toupour le zooh

au lendemain des législatives (deuxième tour)



        Comme je l'avais écrit après le second tour dans mon blog, les analystes des scrutins se compliquent inutilement la vie: les électeurs de gauche ne "bougent" pas, les électeurs de droite sont "droits dans leurs bottes", le centre oscille dans un sens ou dans l'autre comme pendant la troisième et la quatrième républiques, grossissant et maigrissant par à coups, mais ses électeurs sont soit de droite, soit de gauche.
Ce qui a fait la différence pendant les présidentielles, c'est uniquement le glissement visible d'une partie de l'électorat de Le Pen pas franchement d'extrème droite mais favorable à des mesures énergiques concernant les minorités: jeunes, immigrés ou issus de, sans-papiers ... En appliquant une partie du programme du FN fondé sur la PEUR de l'Autre,  Sarkozy a séduit ces électeurs: c'est ce qu'il a recherché pendant ses années au ministère de l'intérieur. Son seul programme pour gagner. Il a gagné SUR ce programme là ET AVEC un autre - celui de Fillon-, qui n'a remporté aucune adhésion du côté des électorats centristes et gauche.

On le voit bien avec le résultat de ce deuxième tour. La gauche a voté à gauche -quelles que soient les erreurs du PS et du PC- la droite à droite -et le projet de TVA sociale n'a rien changé-...et la différence en voix est sensiblement la même qu'au 2 ème tour des présidentielles.

Pas de surprise, donc, sinon qu'une petite partie de l'électorat du centre, qui votait à droite avec l'UDF, se retrouve à gauche (tant la sociale-démocratie ressemble à la démocratie chretienne) comme ce fut le cas en 1936 avec les Radicaux socialistes. Une frange qui a dit "non" à Sarkozy et "niet" à Fillon.

merci pour tout

  Petite remarque, à propos des élections "locales": Nadine Morano, sans s'interroger sur la baisse gravissime de son électorat entre 2002 et 2007, et ce malgré des résultats records de Nicolas Sarkozy dans ce fief taillé pour la droite, devrait mesurer son "coefficient de popularité" à ces résultats. Mais, toujours aussi imbue d'elle-même et assoiffée de pouvoir, elle s'aveugle sur ses capacités et son aura personnelles. Son discours de bas étage, sans perspective ni vraie dimension politique, son clientélisme effréné qui consiste à distribuer coup par coup des subsides qui ne viennent jamais que de la poche des contribuables quand elle fait croire qu'elle les sort de la sienne (et par quels miracles lui arrivent-ils? s'ils sont dus, on devrait les budgétiser normalement sans les mendier aux ministères!), son incroyable aplomb qui lui vient des années pub, sa façon de confondre élégance et vulgarité, ont fini peut-être par agacer une partie de son électorat le moins aveugle et le plus sensé.

On ne gagne rien à faire de la politique à coups de (grande) gueule et au petit pied.


18/06/2007
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