toupour le zooh

Monsieur Macron dans sa bulle

La bulle de monsieur Macron

 

Le voilà, enfermé dans une bulle dont il ne sort qu’en forçant sa nature – par ses gestes, son langage, des modes appris, répétés dans une sorte d’apprentissage d’acteur – pour communiquer, parfois maladroitement, quand il utilise mal des codes qu’il n’a pas intégré pendant son éducation bien éloignée de ce qu’il croit être le «populaire», la quintescence du parler « peuple ».

 

J’ai regardé hier soir la très belle émission – un peu « conte de fée » tant les invités étaient éloignés des préoccupations, notamment d’argent, qui sont l’un des drames des famillesconfrontés aux problèmes des enfant »différents » - pleine de sentiments vrais et de (bonne) volonté.

Et ce matin, je me suis dit : «  On n’est pas loin de ça ! »

 

Quand je dis « on » c’est nous, les citoyens français.

Quand je dis « ça » je pense au pouvoir politique, et que le pouvoir politique actuel, avec un Président si éloigné du peuple qu’il ne peut même pas imaginer ce qu’est la vie de tous les jours d’un couple de smicards avec 3 enfants vivant dans un pavillon de 90 m2 sur 5 ares dans un village à 30 km de l’emploi – parfois plus -avec 2 autos (vieilles et roulant au fuel et, partant, nécessaires).

Il a lu Zola (Emile), Pagnol (Marcel) et peut être des romans sociaux plus récents. Vu quelques films.

Mais le roman, ce n’est pas la vie.

Mais le cinéma, ce n’est pas la vie : c’est du cinéma.

 

Il côtoie peut être la jeune femme trisomique invitée à la télé : elle tavaille à l’Elysée. La rencontre lui procure des sentiments, des idées.

Il faudrait certainement qu’il croise chaque jour un chômeur dans un bar près du Palais ; unemployé communal qui ramasseavec une pince, les mégots et autres détritus urbains...et d’autres...

Il faudrait...

 

Mais Jupiter n’a jamais vécu hors de sa bulle d’enfant bien né. Sa maîtresse devenue sa femme, l’a cueilli dans un choux et l’a gardé à l’abri du monde, à faire des études et des sous.

Le pouvoir lui est venu par hasard, comme un œuf dans sa cuillère d’argent. Et Jupiter, comme dans la mythologie antique, ne sait pas comment se comporter avec les hommes (c’est d’ailleurs pourquoi les grecs vivent tant de drames).

 

Quand on gagne 2 millions d’euros à faire l’entremetteur dans une affaire financière internationale qui ne demandait pour se conclure qu’un porteur de Dégrip’vit, comment imaginer que de pauvres gens travaillent toute une vie pour gagner moins du quart, s’ils vivent... assez longtemps ?

 

Il ne faut pas lui en vouloir : il ne sait pas, il ne peut pas savoir. Qui aurait pu lui apprendre ? Les gens de sa caste vivent dans d’autres bulles qui ressemblent tant à la sienne !

 

Quand nous avions des hommes et des femmes politiques – il ne s’agit pas ici d’intelligence, de moralité, ni d’origine sociale – qui apportaient leur expérience d’élus, de syndicalistes, d’avocats, de médecins, voire, et c’était plus rare, d’employés ou d’ouvriers ; et souvent même, on l’a vu, d’attachés parlementaires ! - pouvait émerger une personnalité, certes parfois discutable, mais au moins sensibilisé, formé par une expérience personnelle, un vrai métier, une capacité vérifiée à résoudre des problèmes, à porter des solutions à des conflits et, pour faire plus court, à « être au courant de » , à communiquer « pour de vrai »..

 

Nous avons face à nous un homme intelligent, doué certainement mais qu’on a coupé du monde, entouré d’un réseau formé au même moule – dont l’ENA dont cette fois le bon sens voudra qu’on la ferme -, 13 conseillers issus de la même école, une sorte de dinosaure créé après la guerre pour former les futurs cadres administratifs, dispersés par le conflit, 13 conseillers formant une sorte de garde prétorienne filtrant, stérilisant, renforçant la bulle olympienne au centre de laquelle trône Jupîter.

 

Comment lui en vouloir ? Comment pourrait-il savoir ? Comment aurait-il su, lui qui croit encore avoir été élu sur un programme, alors qu’il le fut par défaut, faute de, par la faute de...à défaut d’autre chose qu’on pressent, qu’on sait pouvoir exister mais qu’on ne sait pas définir... faute de !

 

Et nous voilà, gilet jaune, bonnet rouge et blanc bonnet face à ce mur, qui est la paroi de la bulle, et de l’autre côté, cette voix, cette petite voix qui dit, de la voix faible d’un élu à 20 % au premier tour, que « l’avenir est de l’autre côté de la rue »!

 

La rue de la Paix, je suppose .

 



21/11/2018
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