toupour le zooh

La dynamique de la gauche

    Comme je l'écrivais hier, je ne pense pas qu'il y ait une crise au sein de l'électorat de gauche. Il s'est reporté sans état d'âme sur madame Royal et, si certains restent accrochés comme de moules à leurs certitudes, pour les uns passéistes, pour d'autres trop idéalistes -il en faut -, pour les derniers engagés vers un futur certes souhaitable, mais qui les fait considérer les échéances proches comme autant d'incidents, la plupart ont bien vu que le danger immédiat était de sauver la République (la deuxième fois en 5 ans!) dangereusement mise à mal par une partie de l'électorat de droite- et plus encore par ses représentants - et surtout , si l'on en croit certaines déclaration du candidat du grand écart avec de petites jambes (mais de grandes ambitions), de sauver notre République, avec ses contradictions mais ses piliers, qui sont le socle de toutes les démocraties modernes (quoique avec des réserves quant aux Etats-Unis).

                 François Bayrou avait senti ce danger très tôt :il connaissait assez bien Nicolas Sarkozy pour savoir quel homme se cache derrière le politique, et quelle histoire politique pouvait naître de l'histoire de l'homme qu'il côtoyait. Eleveur de chevaux, ancien enseignant, il sait que certaines intuitions ne trompent pas. Rien d'étonnant à ce qu'il ait choisi le mot démocrate pour son mouvement : l'UDF ne représente plus que ses députés, et il lui fallait un mot fort (le mot République ayant été assez galvaudé par les fossoyeurs du gaullisme) et qui ne sonne plus comme défaite.

              Pour revenir aux causes de la défaite de la gauche, j'ai déjà montré combien le vieillissement de la population, ajoutée à une politique délibérée d'insécurité entretenue et bétonnée par la presse (j'attends des médailles et des démissions!), explique l'écart, tenu pour important mais pas vraiment, entre les deux candidats.

           Je reviendrai cette fois sur la réussite stratégique de l'UMP et des lobbys de la droite, associée au MEDEF (personne n'a oublié le "Baron", jamais patron mais patron des patrons, dont les ancêtres appartenaient déjà à ces capitalistes sans principes : le revoir à la télévision donne vraiment envie de refaire une révolution violente, tant l'arrogance du bonhomme est indécente).

          Lorsque la campagne débute, c'est à dire au lendemain du choix par la "base"socialiste aux dépens des éléphants, l'équilibre est à peu près de 50/50 entre les deux candidats.La façon dont mme Royal s'est débarrassée de ses challengers plaide pour elle, et un véritable mouvement pourrait commencer.
 C'est compter sans la presse aux ordres et les ragots quelle transmet sans hésiter à travestir la vérité : Goebbels l'a inventé, Sarkoezy l'a fait, transformant le ministère de l'intérieur en véritable ministère de la propagande.
Il fallait couper les élans de la gauche
.Premier temps fort : L'homme de Thalassa, peu au courant de la chose politique, mais employé de Bouygues sort de son chapeau un manifeste qui cristallise un moment l'opinion. Premier coup d'arrêt de la campagne à gauche. Tous les candidats deviennent écolos, l'écologie n'est plus qu'un gadget, Voynet est évincée, et Ségolène piétine. Mais elle avance.
Second temps: Bayrou. La droite a besoin, comme en 95, d'un second couteau pour occuper l'espace central (duel Balladur-Chirac) les sondages hissent Bayrou en une semaine. Bayrou fonce, poussé par Marianne et JeanFrançois Kahn, qui imagine une construction udéale, d'un centre attrape-tout.
Bayrou en deux semaines grignote le centre gauche, dont ont disparul es radicaux (?) et la dynamique Royal s'effondre.
C'est à ce moment là, avec l'apparition de Bayrou en troisième homme, et avec le soutien d'un vieux mouvement rad'soc que se joue l'élection de Sarkozy : qui n'est jamais attaqué ni sur son bilan, calamiteux, ni sur ses mensonges, énormes et nombreux,mêm lors du face à face, beaucoup trop consensuel, madame.

à bientôt


10/05/2007
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