toupour le zooh

Au secours : Darcos!

Au secours : Darcos !

 

 

 

Les manœuvres qui entourent –il s’agit bien d’un siège – l’Education Nationale, afin d’affaiblir une des structures les plus solides de la République, le socle du Pacte Républicain, même, si n’en déplaise à certains, le socle est fissuré, ces manœuvres qui ont pour buts ultimes sa disparition par anéantissement concurrentiel et le triomphe de l’enseignement privé (il faudrait revenir sur ce mot : privé de quoi ?), ces manoeuves donc ont commencé de la façon la plus significative : en quelque sorte, une signature du forfait par le bandit lui-même.

 

 

Je veux parler de cette circulaire, déjà circulant l’an passé, puis retirée sous la pression des maires avant les élections, et revenue, triomphe sarkozyste le permettant, sur la tapis. Car il s’agit bien d’un  tapis…de casino.

Le contenu en est simple : les communes sont tenues de verser le coût scolaire des enfants du primaire inscrits dans l’enseignement privé à l’établissement où ils sont inscrits.

Cette décision  en appelle d’autres : au niveau des collèges, pourquoi pas des lycées.

Mais surtout, sans attendre les futures manoeuvres perfides d’une droite décomplexée et fière d’être amorale (un gouvernement d’avocats d’affaires, c’est tout un programme !) menée par une triste kyrielle de d’anciens, de récents et de futurs mis en examen (d’où l’idée sarkozyste de ne plus poursuivre pénalement les malversations de ce (demi) monde –là), sans attendre d’autres décisions qui vont encore fragiliser une école mise à mal par les tirs de boulets croisés des médias (dont bien des journalistes sortent d’écoles privées) et des politiques –et ce malgré la pommade de Darcos disant la sainteté laïque des personnels – sans attendre rien que « du moins que » des riens concoctent dans leurs casseroles élyséennes, voilà une initiative qui va permettre de faire payer à des citoyens qui inscrivent leurs enfants dans les écoles nationales les frais de ceux qui les inscrivent dans les écoles privées.

 

Vous me direz, ce n’est pas nouveau, puisque tous les enseignants , des écoles privées sous contrat  sont déjà payées par l’Etat (entre autres aides nationales et des collectivités locales), donc, par la grande majorité des citoyens qui n’ont pas les moyens financiers de les y inscrire, ou qui ne le font pas par conviction. Ce qui est déjà un pur scandale, qui dénie la séparation de l’Eglise (la plupart des écoles privées) et de l’Etat. Mais passons : c’est une sorte d’habitude et personne ne s’insurge plus, la Sécurité Sociale s’occupe bien de curés qui n’ont jamais cotisé, et c’est bien normal, le Paradis est encore bien loin.

 

Mais la mesure, qui dépasse les bornes de la simple décence, vise aussi à désorganiser l’école primaire : nous ne sommes plus dans l’indécence morale, mais dans la perversion politique. En effet, quand on sait les efforts financiers de certaines communes, souvent en s’endettant durablement, pour garder leur école –construction ou rénovation, mise en place de lotissement, financement de certains commerces-on imagine facilement que des villages, voire certains bourgs, vont perdre les deux ou trois enfants qui leur permettaient de garder « leur » école.

Quand on sait que des ménages ont décidé de rénover ou de construire justement parce qu’il y avait une école –et grâce à l’école d’autres services au public-on voit bien qu’il s’agit d’une volonté délibérée de saboter l’héritage de plus d’un siècle de démocratie républicaine.

Quand on sait que  l’école communale du village, ayant perdu ses deux ou trois enfants (parfois un !) d’équilibre, sera fermée et que les enfants « restants » devront faire, par le ramassage scolaire, des circuits souvent longs, toujours fatigants et matinaux, parfois dangereux en hiver, et aux frais des contribuables  (pendant que les bambins du privé, souvent amenés par leurs parents, voyageront dans de meilleures conditions), on ne peut que s’insurger devant une décision injuste et pénalisant la majorité des enfants au profit d’une minorité.

 

Tromperie, escroquerie : la droite décomplexée invente dans la dissimulation, innove dans la bassesse. La droite décomplexée, celle de Pétain et de Laval, lui aussi transfuge du Parti Socialiste de l’époque, qui a retrouvé le chemin du pouvoir, celle qui confondait la Servilité et l’Histoire, celle de l’aristocratie des puissants, avides de pouvoir et d’argent, veut effacer plus d’un siècle de conquêtes sociales qui ont fait de notre pays l’un des exemples du monde.

 

Il n’est pas anodin que cette volonté de détruire commence par une circulaire qu’on pourrait croire anodine : celle qui peut durablement saboter l’école primaire publique, la première chance offerte au peuple de se reconnaître dans sa devise « Liberté, égalité, fraternité » et d’entrer dans la Démocratie par la grande porte : celle de l’instruction et de la culture.



07/09/2007
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