toupour le zooh

A propos de "Républicains"

AFFICHE MITTERAND.jpeg

 

Suite à la décision de" Nicolas Sarkozy de s'emparer du nom REPUBLICAINS pour désigner son nouveau parti, j'ai adressé un courriel au responsable de l'agence de l'Est Républicain de Toul.
 

 

"J'aimerais attirer votre attention et celle de la direction de l'Est  appartenant au Credit Mutuel sur le danger que fait courir à notre presse régionale lorraine  l'initiative de monsieur Sarkozy  qui s'emploie à mettre la main sur le mot "républicain" 

Cette dénomination pour un parti politique risque de porter, sur l'image de nos deux quotidiens régionaux, un préjudice à la fois moral et financier

- moral car il écarterait, de fait, toute tentative de nos quotidiens d'échapper à l'image très droitière d'un  parti politique qui a abandonné tout son pendant socialo-gaulliste au cours des aventures affairistes d'une partie notable de ses dirigeants : finie la neutralité bienveillante de l'Est pour un centre droit mou !

- financier car il va de soi que, apparaissant de fait comme le bras "communication régionale" d'un parti politique, il va de soi que les lecteurs  du centre et de la gauche risquent de s'éloigner de la "Pravda" régionale du Parti Républicain

 Je ne sais pas sir les experts en communication de nos journaux se sont penchés sur la question. Il me semble que cette réflexion est urgente et devrait conduire à une prise de position claire des rédacteurs et décideurs de nos quotidiens

merci encore et bonne journée

jm marche

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Réponse de Lionel Madella Chef de l’agence de de l'EST REPUBLICAIN de Toul

 

Je ne suis guère inquiet pour ma part, car la France a connu d’autres politiques se revendiquant « Républicains », (pièce jointe), sans qu’ils aient à aucun moment, à l’époque, entaché l’image ou dévié la ligne éditoriale de nos journaux de la PQR. Nos lecteurs sauront parfaitement faire la différence.

Bien cordialement

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la réponse, raisonnable, m'a semblé un peu courte : les temps ont changé !

un peu de vocabulaire
république selon Wikipêdia :
La République est l'ensemble des biens, des droits, des prérogatives de la puissance publique et des services propres à un État. Elle est accessible également à tous ses citoyens et la propriété collective de tous
le républicain est le partisan de la république, attaché aux principes de la république.
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Pour répondre à Lionel Madella

Il ne faut pas se tromper, ni d'époque (l'argument de Lionel Madella est illustré par une affiche des années 60, avec François Mitterand!!), ni d'adversaire.

À l'époque, le mot Républicain était suffisamment vaste pour que chacun des citoyens s'y reconnaisse, quelque soit son parti politique. Et leurs dirigeants ne se disputaient pas la captation du mot : UDR, UNR, RI etc se côtoyaient sans qu'aucun ne se réclame plus républicain que le voisin.

Mais aujourd'hui ? Voici un exemple récent qui fit bondir la droite républicaine :

élection législative du Doubs en 2015

Quand Emmanuel Valls utilise le mot « Front républicain », il désigne un vaste électorat qui s'oppose au « Front national » : si abus de langage il y a eu, il est alors des deux côtés, le premier ministre refusant d'accorder un satisfecit « républicain » au Parti des Le Pen ayant depuis longtemps mis la main sur l'adjectif « national », excluant de fait et définitivement une partie de l'électorat attaché à la Nation sans être avant tout « nationaliste ». Captation !

On voit là l'importance des mots. Pourtant, dans ces deux cas, ce ne sont que des adjectifs, des « adjoints », des sortes de poissons pilotes, pas les vrais requins.



Les vrais requins, ce sont les noms : ils avalent tout.

Et le tout, dans ce cas, quand il s'agit d'autres prédateurs comme les Nicolas Sarkozys, c'est tout ce qui touche de près ou de loin l'idée qu'on se fait de la République et des Républicains.

L'exemple nous en est donné depuis longtemps par ce qui s'est passé aux Etats-Unis d'Amérique. Pour nous, avec notre idée d'une République une et indivisible, dont l'unité s'est faite autour d'une devise issue de l'esprit des Lumières (un peu pâlis ces temps-ci), le Parti Républicain des Etats-Unis d'Amérique est à l'antipode de notre conception : surnommé également GOP (anglais : Grand Old Party), il fut fondé le 28 février 1854 par des dissidents nordistes du Parti whig et du Parti démocrate, hostiles au statu quo sur l’esclavage, aux revendications souverainistes des États fédérés et favorables au protectionnisme. Il a donné depuis des Nixon, des Reagan, des Bushs beaucoup d'hommes et peu de vertus ! Loin de l'idée que nous nous faisons de Républicains !

Un mot, Républicain, qui a de l'autre côté de l'Atlantique, avalé et digéré, pour en détruire le sens, l'esprit de la République fondée à Washington au XVIIIème siècle.



Le risque de voir ce mot vertueux galvaudé, manipulé, abaissé par la bande d'affairistes qui entourent l'ancien Président n'est pas mince. Le risque aussi, mal mesuré à ce jour, de voir cette prédation se retourner contre tous ceux qui aujourd'hui utilisent ce mot dans son sens vertueux.

Que tous ceux, élus, responsables politiques, économiques, médiatiques qui ont encore la volonté de conserver en France l'idée d'une République vertueuse et positive, réfléchissent à ceci :

Nous avons abandonné le mot National aux réseaux familiaux des Le Pen. Une erreur !
Allons nous laisser cette fois le mot Républicain aux affairistes de la Sarkozye ?





19/05/2015
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