toupour le zooh

A propos de blasphème (texte à nouveau complété)

Je prpose dans une série d'articles de clarifier certains mots mis à mal les jours derniers, certains depuis trop longtemps : antisémites, américains, athée etc...

 

 

À propos de blasphèmes

 

 

Attention : ce texte de réflexion ne remet pas en cause la respectabilité des religions, de leurs représentants et de leurs fidèles. Il n'a été rédigé que pour clarifier le sens d'un verbe de la langue français et son domaine.

 

Il a souvent été question ces derniers jours de blasphèmes à l'encontre d'une religion.

 

Définition du Larousse:

"Parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré. (Le blasphème est à distinguer du sacrilège : le premier consiste en paroles, le second en actes.) "

 

Si l'on s'en tient à cette définition, le blasphème est le discours qui outrage la divinité. Il faut donc considérer que le blasphème ne peut concerner que les personnes qui conçoivent - peut-être vénèrent, mais ce n'est pas obligatoire, on peut blasphémer contre une divinité négative - cette divinité : les fidèles.

Il va de soi qu'un athée ne peut commettre de blasphème, puisqu'il ne croit en aucune divinité. Seuls les fidèles de cette divinité peuvent considérer certaines de ses paroles comme blasphématoires, en le faisant entrer "de force" dans leur problématique religieuse.

 

Ainsi, il n'est pas certain que dire " Jésus n'est pas le fils de Dieu" froisse beaucoup de monde dans les régions non christianisées.

 

De même j'imagine mal qu'un jeune musulman du XVIème siècle puisse avoir conscience de blasphémer lorsqu'il dit d'un dieu lointain d'Amérique centrale « Huitzilopochtli est un beau salopard assoiffé de sang », exemple peu probable et prudent, mais amusant, permettant de ne froisser personne.

Pourtant, dans son principe, il y a là blasphème.

 

Conséquence : on ne peut condamner devant la loi un athée pour blasphème. Faire entrer sa parole entre dans le champ religieux, qu'il ignore, ne peut être que du fait des fidèles de cette religion.

Et ce qui est blasphématoire pour les fidèles d'une religion ne l'est pas obligatoirement pour la voisine, sauf si leurs mythologies sont proches ou imbriquées, comme c'est le cas des religions du LIVRE. (Ancien Testament ; Nouveau Testament ; Coran).

 

Seuls les fidèles d'une religion peuvent blasphémer dans le cadre- étroit- de leur religion. A condition que cette attitude soit signalée dans le corpus de leur livre de référence, s'il en existe un. Et dans ce cas précis d'une interdiction concommitente au dogme ils peuvent juger - et condamner- les fidèles blasphémant et leurs propos blasphématoires dans le cadre de leur communauté religieuse, à condition que cette condamnation soit en conformité avec la législation de l'état où ils habitent.

 

La conséquence est qu'aucune loi, dans un pays laïc, ne peut reconnaître le blasphème, donc le condamner. Les pays européens qui l'ont fait, par une sorte d'abus de langage ( mais je ne connais pas le sens du mot qu'ils donnent à "blasphème", "laïc" etc), ont fait entrer le champ religieux dans leur législation publique dont il faudrait maintenant vérifier qu'elle est conforme à leur Constitution, quand ils en ont une, et à l'ensemble de leur législation concernant les droits publics et individuels.

 

En France, il est évident que la condamnation pour blasphème relèverait d'une remise en question de la Constitution qui s'appuie sur la loi de 1905 instituant de façon très évangélique "Rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu " notre statut très particulier de nation laïque.

Pour de vrai.



12/01/2015
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