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de l'article de Marianne sur le revenu universel

À propos de l'article Marianne sur le revenu universel

 

 

L’excellent article de Marianne (11 au 17 mai 2018) à propos du revenu universel, idée défendue dans l’interview par le philosophe Abdennour Bidar, m’a conduit à rédiger cet article (à écouter sur Radio Declic, radio associative du sud meurthe et mosellan) pour élargir la problématique à une dimension démographique.

 

La démographie ne fait certes partie des formations des écoles de journalistes, ni de l’ENA. C’est une spécialité ignorée par la plupart des experts en économie et pourtant.

 

La démograghie de l’Europe actuelle condamne par exemple toute tentative des pays germaniques– et par extension anglo-saxons- de se maintenir en temps que peuple et civilisation dans le concert des nations. Et ce n’est pas le succès apparent de politiques économiques à court terme qui peut servir de critère de réussite.

Ces pays sont condamnés parce que le vieillissement de leur population d’origine est tel qu’elle ne peut plus se reproduire.

 

Pour en revenir au revenu universel, outre qu’il est une solution simple face à la multiplication des aides avec un coût et une gabegie de dépenses et de complexité administratives qui feront rire nos petits-enfants ; outre qu’il est une solution juste et minimale à un dérèglement économique et sociétal dont les plus faibles (ceux qui ont besoin de protection, ceux pour quoi l’Etat a été constitué et dont c’est l’essentiel de la mission) ; elle apparaît, au niveau mondial, comme une solution, sinon à la surpopulation (dont on ne sait rien) au moins à un ralentissement de la natalité et, paradoxalement, puisque les deux phénomènes sont parallèles, de la mortalité. Mais cet allongement de la durée de vie n’intervient pas, ou très peu, ceci pour des raisons biologiques, dans la natalité.

 

En quoi revenu universel et natalité peuvent-ils être liés ?

 

Pour avoir vécu en Afrique de l’ouest, je sais quel souci ont les parents de la santé, de l’éducation de leurs enfants. Chacun d’eux est en effet porteur d’espoir. Dans des états où la prise en charge de la santé est précaire ou inexistante, ou la pension de retraite est réservée à quelques privilégiés – fonctionnaires, employés de groupes internationaux pour la plupart – il est essentiel que certains des enfants puissent avoir une situation suffisante qui permette à la famille d’assumer les frais de santé et d’éducation, et la charge des anciens sans revenus.

Ce sont les enfants qui représentent la Sécurité Sociale des familles et l’espoir d’une vieillesse heureuse. Ce fut très longtemps le cas en Europe, où la natalité était très élevée.

 

Dans les grandes villes de la côte guinéenne, la natalité a beaucoup baissé : les conditions de vie et de revenus ont changé. On ne peut plus agrandir le champ au village avec la venue d’un nouvel enfant, ni le troupeau.

Mais il n’est pas rare de voir des mères venir sonner à la porte pour quémander une aide, ordonnance à la main, en se réclament d’une solidarité familiale – même lointaine pour un européen- ou villageoise. Solidarité, pour autant que j’en aie été témoin, assumée suivant les moyens financiers de la famille sollicitée.

 

Le revenu universel est un projet réaliste dans ses objectifs – rééquilibrer la démographie dans les pays financièrement fragiles – humanitaire dans son option philosophique. Son application reste l’un des problèmes.

Où prendre l’argent ?

 

Pour ce qui est des pays industrialisés comme la France, en additionnant toutes les aides sociales des plus démunis, en construisant des logements salubres à tous les mal logés, notamment à Paris, dansdes hôtels vétustes loués par les collectifs à prix d’or et dont les murs, une fois ces hôtels frappés d’interdiction non conformité et réquitionnés puis vendus pourraient alimenter le revenu universel (voilà monsieur Macron, un espace d’initiatives qui ne demande qu’à bouger !!!), le problème, si la volonté politique était là – et bizarremnt pas dans le statut des chequi ne changera rien à la place du train au XXIème siècle – devrait être résolu rapidement

D’autant plus que ce revenu n’échappera pas à l’impôt et devrait l’être dans une dynamique plus progressive que le revenu standard, et ce jusqu’à 90 % pour les plus riches ( je mets de côté les 10 % pour des raisons de principe et de Conseil d’Etat.

 

Le coût de la prise en charge du volet humanitaire des interventions des pays riches vers les pays pauvres, que ce soit l’aide directe des états, et l’aide indirecte tant par les organismes para-gouvernementaux que par les fondations, associations etc , alimentée par des dons de particuliers -compensée en partie en France par des crédits d’impôt donc de fait subventionnés, m^me les ONG- est à chiffrer. Ces aides, qui se justifient dans la situation actuelle, engendrent d’énormes coûts de gestion, d’administration et de communication.

D’autre part, une gabegie existe et dont je peux témoigner, même si elle se justifie parfois par la nécessité d’assurer une vitrine positive – grosses voitures, résidences de luxe -, allant même jusqu’à des conduites financièrement déplacées.

 

Si l’étude est possible, il faudrait mettre face à face les dépenses globales consenties pour l’humanitaire et l’éducation, et celles d’un salaire minimum état par état. Et faire le bilan.

Ceci bien sûr, en dehors des interventions dans les zones de conflit.

 

Le revenu minimum global, assuré à chacun dans le cadre de l’économie de chaque état, imposable suivant une arithmétique continue (voir par ailleurs ma proposition d’un impôt direct total et en continu sans plafond ni plancher), devrait permettre d’assurer au moins la survie des plus pauvres, un niveau de vie suffisant aux « travailleurs », tous ceux qui participent la réussite économique du pays (où j’inclus les réalisations collectives de « croissance zéro ») et , «en même temps », car les actions sont naturellement simultanées, la sécurité des individus et des familles qui, pour la plupart, auront les moyens de cotiser pour une « vraie » sécurité sociale mutualisée, et d’assurer l’éducation de leurs enfants.

Alors peu à peu, la nécessité de multiplier cet « adossement » social qu’était le nombre des enfants dans une même famille s’effacera. Et même si du même coup, la mortalité recule, ce sera de peu d’incidence sur la natalité, les classes d’âge féminines supérieures étant peu ou pas concernées par la natalité.

 

La misère disparue, on verra peut-être disparaître dans certaines régions du monde la violence quotidienne.

Et si les Etats du Conseil de Sécurité de l’ONU, conseil je le rappelle, chargé de veiller à la Paix dans le monde, décidaient peu à peu de vendre puis de fabriquer moins d’armes – en procédant par paliers de dangerosité comme pour le nucléaire et les armes chimiques- on peut imaginer que les sommes colossales dépensées pour stocker et entretenir des matériels dont peu servent ou serviront, alimenteraient le Fonds pour le Revenu Universel, pour le plus grand bien des populations du monde entier.

 

Qu’en pensent les vrais économistes ?

Ceux qui ont compris que le développement économique des deux derniers siècles était avant tout dû à un sur-travail (industrialisation, mécanisation et élargissement des plages horaires consacrées à la production) avec une hausse de la productivité alimentant parallèlement une hausse du niveau de vie des classes dîtes« inférieures », une croissance des classes moyennes, un meilleur niveau d’instruction et développant la consommation. Un« ruissellement » symétrique : des riches de plus en plus riches mais émergence des classes moyennes d’employés et d’ouvriers et amenuisement de la classe des miséreux.

Ce nouvel « équilibre , et les conquêtes sociales l’accompagnant- n’a été rendu possible que tant que la classe des possédants les plus riches ne dépassaient un certain seuil de richesse et de pouvoir qui les a conduits à fracturer le système. Une sorte de hold-up.

Aujourd’hui, ils forment une sorte d’aristocratie ploutocratique dont les excès, les inconvenances et les ambitions mènent le monde au chaos que l’on connaît et dont ils profitent.

Notamment en alimentant des guerres.

 

Jusqu’à quand

 



22/05/2018
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