toupour le zooh

chronique d'opinion : 18 Octobre 2007

Chronique d’opinion octobre 2007-10-18

 

LA RUPTURE UN jOUR DE GREVE

 

J’avais cru entendre un moment que Cécilia avait participer au défilé parisien de la CGT mais la nouvelle n’ayant été confirmée par aucune radio (je n’ai que ça, ni journaux papier ni  Internet, ces jours-ci), je pense qu’il s’agit d’une interférence entre les deux informations qui ont dominé la journée : les mouvements sociaux et la rupture du couple ( ?) présidentiel. Ou alors, un  journaliste aura été assez malin pour interroger une « Cécilia » sur l’un des cortèges. Ca m’étonnerait.

 

Sarkozy voulait la rupture : il l’a. C’est même la seule qu’il ait réussie jusqu’ici. Pour les reste, on est dans la continuité, mouvements de bras et agitation en plus. Les tromperies, du genre « on signe à Lisbonne et en douce un texte que personne n’a lu et qui doit nous éviter un fiasco programmé à un nouveau référendum sur l’Europe » on a donné pendant 20 ans : continuité, c’est tout. D’ailleurs, si les britanniques se frottent les mains, c’est parce qu’il n’y a plus d’Europe (ni hymne, ni drapeau, ni idéal) simplement un ramassis de coquins qui ont transformé un espace d’espoir en zone de libre-échange, pour le plus grand  bien des porte-feuilles boursiers. Et Sarkozy qui jubile avec « son » Traité ! Le traité des puissances d’argent, manipulé par les pouvoirs anglo-saxons, c’est tout. Retour à la case départ : on saute le référendum, on invente une sorte de traité de Nice modifié pour cause de 27, on n'en dit rien à personne et on signe pendant un jour de grève, en même temps qu’on divorce !

 

Cette rupture là, c’est d’accord, elle est effective. Elle était déjà dans le scénario : premier Président français cocu officiellement, Sarkozy sera aussi le premier Président français à avoir divorcé pendant son mandat, et  à être célibataire (eh, oui, mesdames, Nicolas est un cœur à prendre, s’il n’est déjà pris).

La rupture annoncée d’abord comme une séparation le matin, devient divorce dans l’après-midi. Même de consentement mutuel, le jugement est passé un peu vite, même si le jeune homme est toujours pressé. Les journalistes auraient-ils encore exagéré : peut-être sont ils simplement en instance de divorce. Nous le saurons demain.

Certains ont pu expliquer cette rupture par la pression des médias à la suite de l’affaire des infirmières bulgares. Je crois plutôt qu’il s’agit de la fin d’un arrangement commun afin de ne pas nuire  au déroulement de la campagne présidentielle. Pas simplement un calcul : la préservation d’un temps et d’un espace de paix familiale et médiatique pendant une période difficile. Mais je ne crois pas que ce soit la pression médiatique qui ait précipité la séparation. Peut-être Cécilia Sarkozy s’est-elle trouvée flouée, manipulée à un quelconque moment de cette affaire des infirmières . Elle pourra s’expliquer mainteannt devant la commission parlementaire.

 

Le mouvement de grève a été suivi de façon massive. Entendu plusieurs auditeurs protestant parce que pris en otage par des privilégiés qui peuvent paralyser les transports. On pourra répondre à tel travailleur du privé que rien ne l’empêche, avec d’autres, syndiqués ou non, de protester au nom de ses intérêts professionnels, par exemple en paralysant de façon judicieuse, certains accès à des voies de transport : les camionneurs le font régulièrement, tout comme les agriculteurs, dont ce n’est pas du tout le lieu de travail !

Quant à ces modifications unilatérales par les pouvoirs publics des contrats de travail –puisque les conditions de retraite sont celles qui sont présentées le jour de l’embauche, et bien souvent, après concours, et en s’appuyant sur des textes écrits qui ont force de loi (conditions de retraite dans la fonction publique et assimilés), je me demande simplement s’il est bien légal de les modifier en cours de contrat. Que diraient les militaires –dont les conditions de retraite sont à peine moins onéreuses (pour la collectivité) et favorables  (pour les intéressés)  que celles des députés, sénateurs et ministres- si on leur modifiait les conditions d’accession à la retraite et les avantages qui y sont attachés ?

 

Que les nouveaux embauché se voient proposer de nouveaux contrats avec des conditions moins favorables que leurs aînés, je comprendrais. Mais qu’on puisse modifier les conditions de retraite en cours de vie professionnelle, au nom d’une illusoire égalité (il faudrait, dans ce cas, reprendre les feuilles de paye de toutes les professions depuis 40 ans) me paraît injuste.

Quant au mouvement actuel, voulu et provoqué par le gouvernement pour discréditer les « privilégiés » auprès de l’opinion publique, on s’interroge sur son avenir : il ne fera pas tomber le gouvernement. Ce n’est pas le genre de gouvernement qui démissionne. Et Sarkozy ne reconnaît jamais ses erreurs : il les nie, et la presse les étouffe. Il a assez de conseillers( combien ?) pour transformer, par le discours,  Waterloo en Austerlitz.



20/10/2007
0 Poster un commentaire