Campagne présidentielle 2012 en alexandrins - 1
La campagne présidetielle 1
"Mon royaume vaut bien un fromage"
Ouf, la campagne présidentielle a commencé
De jour en jour, on se retenait de l'attendre
La crise enfin fit des journées de mi-janvier
le signal : tous on allait alors les entendre !
Le signal, ce fut le lendemain de Gandrange,
Symétrie parfaite d'une journée fatale
Hier les promesses, les serments, les mensonges,
Retraits, contradictions, parjures : tout est égal.
Aujourd'hui, le sommet de crise : effets de manche,
500 millions qui sortent d'un coup on ne sait d'où
des mesures attendues depuis des mois qui nous
arrivent. Et voilà le non-candidat qui finance
Avecque nos deniers sa campagne ! Il est temps,
nous dit-il, de s'atteler enfin à ce qui
fragilise le pays ! il faut jeter à terre ce dément
qui gouverna si mal ! un nommé Sarkozy !
Nous allons assister enfin à la rupture
Sarkozy combattant son double maléfique !
L'ami des Biens-trop-riches, j'en accepte l'augure,
jeté au sol par le héros!
Hélas, la musique
est connue : Bolloré jouant de son biniou
Dassault,les grandes orgues; le copain Lagardère,
surveillant bien le choeur des députés jaloux
de leurs places dorées ; on ne fait pas le fier
quand le vent des défaites souffle sur les oreilles.
Ecouter les petits, soit. Juste le temps d'un songe,
de se refaire un peu. Paraphrasant Corneille:
" Nous partîmes 500 mais par un prompt mensonge!..."
On rêve en écoutant le marchand de cravates
devant son parapluie incliné de travers
vanter la soie grattée quand c'est de l'acétate*
je comprends aujourd'hui l'aversion de ma mère
devant ce bateleur qui fait le Président :
le plus méchant fromage sur une même échelle
obtiendrait la médaille de bronze ou d'argent.
"Non monsieur, détrompez-vous ce serait celle
d'or! fromage, voyez-vous, n'est pas gent de mensonge !"
Ainsi parla Renart : lui qui s'y connaissait
en tromperies diverses et autres tours parfaits
attendait comme moi que son grand nez s'allonge.