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Centre de rétention : une solution de fin d'année

 A propos des camps dits : Centres de rétention



On a parlé beaucoup ces derniers temps des centres de détention, de ce qui s'y fait et de ce qui ne devrait pas s'y faire. Le film de Nicolas Klortz, « la blessure », en donne, il me semble, un reflet assez juste, au moins assez pour qu'on n'ait pas envie de passer de l'autre côté du miroir.

La France, patrie des Droits de l'homme, avait eu, en son temps, les camps d'internement de réfugiés politiques espagnols, puis de juifs en transit vers l'Allemagne. Aujourd'hui, les camps de rétention -il faut chaque fois utiliser un néologisme pour camoufler des réalités immontrables : on a les Guantanamo qu'on mérite. Je ne parie pas qu'une évacuation de l'un de ces camps, dans un scénario de type « Vel d'Hiv' » serait irréalisable aujourd'hui, dans le climat sécuritaire de droite -toute- que nous connaissons. Peut-être un humoriste assez gonflé pourrait-il organiser ce genre de manifestation, oserai-je le mot "gag"?


Sur un ton plus léger, quand on sait qu'il a fallu fin 2007« alimenter » les camps (il est plus facile d'alimenter les camps que les détenus) de personnes qu'il faudra bientôt libérer, et ce, uniquement pour des raisons statistiques (s'approcher des 25000 reconduites « à la louche » décidées par Maître-Nicolas), je propose un mode de recrutement moins couteux économiquement, plus valorisant culturellement, et professionnellement plus satisfaisant pour les pauvres bougres chargés de ces rafles misérables juste avant les fêtes : je veux parler des policierss, gendarmes et autres auxiliaires de police. Il faut avoir l'absence d'âme chevillée au corps pour faire ce genre de travail en fin d'année et, sauf vocation particulière, j'imagine mal les gardiens zélés de la sécurité nationale satisfaits de leur « rendement » quand ils campent leur arbre de Noël devant leurs enfants émerveillés.


Voici donc:

Calculant (à la louche, bien sûr, l'esprit sarkozien l'exige) le coup d'une rafle d'une heure:

  • 2 pandores pour les contrôles pour deux arrestations

  • mise à disposition d'un véhicule d'évacuation vers le camp

  • 2 personnes pour l'acceil, le recontr^le, la déposition

plus: l'hébergement , repas et logement, blanchissage peut-être pour un temps indéterminé

y compris amortissement des bâtiments


le forfait ne doit pas être loin pour:

  • la première heure (contrôle, arrestation) : 100 euros

  • la deuxième heure (transport, contrôle, installation): 300 euros

  • le premier jour au camp: 100 euros

  • les jours suivants y compris personnel de garde: 150 euros

ce qui nous donne une dépense de 500 euros puis 150 euros par jour à partir du premier jour.


Le coût est important et inutile s'il s'agit de mettre en camp de rétention quelqu'un dont on sait qu'il devra ressortir sous peu.

Je ne discuterai pas ici de l'existence de ces camps : pour le même coût, on pourrait facilement organiser des centres de formation aux métiers qui sont demandés par les entreprises françaises.

Mon idée est celle-ci : plutôt que d'enfermer des gens pour des raisons statistiques, imaginons, pour l'an prochain, d'embaucher des intermittents du spectacle qui joueront le même rôle dans les camps de rétention avec ces avantages incalculables :

  • plus besoin de rafles, appel au volontaires payés sur la base d'un cachet (150 euros par jour); on pourra même choisir des intermittents plus ou moins basanés pour des raisons électorales.

  • Pas de fonctionnaires de police pour ces rafles (économie) qui leur minent le moral (un plus psychologique)

  • animation assurée sur les lieux pendant les fêtes, au bénéfice des détenus et de leurs gardiens

  • pas de mouvements de révolte de ces « personnels » même en surnombre : beaucoup, qui vivent dans des conditions difficiles, ont l'habitude de la vie en collectivité ; d'autre part, en une quinzaine de jours, comptés comme autant de cachets, ils auront plus de chance d'avoir leur intermittence.

  • Enfin, des « prisonniers modèles » qui auront à coeur de jouer parfaitement le rôle défini par la convention qu'ils signeront pour toucher leur cachet, et où tout sera compris, éventuellement quelques coups de bâtons directement empruntés au théâtre de Molière, voire plus récemment à la série « Prison break ».


Voilà des idées qu'auraient pu développer savamment Alphonse Allais au début du Xxème siècle, plus récemment Pierre Desproges -et avec plus de talent-. Je doute qu'à l'aube de ce XXIème siècle, où le soleil de la liberté de la presse hésite à se lever, on me laisse un autre espace pour les y répendre qu'Internet.

Alors, vaillants lecteurs de ma chronique, ventilez, ventilez.

Merci c'est tout pour aujourd'hui.



06/01/2008
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