toupour le zooh

A propos de la tragédie palestinienne

Le problème palestinien


Il est hors de doute que les créateurs de l'Eta d'Israel, aujourd'hui presque tous décédés, ne pouvaient imaginer, en 1947, la sombre histoire qui attendait deux peuples victimes – les Juifs sur le sol du nouvel état et les Palestiniens chassés de leurs terres ou enfermés pour longtemps dans ce qu'on appelle des camps et qu'on pourrait appeler –pied de nez à l'histoire- des ghettos. Encore que…


La situation semble aujourd'hui tellement dramatique et confuse que même les hommes de bonne volonté de part et d'autre du nouveau mur de la honte sont désespérés pour la suite des événements – Barak Obama ou pas- dans une région où le conflit violent semble être la seule voie consensuelle.

Il peut paraître étonnant aussi que dans la voix des porte-paroles d'une solution « à deux états », la volonté divine de fidèles, tant d'un côté que de l'autre, ait si peu de place. Comme si le conflit, d'origine religieuse au départ – je rappelle que les « droits » du peuple juif ( ?) s'appuient sur une donation faite par Jahvé à Abraham vers 2000 avant Jésus Christ, s'il faut en croire une légende qui date d'avant la guerre de Troie- Comme si Dieu donc avait été privé de son droit indiscutable de plonger un homme, une famille, une tribu, un peuple …. dans la Merde.

Moi qui suis incroyant d'origine catholique, je conçois cependant l'existence possible d'un Dieu omniprésent qui ait pu m'ôter la Foi (dans un dessein que je me garde bien de discuter et d'éclaircir) simplement peut-être pour m'éprouver (tout n'est pas perdu, accroche toi, Bon Dieu !). Le domaine de la Foi n'étant pas du Raisonnable (ni de l'humour), il me semble que « la volonté de Dieu –Jahvé-Allah ) peut s'exprimer en envoyant à ces peuples que tout rassemble, même la terre commune, une épreuve qui leur permettra, dans la volonté divine, mais plus tard (beaucoup plus tard, mais Dieu qui est éternel n'a aucune idée du pauvre temps des hommes) de connaître enfin la Paix qu'ils ont méritée, par leurs sangs versés,les épreuves communes et leur patience infinie (en temps que groupe, parce que individuellement, il faut les comprendre, c'est pas ça).


Plusieurs remarques permettent d'imaginer, sur le long terme, une paix durable, voire définitive :

  • L'écroulement programmé de la surpuissance des Etats-Unis, qui procure à Israel appui diplomatique (absence de condamnation effective de l'ONU), appui économique (Israel a toujours vécu au dessus de ses moyens, en raison notamment de ses dépenses militaires), appui logistique et militaire.

A ce propos, on peut se demander si la puissance nucléaire israelienne, officieuse sinon officielle –en fait ce serait le troisième état-voyou du nucléaire, avec la bénédiction étatsunienne – ne pourrait pas être mise en balance dans un accord avec l'Iran : suppression de la bombe israelienne contre abandon du programme nucléaire militaire iranien.

- Les changements démographiques aux USA pourraient modifier les rapports de force au sein de groupes de pouvoir : aux « Blancs » issus de l'Europe anglo-saxonne (grosso-modo le Wasp) vont succéder dans une trentaine d'années les « latinos » issus de l'immigration. Les choix politiques seront –ils toujours les mêmes face à un problème proche-oriental très éloigné des préoccupations plus régionales des élites d'alors.

  • Le pétrole devrait cesser de peser de tout son poids dans la situation politique du Proche et du Moyen Orient : de nouveaux équilibres sont à prévoir, dans la région d'une part, et entre les grandes puissances, dont la Chine.


  • Le devenir des communautés religieuses (ethniques ?) dépend d'un caractère trop souvent oublié sauf dans la Bible) : « Croissez et multipliez ».

Quelles sont les communautés de la région qui peuvent et vont se multiplier ? Malgré un apport récent de population juive venues de l'Europe de l'Est, à fort taux de naissance, il semble que le rapport de « force » entre les Palestiniens et les Israeliens donnent les premiers gagnants dans ce qui serait une course au taux de croissance le plus élevé. Le problème sera à considérer sérieusement dans les prochaines années : comment conserver autant de jeunes dans des « camps » ou des territoires réduits ? A quelle vitesse la minorité « arabe » d'Israel va-t-elle croître ?


  • Le problème est d'autant plus aigu pour Israel qu'une partie de la main d'œuvre – jeune, bon marché, inépuisable et à merci – se trouve dans les territoires palestiniens. Et que de larges secteurs de son économie, déficitaire rappelons le, ont besoin de cette main d'œuvre, qui lui est viscéralement opposée. La politique israélienne actuelle n'est pas le meilleur moyen d'associer une population voisine à l'essor de son économie.


Je terminerai par l' Europe : c'est l'Europe qui, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, et en raison des torts quelle avait commis envers cette communauté –un cumul de plusieurs siècles – a imaginé puis permis et enfin imposé la création de l'Etat d'Israel.

L'Europe a été longtemps la région la plus jeune, la plus inventive, la plus dynamique du monde : sa jeunesse, sa créativité, sa démographie généreuse expliquent cette expansion et le modèle longtemps imposé au reste de la terre. Aujourd'hui encore elle est un pôle d'attraction, reste un modèle pour beaucoup de ses réalisations, et pèse encore -malgré sa fragilité – d'un poids certain dans les décisions mondiales.

Mais la moitié de sa population a plus de 45 ans – sa population vieillit très vite et son poids dans les décisions mondiales sera de plus en plus faible, même si son niveau de vie peut rester élevé. Que sera la politique internationale dans une trentaine d'années, quand ni les USA ni l'Europe ne pourront plus défendre aussi efficacement les intérêts d'Israel ?




12/10/2009
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