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Leny Escudero

On a peu parlé – enfin pas assez- du décès de Lény Escudero dans les médias ; D'où cette petite chronique.

Leny Escudero, fils de réfugiés espagnols des années 36 et maçon au moment de sa reconversion en chanteur de variétés dans les années soixante, n'est pas seulement l'auteur-compositeur-interprète d'une chanson restée dans toutes les mémoires – je veux parler de ceux qui ont encore de la mémoire et qui avaient 20 ans dans les années 60 - » Pour une amourette « , entrée au Panthéon de la chanson populaire (c'est Télérama qui le dit).

Le succès du premier 45 tours - en 1962, il sort chez Bel-Air son premier disque (Ballade à Sylvie, Pour une amourette…), qui connait un succès fulgurant (plus de deux millions d'albums vendus - fut immédiat avec quelques mois plus tard, le premier Olympia avec, si la mémoire ne me trompe pas l'orchestre de Paul Mauriat, celui à l'époque de Charles Aznavour.

Mais la consécration cathodique et populaire ne suffisait pas à ce personnage hors du commun, qui préféra exercer ses convictions politiques – plutôt que d'en faire paraître comme beaucoup – sur le terrain, celui de l'action.

Il disparut ainsi des ondes et des écrans pour aller porter sa parole – et son argent- sur le front de ses idées, de gauche bien entendu, l'époque ignorait qu'on put avoir de vraies idées – et un idéal - à droite.

La question, il est vrai, reste posée.

On le retrouva au Dahomey – aujourd'hui Bénin – à bâtir une école et à créer une bibliothèque ; plus tard au Brésil à partager le travail des ouvriers de la canne à sucre...

Je me souviens à l'un de ses retours d'une interview où il expliquait que le partage d'une experience de vie, pour intéressante qu'elle soit pour se forger une idée, enrichir son vécu, était limitée du fait que lui savait que cette vie était limitée dans le temps et qu'il pourrait reprendre, en Europe, une vie qui ressemblerait à celle d'avant. Le partage avait ces limites.

Il revient en France en 1970 et compose à nouveau. L'Académie Charles-Cros le récompense pour son album Escudero 71 par le grand prix du disque de la chanson française.

Il laisse, outre un parcours de vie peu ordinaire- donc extra ordinaire – un catalogue de chansons (19 disques tout formats confondus sans compter les compilations ) riche de surprises, de bonnes surprises : la chanson sur la Passion du Christ, de nombreuses chansons engagées – vivre pour des idées, je t'attends à Charonne- abordant les sujets sociaux – le Cancre ; l'album la planète des fous.-

Public ancien et nouveau public se réunissent autour du chanteur pour de véritables partages- je l'ai rencontré et interviewé à Tomblaine dans les années 2000.

Souvenirs, émotion, sincérité, force de l'interprétation...

En 2013 ont été publiées le tome 1 de ses mémoires «  Ma vie n'a pas commencé.3

Il s'est éteint le vendredi 9 octobre.

On a l'impression de quitter quelqu'un qu'on a connu.

Pour la petite histoire : il est né à Espinal en Espagne et obtient la nationalité française grâce au conseil d'un député chez lequel il fait un chantier1 à Hussigny-Godbrange.

Merci à l'équipe de Radiod declic de rediffuser l'émission consacrée à Leny Escudéro et animée par André Kleczeck

Son site est sur internet : lenyescudero.fr/

A découvrir :on peut écouter gratuitement plusieurs de ses chansons sur internet deezer