toupour le zooh

A propos des dimanches travaillés

 

À propos des ouvertures de magasins le dimanche

 

Premier point et c'est une question de principe :

Les entreprises condamnées pas la justice et qui ont ouvert en contrevenant à la loi doivent se voir dresser procès verbal et payer la contravention. Toute dérogation ou arrangement qui leur permettrait de contourner la loi serait préjudiciable au bon fonctionnement de la Justice et, partant, ridiculiserait la République. Elles sont un mauvais exemple pour tous les citoyens, et notamment pour tous les petits contrevenants qui pourraient s'appuyer sur une telle jurisprudence pour, avec un très bon avocat, refuser au même titre de payer toute contravention. Il va de soi qu'en ce qui me concerne, je renverrai ma carte (payante !) Leroy-Merlin en cas de non paiement de l'amende prévue.

J'espère que de nombreux citoyens respectueux des lois auront la même idée.

Second point :

Il me semble curieux, sinon scandaleux, d'inviter à une table de négociation des représentants d'entreprises alors qu'ils n'ont pas encore payé l'amende prévue et donc qu'ils sont de fait hors-la-loi. Un peu comme si le gouvernement invitait un promoteur immobilier condamné pour malversations à une réunion interministérielle chargée de trouver des solutions aux problèmes du logement.

 

Pour le fond :

Les médias, journaux et radios en particulier, défendent une position ambiguë peut être due au poids de leurs annonceurs dans leurs revenus publicitaires et la feuille de paie des journalistes. Nul n'est parfait. Cependant, il est bon de rappeler ceci : c'est que toute faille dans un système entraîne celui-ci dans une fragilité de plus en plus grande. Sorte de Titanic dont l'entaille légère, en regard de la masse du paquebot et des précautions prises (insubmersible, disait on !), causa le naufrage, le Code du travail, m^me s'il est compliqué est dans son esprit un tout. Et la peine que mettent les "patrons" (bien souvent de simples valets appointés, mercenaires à prix d'or) à grignoter peu à peu le contrat montre bien qu'il s'agit, dans cette affaire des dimanches travaillés, de gagner un peu plus à la fois de liberté avec la loi, et d'argent*.

 

Des bouleversements irrémédiables :

 

En effet, en acceptant cette modification, on verra peu à peu s'introduire de profonds bouleversements, irrémédiables il faut le parier, dans la façon de concevoir le travail..et les lois protégeant le monde ouvrier; Et ceci grâce à la complicité - aveugle et naïve - de ceux là même que la loi doit protéger.

Ainsi l'embauche pourra être soumise, de façon tacite puis officielle, à l'acceptation par le futur employé, de conditions de travail incluant de possibles dimanches, puis des horaires non conformes, puis des jours de congés travaillés etc, au gré du patron et de ses fantaisies, entendez par là les nécessité de la production, ou celles du sacro-saint marché**.

 

Et la santé ?

 

L'autre point qu'il faut évoquer ici est, d'une façon générale, reconnue par les experts de la santé comme de ceux du social, la nécessité de repos réguliers - l'espérance de vie baisse avec le travail de nuit, avec l'irrégularité des horaires, avec la "moindricité" des période de vacances, l'absence d'activité sportive etc - et le contact nécessaire avec la communauté, familiale notamment.

Ces surcoûts, supportés par toute la collectivité nationale à divers titres, dont celui de la santé (qui concernent donc le déficit de la branche santé de la Sécurité sociale) nécessitent une réflexion qui devrait conduire à des solutions simples, une fois le surcoût moyen des dimanches travaillés calculé :

- la prise en charge par les salariés dit volontaires de leur part de surcoût avec ponction sur leur salaire., ce qui ferait réfléchir à la fois salariés et clients.

- la prise en charge, pour l'essentiel, par les employeurs - qui disent réaliser ces dimanches travaillés jusqu'à 12 % de leur recette hebdomadaire - des surcoûts avec une charge sociale nouvelle qui comprendrait outre le coûts santé, le coût social de ces modifications de temps de travail.

 

Ces options auraient tout à fait leur place dans la table ronde qui attend les principaux acteurs concernés : les représentants des Syndicats, plutôt silencieux ces derniers jours, devraient y penser.

 

* Les riches, sans qu'ils en aient conscience (la plupart pensent que leur enrichissement est du à leur seul mérite) ne peuvent s'enrichir que de "sur-travail".

 

**Quand sera-t-on conduit, par exemple au nom du principe d'égalité, les lois sur le travail de nuit des femmes, celui des enfants plus tard etc.

 



01/10/2013
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