité » européen devant le peuple français (dont on se méfie), ce qui est une grave forfaiture ; encore ailleurs l'arrivée d'un Conseil des ministres en Corse, et 1500 policiers à Ajaccio, 1 pour 35 habitants, puis l'augmentation du « salaire » élyséen- on sait pourtant que Chirac avait  explosé les dépenses présidentielles- qui doit nous reporter au coup d'état de Napoléon le Petit, dont la raison principale était l'endettement du Président Bonaparte !

 

Autant de signes, dans un climat délétère de grèves et de manifestations, quand se profile la chute des marchés, l'accélération des délocalisations et que continue la baisse du pouvoir d'achat.

 

La fragilité de la situation d'un souverain tout (im)puissant se mesure à l'agitation d'un gouvernement sans premier ministre et à la bassesse  courtisane de la presse, comme aux ricanements  de l'opinion de nos voisins, trop contents. Avant que le mécontentement populaire n'explose, le pouvoir doit renforcer ses assises par de nouvelles initiatives : elles ne peuvent être que de plus en plus totalitaires, l'écran de fumée environnemental et la multiplication des commissions (les grosses commissions ne sont jamais que de la m….., le bon sens populaire le sait bien) n'y changera rien.



30/10/2007
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